La convention signée entre le HCEFLCD, la GIZ (coopération allemande) et deux coopératives de pêche continentale vise le développement de la filière pêche commerciale au niveau de la région de Tadla-Azilal. Il s'agit d'un projet pilote qui pourrait être par la suite dupliqué pour d'autres sites, d'après la GIZ. Du moins si les conditions objectives s'y prêtent, soutient M. Michael J. Gajo chef programme environnement climat à la GIZ. En vertu des termes de l'accord, le HCEFLCD s'engage à augmenter la production piscicole annuelle de la région Tadla-Azilal de 750 tonnes actuellement, à plus de 3000 tonnes par an à l'horizon 2020, tout en créant 1500 emplois. Ainsi au cours des cinq années de 2015 à 2020 cinq millions d'alevins de carpes, brochet et black bass seront déversés dans les milieux aquatiques de la région à raison d'un million d'alevins par an. M.Driss Bakou président de la coopérative Isselmane des pêcheurs du lac Bine el Ouidane soutient que cette ONG regroupent 54 membres. « Il s'agit de 54 familles qui sont toutes de niveau de vie très modeste qui ont besoin d'aide. Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître les efforts des Eaux et Forêts pour l'encadrement et le soutien qu'ils nous accordent et le fait qu'ils déversent des alevins dans le lac. Nous concluons un partenariat avec les Eaux et Forêts et la GIZ coopération allemande qui nous a soutenu avec une enveloppe de 50.000 dirhams en matériel et équipement pour pouvoir commercialiser nos produits dans les meilleurs conditions avec un camion frigorifique pour pouvoir aller jusqu'à Béni Mellal voire Marrakech. Pour l'instant nous nous contentons d'approvisionner les unités hôtelières de la région ». Pour les espèces pêchées dans le lac il y a le black basse, sandre, brocher, perche, gardon, carpe, tanche, barbot. Soit environ 9 espèces principales. Le président de la coopérative parle d'un problème de pénurie de poisson dû probablement à une pression sur le lac du barrage de la part du tourisme et du nombre d'embarcations à moteurs qui perturbent la faune et influent négativement sur la reproduction des espèces de poissons. « Je ne suis pas spécialiste de la vie des poissons mais je sais que des espèces de poissons d'eau douce ne se reproduisent pas, ne se multiplient pas s'il y a dérangement. Le lac n'est pas l'océan, c'est un espace relativement réduit. Ce que nous demandons c'est simplement qu'il y ait une certaine organisation de façon à éviter la perturbation ». L'activité de pêche ici se déroule selon les saisons. « Il y a des saisons où les prises peuvent totaliser les trois cents kgs par jour. Actuellement en saison froide il se peut que les prises ne dépassent pas les dix kgs. Pour les prix le plus cher c'est 70 Dh le kg. Pour l'instant nos clients sont des locaux, les unités hôtelières. Cette activité n'est pas la seule que nous avons, il y a d'autres activités en rapport avec l'agriculture et l'élevage ». La coopérative a été créée en 2011. Avant c'était une association de développement locale créée en 2005. M. Michael J. Gajo chef programme environnement climat à la GIZ signataire de la Convention avec les coopératives de pêcheurs, assure qu'il y a un lien entre des activités économiques comme l'agriculture et l'adaptation aux changements climatiques. « Quelle est le message qui est derrière ? Une fois qu'une ressource naturelle est estimée, que sa valeur est connue l'homme la protège. En soutenant l'activité économique de manière rationnelle on contribue à la protection de la ressource. Pour la pêche continentale que nous appuyons avec cette convention, nous avons procédé à une petites analyse du marché, nous avions étudié la chaîne depuis la pêche jusqu'à la consommation, nous avons reconnu qu'il y a un potentiel du marché. Du coup nous avons opté pour l'appui direct des coopératives pour que les pêcheurs puissent augmenter leur activité et en même renforcer leur capacité à exercer l'activité de pêche de manière durable. On apprend que l'activité de pêche continentale avait commencé dans le lac du barrage Bine el Ouidane déjà en 1970. Il y a toujours un potentiel et bien sûr l'objectif c'est aussi non seulement la conservation de la nature mais aussi la valorisation et la biodiversité. L'objectif final c'est l'assurance d'emploi et la qualification du revenu. Il s'agit d'un projet pilote. Nous allons veiller à un suivi attentif pour voir comment cela va fonctionner. Après on peut proposer des projets similaires pour d'autres régions dotées des mêmes potentialités ».