Le chef des Kurdes d'Irak, Massoud Barzani, a célébré dimanche 21 décembre «les victoires» remportées ces derniers jours sur le groupe Etat islamique (EI) en effectuant une visite au mont Sinjar, assiégé durant des mois par les djihadistes. «Durant les derniers quarante-huit heures, les peshmergas ont ouvert les principales routes menant au Mont Sinjar», s'est félicité M.Barzani, en faisant référence à la vaste offensive lancée mercredi par quelque 8000combattants kurdes. Soutenus par des frappes de la coalition internationale, ils ont réussi à briser le siège imposé depuis septembre par les djihadistes de l'EI, leur infligeant ainsi un revers significatif dans cette région frontalière de la Syrie. «Nous étions encerclés depuis trois mois. Nous vivions en mangeant du blé et de l'orge», racontait Haso Mishko Haso, un combattant yézidi. Un convoi de 32 camions a acheminé samedi aux réfugiés yazidis du mont Sinjar de la nourriture, des tentes, des fournitures médicales. Aucun de ces réfugiés ne semble avoir quitté la montagne, attendant de connaître l'issue des affrontements en cours. C'est le sort des Yézidis assiégés par l'EI, ainsi que la progression des djihadistes vers Erbil, la capitale du Kurdistan autonome, qui a incité Barack Obama à ordonner des frappes aériennes contre le groupe islamiste en août. Des milliers de Yézidis, une minorité religieuse kurdophone, ont été tués ou capturés par les hommes de l'EI. Grâce à cette offensive, les Kurdes affirment avoir repris 700 km2 de territoire, renforçant ainsi leur emprise sur le nord du pays face à l'Etat fédéral. «Nous ne laisserons pas un centimètre de notre terre du Kurdistan à l'EI», a affirmé M. Barzani. Attaque de l'EI au Sud de Mossoul Les peshmergas ont lancé samedi une nouvelle offensive depuis le sud de la ville de Rabia, à la frontière avec la Syrie. Elle vise à reconquérir au total un territoire d'environ 2100km2, selon le conseil de sécurité du Kurdistan irakien. L'EI a de son côté mené samedi un assaut sur la ville stratégique de Baïji, située au sud de Mossoul, près de la plus grande raffinerie du pays, et partiellement reprise en novembre par Bagdad. Le gouverneur de la province a affirmé dimanche que cette attaque avait été repoussée mais deux officiers ont indiqué que les forces gouvernementales avaient perdu du terrain. Le président de la région autonome du Kurdistan a indiqué que les peshmergas pourraient participer à une future opération lancée pour reprendre Mossoul, la deuxième ville d'Irak, aux mains de l'EI depuis juin. «Nous y participerons si le gouvernement irakien nous le demande, et, bien sûr, nous aurons nos conditions», a-t-il déclaré, sans les dévoiler. Appuyés par la coalition internationale, les combattants kurdes ont remporté une victoire importante sur les djihadistes de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak.