Le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien doit se prononcer mercredi sur l'envoi de combattants à Kobané, troisième ville kurde de Syrie frontalière de la Turquie que les jihadistes du groupe Etat islamique tentent de conquérir depuis plus d'un mois. «Le Parlement du Kurdistan tient une session (...) pour autoriser le président de la région (Massoud Barzani) à déployer des forces à Kobané», a déclaré Omid Khoshnaw, chef du bloc parlementaire du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Les combats se poursuivent depuis plus d'un mois pour le contrôle de Kobané entre les forces kurdes syriennes et les combattants du groupe Etat islamique (EI) qui se sont déjà emparés de pans entiers de territoire en Irak et Syrie. Les peshmergas irakiens ont joué un rôle crucial dans la lutte contre les jihadistes dans le nord de l'Irak, lors de l'offensive fulgurante des insurgés sunnites lancée début juin face à une armée irakienne en déroute. La région autonome du Kurdistan irakien dispose de ses propres forces de sécurité, les peshmergas, d'un gouvernement, d'un drapeau et de frontières mais dépend de Bagdad en matière de financement public. Le décision d'Erbil de signer sans consulter Bagdad des contrats avec des firmes étrangères pour développer les ressources naturelles du Kurdistan --un pas de plus vers une potentielle indépendance-- constitue l'une des principales causes de tension entre le pouvoir fédéral et les provinces kurdes du nord. Les raids aériens empêchent la chute de Kobani, selon le Pentagone La situation dans la ville kurde syrienne de Kobani demeure fragile mais les forces kurdes contrôlent encore la majeure partie de la ville et les frappes aériennes de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) ont permis d'empêcher la chute de l'agglomération aux mains des djihadistes, a déclaré mardi le Pentagone. «La pression aérienne constante (...) et la pression exercée au sol par les forces kurdes ont grandement contribué à empêcher l'Etat islamique de prendre la ville dans sa totalité», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. «Cela n'augure pas nécessairement d'une victoire», a-t-il relativisé. «La situation dans Kobani demeure fragile. Nous estimons que les forces kurdes contrôlent la majeure partie de la ville», a-t-il expliqué. Le Pentagone a déclaré en outre que le coût des combats contre l'EI s'élevait depuis le début des raids aériens, le 8 août, à 424 millions de dollars, soit une moyenne de 7,6 millions par jour. L'armée américaine a mené lundi et mardi quatre attaques aériennes sur des positions du groupe EI en Syrie et trois autres attaques, avec le soutien de pays alliés, en Irak, a annoncé le Commandement central américain. Des avions de chasse, des bombardiers et d'autres appareils ont été utilisés durant les raids, est-il précisé dans le communiqué. Les frappes aux alentours de Kobani en Syrie ont entraîné la destruction de postes de combats de l'Etat islamique, d'un bâtiment et d'une unité de l'Etat islamique. En Irak, un poste de combat se trouvant au sud-est du barrage de Mossoul et un situé au sud de la raffinerie pétrolière de Baïdji ont été détruits, tandis qu'une frappe au nord de Falloudja a étouffé une attaque de l'Etat islamique, selon le communiqué. De leur côté, des avions français ont porté durant près de trois heures leur effort sur la région de Mossoul, où l'armée irakienne est engagée contre le groupe EI, annonce le ministère français de la Défense. Au cours de ce vol, des Rafale ont détruit un véhicule 4x4 militaire blindé de type Humvee utilisé par des terroristes, précise-t-il dans un communiqué.