Dans le cadre de son magazine documentaire « Al Rouad » ( les pionniers), la première chaine marocaine « Al Oula » a diffusé lundi dernier , en prime time, un spécial imposant et consistant en terme de références retraçant quelques facettes saillantes de la mémoire de Chaïbia (1929-2004) , son parcours de peintre et ses valeurs citoyennes sur le plan national et international : un bon signe révélateur de la profondeur de ce numéro exclusif qui a drainé un grand nombre de téléspectateurs. Ce spécial documentaire a été marqué par les témoignages argumentatifs d'un parterre distingué d'acteurs culturels, d'artistes et de critiques d'art : Abderrahmane Rahoule, Abdelhay Mellakh, Abdellah El Harriri, Omar Bouragba, Youssef Benjelloun, Ahmed Jarid, Ahmed Fassai, Mohammed Fansaoui, Benyounes Amirouch, Abdellah Cheikh. Cet aperçu audiovisuel de grande qualité médiatique a été également ponctué par les témoignages émouvants de son fils Houssein Tallal ( le grand compagnon de sa mère comme disait le poète et critique d'art français de renom André Laude) , ainsi que par la déclaration intime de Rabia Aroussi, directrice de la galerie « Alif-Ba ». Tous les acteurs interviewés dans cette émission enrichissante s'accordent à dire que Chaïbia est un patrimoine national dont l'œuvre révèle une étonnante richesse artistique et un grand pouvoir d'expression qui témoigne de la force créative inspirée par la lumière envoutante du Maroc. Nous tenons à saluer vivement toute l'équipe de l'émission « Al Rouad » en tant qu'acteur médiatique au service de l'histoire au Maroc et un formidable outil de promotion et d'information fiable en textes et en images sur la scène historique marocaine, ce qui offre à ses racines et à ses pionniers une visibilité inédite. Il s'avère très important de souligner que Chaïbia est une artiste hors du commun qui a été sélectionnée par La Direction des Editeurs de l'American Biographical Institute fondée en en 1967 , tout en remportant le prix de distinction pour Action de Chef de File ( Distinguished Leadership Award) au titre de la première édition du Répertoire International des Chefs de File, et ce pour sa grande contribution aux arts : « c'est une tache difficile que de sélectionner un nombre limité de personnes ayant un rôle éminent parmi la population du monde entier. La Direction des Editeurs de l'American Biographical Institute a choisi pour cette première édition commémorative de l'International Directory of Distinguiched Leadership, le groupe qui à son avis est le plus méritoire parmi les femmes et les hommes les plus connus. Plus que six mille noms figurent dans cette première édition. Des exemplaires de cette première édition commémorative, qui seront distribués dans le monde entier, seront utilisés par les bibliothécaires, les historiens, les biographes et les lecteurs en général comme source faisant foi sur les chefs de file de notre temps. Beaucoup de noms cités dans ce volume n'ont pas encore été cités dans les who's who d'autres éditeurs. Puissent les succès qu'on trouve dans ces pages inciter d'autres à lutter dans un but supérieur pour construire des communautés et des nations où il fasse bon vivre. », affirme la dite Direction. Des formes et des couleurs Dans le cadre de cette première édition, le nom de Chaïbia figure parmi les grands ténors de l'art mondial en l'occurrence Victor Vasarely ( 1906-1997) reconnu comme étant le père de l'art optique qui a développé son propre modèle d'art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériaux, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs. Ce n'est pas un hasard, donc, que Chaïbia est nommée députée au Parlement Mondial de la Sûreté et de la Paix avec un passeport diplomatique délivré par le conseil mondial de la paix et de la sécurité. En 2012, elle figure dans « Encyclopedia of the Mideast and North Africa » (volume 4) par Indiana University Press et dans Oxford University Press (New York): « Dictionary of African Biography » par Osire Glasier( History Department). Cette consécration distinctive a été marquée aussi par l'obtention avec mérite « the Cultural Doctorate in Fine Arts » (World University Press). Elle a été le sujet de prédilection des articles et des couvertures des magazines les plus prestigieux : L'œil, Connaissance des arts, Artension, L'officiel, Elle, etc. Dans les ventes aux enchères internationales, Chaïbia se retrouve systématiquement dans les mêmes lots que Picasso, Braque, Miro, Appel, Dubuffet et autre Tinguely. Seule représentante féminine de l'art pictural du XXème siècle à la côtoyer dans les catalogues : Sonia Delaunay ( 1885-1979). A titre de rappel, Osire Glasier a écrit : « Il y'a eu d'abord trois premières expositions en 1966, l'une à Goethe-Institut à Casablanca, une autre à la galerie Solstice à Paris et l'autre au Salon des surindépendants au Musée d'Art Moderne de Paris. Ensuite les expositions se sont enchaînées un peu partout dans le monde. Le succès de Chaïbia a été fulgurant. La mahboula, la folle du petit village de Chtouka séduit un grand public entre autres à Copenhagen,Frankfort,Ibiza,Tunis,Brésil,Rotterdam,Irak,Barcelone, Nouvelle-Zélande et Beverly Hills. Les grands critiques d'art ont consacré Chaïbia grande peintre du 20ème siècle, d'ailleurs avec raison puisque les œuvres de cette dernière côtoient celles de Miro, Picasso et Modigliani pour ne citer que ceux-là. Aussi, dès 1971, Chaïbia figure dans le Larousse de l'art dans le monde ; et en 1977, elle entre dans le dictionnaire de référence Bézénit. Mais nul n'est prophète chez lui (...) .En réalité, le style de Chaïbia est inclassable. Plus tard, on dit un « Chaïbia » comme on dit un « Picasso »...mais aussi comme on vend un « Picasso » :Chaïbia est la seule peintre marocaine à être cotée en bourse ;et les collectionneurs sont prêts à débourser la bagatelle d'un million de dirhams pour acquérir une seule de ses toiles ! Chaïbia Talla s'éteint à Casablanca en 2004, à l'âge de soixante quinze ans, suite à une crise cardiaque. Chaïbia a livré à la postérité une abondante production artistique. Ses toiles alimentent les collections de nombreux Etats,dont la France, l'Italie, le Japon, la Suisse, l'Inde, Haïti, l'Australie ,la Grande Bretagne et les Etats –Unis. Ses toiles alimentent également les plus grandes collections privées du monde, dont celle du Roi du Maroc, et celles d'autres collectionneurs entre autres en France, Italie, Liban, Egypte, Inde, Canada,Espagne,Suisse,Hollande,Belgique,Haïti,Japon,Suède,Danemark,Allemagne,Australie,Etats-Unis,Grande Bretagne,Nouvelle-Zélande,et Afrique du sud .Somme toute, la mahboula de Chtouka a été une baraka, une grâce pour le Maroc entier. ».