Les frappes aériennes menées pour défendre la ville de Kobani (Syrie) près de la frontière turque ont tué «plusieurs centaines» de combattants du groupe Etat islamique (EI), selon le porte-parole du Pentagone, mercredi 15 octobre. James Kirby juge toutefois que la coalition n'est pas certaine de l'emporter : « Kobané pourrait encore tomber», dit-il. La semaine dernière, le Pentagone se montrait très pessimiste quant au sort de cette ville à majorité kurde, estimant que «les frappes aériennes ne suffiraient pas à sauver Kobani». Les Etats-Unis estiment que plusieurs centaines de djihadistes ont été tués dans les raids menés par l'aviation américaine dans le secteur de la ville syrienne de Kobani, a déclaré mercredi un porte-parole du Pentagone. Le nombre de frappes aériennes américaines a augmenté ces derniers jours et celles-ci semblent désormais plus précises grâce à une meilleure coordination avec les défenseurs kurdes de la ville, a souligné mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette multiplication des raids s'explique en partie par le fait que les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont accentué leur offensive, a précisé le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone. «Plus ils accumulent de moyens autour de Kobani, plus nous avons de cibles à frapper», a-t-il dit, ajoutant: «Nous savons que nous en avons tués plusieurs centaines.» Les mauvaises conditions météorologiques qui règnent en Irak ont également permis de redéployer une puissance de feu supérieure dans le secteur de Kobani. Washington a dit à plusieurs reprises que la défense de cette ville kurde adossée à la frontière turque n'était pas un «objectif stratégique» pour la coalition formée par Barack Obama pour combattre l'EI en Syrie et surtout en Irak. «Nous frappons des cibles autour de Kobani à des fins humanitaires. Mais j'aurais beaucoup de réticences à utiliser le terme de ‘cible ou de conséquence stratégique'», a du reste insisté devant la presse l'ex-général John Allen, nommé par Barack Obama pour constituer la coalition internationale militaire mise en place ces dernières semaines. «Compte tenu des conditions associées à la défense de cette ville, il était nécessaire d'accentuer le soutien aérien pour essayer d'apporter de l'aide à ses défenseurs et de leur donner un peu d'espace pour se réorganiser», a-t-il ajouté. «Nous avons augmenté le rythme et l'intensité de nos frappes aériennes pour leur fournir cet espace.» Le contre-amiral Kirby a d'ailleurs souligné que la ville kurde pouvait encore tomber entre les mains des djihadistes. D'après lui, il ne resterait que quelques centaines de civils pris au piège dans la ville, qui comptait d'après le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) quelque 400.000 habitants avant l'offensive lancée par les combattants de l'organisation Etat islamique. «Des avancées importantes» en Irak En Irak, autre pays où l'Etat islamique est implanté, la situation semble tourner à leur avantage dans plusieurs localités. Le groupe jihadiste a fait des «avancées importantes» en Irak, selon le coordonnateur de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, le général à la retraite John Allen. Lors d'un point de presse au département d'Etat, il a également estimé que les frappes aériennes contre les bastions de l'EI en Irak et en Syrie ne produisaient «ni vainqueurs, ni vaincus». De retour d'une longue tournée au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Jordanie et en Turquie, le général Allen a également affirmé que les pays-alliés au sein de la coalition étaient «tombés d'accord» pour dire que «si l'aspect militaire était important, il n'était pas suffisant» pour terrasser le groupe de jihadistes ultra-radicaux. Le haut gradé américain, officiellement chargé de coordonner les efforts de la coalition internationale, s'est également dit «très réticent à affubler du terme de ‘cible stratégique'» la ville de Kobani. Selon un porte-parole du Pentagone, les Etats-Unis estiment que plusieurs centaines de djihadistes ont été tués dans les raids menés par la coalition conduite par les Etats-Unis dans le secteur de la ville syrienne de Kobani. /Photo prise le 15 octobre 2014/