L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, dans un communiqué, son intention d'examiner l'usage éventuel d'un traitement expérimental contre la fièvre Ebola, mis au point aux Etats-Unis. A cet effet, l'OMS a indiqué qu'elle entend saisir un groupe d'experts sur les questions d'éthique quant à la pertinence d'un recours à ce nouveau médicament. Ce traitement, appelé ZMapp, aurait donné des résultats positifs sur deux personnes atteintes du virus aux Etats-Unis, ce qui a conduit des chercheurs à y avoir recours pour lutter contre l'épidémie. Toutefois, il n'a jamais été testé sur un être humain jusqu'alors et n'a pas encore reçu l'agrément des autorités médicales aux Etats-Unis. "Nous sommes devant une situation inhabituelle. Nous avons une maladie avec un niveau élevé de mortalité sans aucun vaccin approuvé et certifié", a affirmé le Dr Marie Paule Kieny, directeur général adjoint de l'OMS. Il a souligné à cet égard qu'un avis des spécialistes de l'éthique médicale permettrait de "donner des lignes de conduite pour une politique responsable". Selon l'organisation, les principes fondamentaux sont de savoir si un médicament est sans danger, grâce à des essais sur l'homme, et ensuite de mener des études en généralisant son emploi et en définissant comment l'utiliser. Mercredi, le président américain Barack Obama a estimé qu'il était prématuré d'utiliser un médicament expérimental pour traiter les personnes touchées par le virus Ebola, qui sévit en Afrique de l'Ouest. "Il est prématuré de le dire car je n'ai pas suffisamment d'informations, je n'ai pas suffisamment de données pour exprimer une opinion à ce sujet", a-t-il déclaré. L'OMS fait désormais état de 932 morts sur 1.711 cas d'infection par le virus Ebola qui affecte surtout quatre pays d'Afrique de l'ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone et Nigeria). Dans ce contexte, les autorités américaines ont porté leur alerte sanitaire au niveau 1, le plus élevé, afin de mieux répondre à l'épidémie d'Ebola. "Cette activation nous permet de mobiliser les ressources dans toute l'agence pour répondre à cette crise", a expliqué Tom Skinner, porte-parole des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo, où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 pc chez l'homme. Il n'y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.