Le virus Ebola a fait jusqu'à présent 80 morts parmi 122 cas d'infection, a indiqué mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui relativise toutefois l'ampleur de l'épidémie. Certains cas ont été recensés dans la capitale Conakry, alors qu'au Liberia voisin on a dénombré sept cas suspects ou confirmés, dont quatre mortels, précise-t-on de même source. Au lendemain d'une déclaration alarmiste de l'organisation Médecins sans frontières (MSF) qui avait jugé la situation "sans précédent", un porte-parole de l'OMS a estimé que les foyers de la maladie "restent relativement retreints". "C'est encore relativement restreint. Les plus grandes épidémies représentent plus de 400 cas", a déclaré Gregory Hartl à la Presse, rappelant que ce n'est pas la première fois que des cas étaient signalés dans une capitale, puisqu'il y en avait déjà eu à Libreville dans les années 1990. "Nous faisons face à une épidémie d'une ampleur inédite dans la répartition des cas à travers le pays", avait estimé lundi Mariano Lugli, coordinateur de MSF à Conakry. Le Sénégal a fermé samedi sa frontière terrestre avec la Guinée et suspendu la tenue des marchés hebdomadaires près de la frontière. Il semble que le Liberia s'apprête à en faire de même conformément à une recommandation du Sénat dans ce sens. Sur le terrain, la Guinée et ses partenaires - dont l'OMS et MSF - poursuivaient leurs efforts pour enrayer la propagation de cette maladie hautement contagieuse. L'Arabie Saoudite suspend l'octroi des visas aux pèlerins en provenance de la Guinée et du Libéria Par ailleurs, les autorités saoudiennes ont annoncé, mardi, la suspension de l'octroi des visas aux pèlerins en provenance de la Guinée et du Libéria en raison de l'épidémie de la fièvre Ebola. "Sur la base de son engagement à préserver la santé des citoyens, des résidents et des visiteurs, le ministère de la santé a demandé aux autorités concernées de cesser de délivrer les visas pour la Omra et le pèlerinage aux citoyens de la Guinée et du Libéria", a rapporté l'agence de presse saoudienne SPA. Cette mesure est "préventive en raison de la gravité de la maladie et de la facilité de sa propagation, bien que l'OMS n'ait pas demandé une interdiction de voyage et de commerce avec ces deux pays", souligne la même source. Le virus Ebola a tué plus de 1.500 personnes depuis l'apparition des premiers cas en 1976 en République démocratique du Congo. Il n'existe ni vaccin ni traitement pour cette maladie qui commence par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, avant de dégénérer en vomissements, diarrhées et saignements. La maladie se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu'il s'agisse d'hommes ou d'animaux. Des cas suspects de fièvre hémorragique virale ont aussi été enregistrés au Liberia et en Sierra Leone, causant onze morts sur 14 cas dans ces deux pays limitrophes.