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Journée Internationale de la Biodiversité
« Vision commune pour la gestion de la biodiversité côtière : cas de l'embouchure de la Moulouya »
Publié dans L'opinion le 29 - 05 - 2012

Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) a organisé une journée d'étude sur la biodiversité estuarienne de l'embouchure de Moulouya, le 22 Mai 2012 à Saidia
A l'instar de la communauté internationale, le Maroc commémore la Journée Internationale de la Biodiversité, placée cette année sous le thème « Biodiversité marine et côtière ». A cette occasion, le Haut Commissariataux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) a organisé une journée d'étude sur la biodiversité estuarienne de l'embouchure de Moulouya, le 22 Mai 2012 à Saidia sous le thème sous le thème « Vision commune pour la gestion de la biodiversité côtière : cas de l'embouchure de la Moulouya ».
Le choix du site trouve sa justification dans le fait que l'embouchure de l'oued Moulouya est le plus grand estuaire du Royaume, d'une superficie de plus de 2.000 ha, avec cinq systèmes : marin, estuarien, lacustre, riverain et palustre, en plus des dunes côtières. Les fonctions écologiques de l'embouchure sont multiples : absorption des inondations, intérêt mondial pour la nidification ou l'hivernage des oiseaux…
L'objectif de cette journée était celui de mettre en exergue les valeurs biologiques et patrimoniales du site, de souligner l'intérêt des différentes formes de la vie en tant qu'indicateurs biologiques de l'état de santé des écosystèmes qui sont menacéspar l'activité humaine accrue conjuguées aux perturbations climatiques actuelles.
A l'ordre du jour, des présentations sur les potentialités biologiques de l'embouchure, un tableau général sera brossé sur les efforts consentis en matière de prise en charge de la protection de la biodiversitépar le HCEFLCD, des interventions d'universitaires et de différentes ONG actives dans la région.
Les participants se sont penchés aussi sur les caractéristiques physiques du bassin de Moulouya, sur les valeurs biologiques et écologiques du site et sur les méthodologies de travail en synergie avec les différents intervenants.
Il faut rappeler que le Royaume du Maroc est l'un des premiers signataires de la Convention sur la Diversité Biologique en 1992. A partir de cette date le HCEFLCD a mis en place et en œuvre un certain nombre d'actionsdont : i)mise en œuvre du plan directeur des aires protégées par la création de plus de 154 Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), ii)une dizaine de parcs nationaux, iii) l'inscription de 24 zones humides d'importance mondiale dans la liste Ramsar, iv)mise en œuvre des programmes de repeuplement et de réhabilitation d'espèces disparues comme la gazelle mohr, l'autruche à cou rouge ; l'addax…v)l'élaboration de plans d'aménagement et de gestion de dix parcs nationaux et certains SIBE, vi)le renforcement du cadre législatif par la promulgation et l'élaboration de la loi sur les aires protégées et la loi sur la commercialisation des espèces de faune sauvage menacées d'extinction et inscrites sur la liste CITES.Les intervenants auront l'occasion d'échanger leurs points de vue sur les acquis et les attentes en matière de protection et de valorisation du patrimoine naturel de l'embouchure ainsi que sur les approches multisectorielles etdisciplinaires qu'impose un tel objectif.
Des débats divergents mais complémentaires seront lancés, au regard de la multiplicité des acteurs et des spécificités géographique, naturelle, biologique etculturelle du site.
Le nord-est du Maroc renferme
dans ses zones dites humides des trésors naturels d'importance mondiale
Au niveau euro-méditerranéen, le principal outil de coopération pour la préservation et l'exploitation rationnelle des zones humides, c'est le projet dit MedWet Coasts. Supervisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le projet avait été mis en œuvre par le ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement (MATEE), en étroite collaboration avec le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD). Il intéresse 5 sites marocains, tous situés dans le Nord-Est: l'estuaire de la Moulouya; le massif de Beni Snassene; la lagune de Nador; le massif de Gourougou; et le Cap des Trois Fourches.
Les cinq sites se caractérisent par leur climat méditerranéen semi-aride qui en fait l'habitat le plus proche pour les oiseaux migrateurs fuyant provisoirement le rigoureux hiver européen. Leur pluviométrie, inégale selon les saisons, varie entre 200 et 600 mm. De par la pauvreté et la marginalisation de la région , les habitants dépendaient largement de l'exploitation, des ressources naturelles de ces sites. Prenant en compte la composante humaine du projet, les responsables du MedWet ne visent nullement à cloisonner ces sites. Ils envisagent, au contraire, de les préserver en y associant les populations dans une démarche de développement durable, notamment par l'écotourisme.
Dans ce cadre, l'embouchure de la Moulouya, si elle est épargnée par le bétonnage actuellement en cours sur la plage de Saïdia, est un excellent créneau. Plus grand bassin hydrique du Maghreb méditerranéen (54,500 km2), cette zone est drainée par la rivière Moulouya, longue de 560 kilomètres, qui prend sa source dans le Moyen-Atlas. Mélange de systèmes marin, riverain, lacustre et marécageux, ce site abrite une centaine d'espèces d'oiseaux plus ou moins menacées. On y trouve notamment la rubiette de Moussier, (localement appelée zenzouk ou houmira kehla), la sarcelle marbrée (ch'hiba), ou encore le goéland d'Audoin (awwa). Le site renferme aussi des espèces de poissons rares, dont les Barbus moulouyensis, endémique de la Moulouya et Barbus nasus.
En plus des trésors fauniques qu'il renferme, le site a une fonction de régulation écologique, car il retient des eaux douces qui diminuent de la salinité de la nappe phréatique, de même qu'il prévient les inondations en “épongeant” les eaux de pluie.
Au Sud de l'estuaire du Moulouya, le massif des Béni Snassene culmine à 1532 m. Il comprend les plus hauts sommets du Nord-Est du Maroc et domine la plaine de Triffa. Il est jalonné de cours d'eau qui y ont tracé des gorges spectaculaires. Le principal cours d'eau, Oued Zegzel, est très fréquenté par les randonneurs, européens surtout. Les grottes du Chameau et du Pigeon, sont très peu connues du grand public, malgré leur grande beauté.
Des fouilles entreprises dans les grottes du Pigeon ont découvert des restes humains et animaux préhistoriques.
Quoique toujours doté d'une forêt, de chênes notamment, s'étendant sur plus de plus 7000 ha, le massif n'est plus le havre de verdeur qu'il était il y a à peine 30 ans. Autrefois parcouru par une faune des plus prospères et diversifiée, le Béni Snassene héberge encore une population faunistique remarquable, comme l'Alyte, la Salamandre, le Pic de Levaillant, la Fauvette Orphée ou le Chat ganté. En outre, des opérations sont programmées ou en cours pour la réintroduction d'espèces comme le Mouflon, le lynx, la gazelle de cuvier ou le vautour.
À l'Est des Beni Snassene, le massif de Gourougou, avec sa forêt, est plus célèbre pour être le repaire provisoire des candidats sub-africains à l'émigration clandestine. D'origine volcanique récente, il est caractérisée par des sommets qui dominent la mer méditerranée. Par temps clair, ils permettent une superbe vision panoramique à plusieurs kilomètres à la ronde.
Planté d'eucalyptus et de pins, le Gourougou accueille relativement peu d'espèces d'oiseaux, mais d'intérêt mondial, tel que l'aigle botté. À l'inverse, certaines espèces de vertébrés tels que les singes magots ou les sangliers y pullulent, ainsi que des espèces de reptiles-amphibiens, dont certaines menacées ou rares.
Au nord du Gourougou, le Cap des Trois Fourches, situé à côté de Nador, est un promontoire montagneux de 25 kms formé de falaises à pic flanquées de grottes. Difficilement accessible, il est d'une beauté féerique sauvage et revêt une valeur biologique d'intérêt mondial. En effet, il constituait un refuge idéal pour l'unique espèce de pinnipède qui vit dans les mers chaudes, le phoque moine. Le dernier individu, parmi les quelque 300 encore présents sur toute la planète, a été vu pour la dernière fois sur le site en 2003. On envisage sa réintroduction.
Il abrite des dizaines d'espèces de reptiles comme la Vipère de Lataste. ou la Couleuvre de Schokar. La végétation du Cap des Trois Fourches est aussi exceptionnelle par la très forte présence d'espèces rares médicinales ou d'intérêt économique.
À l'Ouest du Cap des Trois Fourches, la lagune de Nador, avec son plan d'eau Bou Areg, s'étend sur 24 kms. Étant très proche des villes de Nador et Bani Ansar, elle connaît des activités humaines intenses, avec toutes les nuisances que cela suppose.
Outre les riches peuplements d'invertébrés marins et de poissons, on trouve dans et aux abords de la lagune de Nador des populations exceptionnelles d'oiseaux et des espèces de reptiles extrêmement rares et menacés, tels que les chalcides, les tortues et les caméléons. La lagune de Nador est également un site d'hivernage et de migration pour plus de 150 espèces d'oiseaux, et de nidification pour une petite quarantaine. Parmi ces espèces, certaines sont rares et menacées, comme le Flamant rose.
On le voit, le Maroc recèle des richesses jusque-là insoupçonnées qu'il convient non seulement de préserver mais de régénérer. D'où l'importance vitale du projet MedWet Coasts, qui a déjà à son actif plusieurs réalisations. Après un diagnostic exhaustif des cinq sites intéressés, des actions urgentes ont été prises pour la préservation de la biodiversité et d'élimination des menaces directes contre les sites. Au cours de l'année 2006, les responsables du projet (www.medwet.org) veilleront au développement d'une stratégie nationale zones humides pour se conformer aux engagements prises dans le cadre de la Convention Ramsar pour la protection des zones humides, qui concerne, elle pas moins de 25 SIBE (sites d'importance biologique) et écologique marocains.


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