Une convention de partenariat entre le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) et l'agence de coopération internationale allemande pour le développement (La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit –GIZ-) a été signée, mardi dernier, lors d'une cérémonie présidée par le Haut Commissaire, Dr. Abdeladim Lhafi. L'objectif de cette convention est de faire bénéficier les populations rurales de la mise en valeur touristique durable des ressources naturelles et culturelles dans les régions Souss-Massa et Béni Mellal- Khénifra. Ledit projet portera, de ce fait, sur le développement et la valorisation des produits éco-touristiques au niveau des espaces naturels, notamment les Sites d'intérêt biologique et écologique (SIBE) des deux régions, en plus d'une composante nationale pour appuyer la mise en œuvre du plan décennal en matière de valorisation de la biodiversité et de la promotion des chaines de valeur. L'un des indicateurs clés de la réussite de ce projet selon ses initiateurs est l'amélioration des activités professionnelles et des revenus par le tourisme et ses chaînes de valeur chez une population de 2.000 personnes issues des groupes cibles, dont 50% de femmes, dans les deux régions. Trois champs d'action sont concernés par ce projet ambitieux à savoir : La mise à niveau de la qualité de durabilité des offres touristiques actuelles des Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique, l'introduction de nouvelles chaines de valeur du tourisme basé sur la gestion durable et la valorisation des ressources naturelles et culturelles au bénéfice des populations locales et enfin , la mise en œuvre d'une stratégie de renforcement des capacités pour les principaux acteurs (secteur public, secteur privé, population locale). 4 millions d'euros pour un projet de 4 ans 4.070.000 EUR est le budget global alloué par l'agence de coopération internationale allemande pour le développement pour la réalisation de ce projet d'une durée de vie de quatre années (de 11/2015 à 10/2019). Ce montant est destiné, d'une part à financer les programmes de renforcement des capacités des partenaires publics et privés et l'appui conseil aux entrepreneurs touristiques pour la diversification de leurs offres touristiques et, d'autre part à couvrir les frais de fonctionnement du projet. Rappelons que le HCEFLCD a initié différentes actions pour la promotion du tourisme durable dans les espaces naturels, allant de la préservation et la restauration des écosystèmes à l'aménagement et l'équipement des aires protégées d'infrastructures de base nécessaires à leur fonctionnement Dans ce sens, la vision stratégique du HCEFLCD s'appuie sur le positionnement des aires protégées sur des offres attractives, modernes et alternatives qui respectent les enjeux d'une gestion durable au bénéfice des populations locales. Ainsi, pour la prochaine décennie 2015-2024, le HCEFLCD vise à enrichir la destination marocaine par une offre touristique spécifique «Aires protégées» qui respecte les enjeux de conservation de la biodiversité et la valorisation des services éco-systémiques au bénéfice des populations locales. Cet objectif global est décliné en quatre objectifs spécifiques : 1) Aménagement et équipement des espaces naturels, 2) Développement des chaines de valeur liées au tourisme ornithologique, tourisme halieutique et tourisme de vision ; 3) Développement socioéconomique au bénéfice des populations locales ; 4) Développement des programmes d'animation nature et sensibilisation des visiteurs. Grande diversité biogéographique et éco-systémique Cette cérémonie de signature de ladite convention de partenariat entre le HCEFLCD et la GIZ a été marquée aussi par l'intervention de M. Zouhair Amhaouch, Chef de la Division des Parcs et Réserves Naturelles qui a fait un exposé sur le « Tourisme durable dans les aires protégées au Maroc », dans lequel il a tenu a rappeler que le Maroc dispose d'une grande diversité biogéographique et éco-systémique, grâce à sa situation géographique privilégiée et à son climat méditerranéen soumis aux influences océaniques-atlantiques et continentales-sahariennes. Selon lui, le patrimoine naturel Marocain abrite des écosystèmes riches et variés et compte 7 zones biogéographiques et 39 écosystèmes terrestres (dont 30 écosystèmes forestiers). Ainsi, au niveau du bassin méditerranéen, la biodiversité au Maroc occupe la seconde place après la Turquie avec un taux d'endémisme de 20%. D'après M. Zouheir Amhaouch, la conservation de la nature se base sur trois piliers, à savoir : Le Système national des Aires Protégées, qui compte un réseau de 154 SIBE (2,5 M ha) et représentent 9% de la superficie des écosystèmes naturels, contre un objectif de 17%, à l'horizon 2020 (objectifs d'Aichi). Les zones humides qui sont au nombre de 300 sites24 sont des sites RAMSAR et 84 autres sites des zones humides prioritaires (54% des SIBE). Gestion de la faune sauvage et particulièrement des 7 espèces d'ongulés sauvages à savoir : les plus grands stocks mondiaux des Antilopes Sahélo-Sahariennes (Gazelle dama, Gazelle dorcas, Oryx et Addax) dont Le Maroc est leader dans la région sahélo saharienne en plus de la gazelle du cuvier, du cerf, du mouflon et du Singe magot cette espèce emblématique des forêts marocaines sans oublier les 7 espèces d'oiseaux remarquables du Maroc à connaitre : L'Ibis Chauve, le Faucon d'Eléonore, la Grande outarde, le Turnix d'Andalousie, le Balbuzard pécheur, le Gypaète barbu et le Francolin à double éperon. Valorisation des aires protégées par le tourisme durable Par ailleurs, le chef de Division des Parcs et Réserves Naturelles a tenu de traiter de l'approche de gestion et de valorisation des aires protégées au Maroc en précisant que suivant la démarche adoptée par le HCEFLCD, le développement d'une aire protégée se fait en trois phases: Une phase de reconstitution des écosystèmes (habitats et espèces), Une phase de développement, consistant en une viabilisation du site de l'aire protégée, en y réalisant l'infrastructure de base et les équipements nécessaires à son fonctionnement et une phase de valorisation de l'aire protégée, à travers le développement de l'écotourisme et d'autres activités économiques compatibles avec les objectifs de conservation et de gestion durable de l'espace. Selon l'intervenant, le plan d'aménagement et de gestion d'une protégée est conçu de façon à permettre son développement, suivant cette démarche, à partir de la situation dans laquelle elle se trouve. Dans ce cadre, M. Zouheir Amhaouech a traité des principaux enjeux pour la valorisation des aires protégées par le tourisme durable dans les AP 2015-2024 et dont l'objectif est d'enrichir la destination marocaine par une offre touristique spécifique «Aires protégées» qui respecte les enjeux de conservation de la biodiversité et la valorisation des services éco-systémiques au bénéfice des populations locales. Dans ce cadre a-t-il ajouté, le Projet « Tourisme durable pour la promotion de l'emploi et des revenus en zone rurale » objet de cette convention de coopération germano-marocaine est un projet pour la promotion de la chaine de valeur tourisme durable dans les espaces naturels dans deux régions pilotes (Souss-Massa et Tadla-Azilal) pour une durée de quatre années. Les axes d'intervention de cet ambitieux projet sont essentiellement : Le développement, la diversification et la commercialisation de l'offre touristique durable, avec l'amélioration de l'offre existante : capacités d'accueil, qualité et durabilité. La création de nouvelles offres touristiques, avec mise en avant des ressources naturelles et culturelles, ainsi que la visibilité de ces offres. Le développement intégré des zones cibles pour la promotion du tourisme durable, avec la création d'un modèle de coopération locale intégrée et la mutualisation de ce modèle. L'emploi et les chaînes de valeur dans le tourisme durable avec, notamment, un bénéfice direct, en termes d'emplois, une augmentation des CV et des revenus pour les populations rurales et une amélioration de la qualité des produits locaux proposés à la vente à une clientèle touristique.