L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé, vendredi, à «une riposte internationale coordonnée» à l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui a tué près d'un millier de personnes dans les quatre pays touchés de l'Afrique de l'ouest. «Le virus Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l'ouest est un événement exceptionnel et constitue désormais une urgence de santé publique de portée internationale», a annoncé l'OMS à l'issue d'une réunion de de deux jours de son comité d'urgence. Les conséquences possibles d'une poursuite de la propagation de la maladie sont «particulièrement graves» compte tenu de sa virulence, a expliqué l'agence de l'ONU, dont le siège est à Genève. Dans un communiqué, l'organisation juge qu'»une réponse internationale coordonnée s'avère essentielle pour arrêter et faire reculer la propagation internationale d'Ebola». L'épidémie est «la plus importante et la plus sévère» en quatre décennies, a estimé lors d'une conférence de presse la directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan. Elle a estimé que les pays d'Afrique de l'Ouest touchés (Libera, Sierra Leone, Guinée et Nigeria) «ne peuvent y faire face par eux-mêmes» et a appelé «la communauté internationale à leur fournir le soutien nécessaire». L'état d'urgence de portée mondiale est décrété par l'organisation lorsque survient «un évènement extraordinaire susceptible de constituer un risque de santé publique pour d'autres Etats à cause d'une maladie qui se répand à l'international». Cette décision du comité permettra à la direction générale de l'OMS de «prendre des mesures temporaires appropriées en vue de réduire la propagation internationale du virus». Mercredi dernier, les autorités sanitaires américaines avaient porté leur alerte sanitaire au niveau le plus élevé afin de répondre à l'épidémie, première démarche du genre depuis l'an 2009. «Cette activation nous permet de mobiliser les ressources dans toute l'agence pour répondre à cette crise», a expliqué Tom Skinner, porte-parole des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. De son côté, la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a déclaré l'état d'urgence dans son pays, durement affecté par la maladie. D'après Médecins sans frontières (MSF), le personnel soignant demeure le principal groupe à risque car ses membres sont en contact avec les malades qui sont très contagieux quand ils commencent à développer les premiers symptômes. La fièvre Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo, où le virus a été repéré pour la première fois en 1976. Le taux de mortalité peut aller de 25 à 90 pc chez les personnes contaminées. Il n'y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.