«Ebola », une des fièvres hémorragiques africaines, serait déjà responsable de plusieurs dizaines de morts depuis janvier dernier. Actuellement, il a même atteint Conakry et on signale même un cas suspect au Canada. Ce virus se démarque par une très forte létalité. Selon les souches (il existe cinq espèces différentes, toutes africaines), le taux de mortalité des personnes infectées varie de 25 à 90%. Au début, il présente les symptômes d'une terrible grippe : fièvre, faiblesse intense, céphalées et irritation de la gorge. Surviennent par la suite des diarrhées, une insuffisance rénale, de la tachycardie et enfin des hémorragies internes et externes qui se traduisent par des vomissements de sang, pétéchies, éruption maculo-papuleuse, purpura... Le plus souvent, la mort intervient par embolie cérébrale. Le virus Ebola, s'il a une force létale foudroyante du fait que la période, entre la déclaration de la fièvre et le décès du malade, dépasse rarement le mois, il n'est toutefois pas un tueur prolifique. Depuis son apparition en 1976 au Soudan et en RDC (dans un village proche de la rivière Ebola, d'où son nom), le virus est à l'origine de la mort d'environ 1 500 personnes, selon les chiffres et données de l'OMS. Le paludisme en Afrique est de loin beaucoup plus meurtrier, puisqu'il cause la mort de pas moins de 660.000 personnes, chaque année. Et si on s'approfondit dans les données de l'OMS, on relève que le virus ne frappe pas de manière continue. Comme le paludisme ou le Sida. Les pays qui ont été les plus touchés par Ebola sont la RDC (ou ex-Zaïre, avec plusieurs foyers de contamination en 1976, 1977, 1995, 2001-2002, 2002-2003, 2005, 2007, 2008, 2012), le Soudan (1976, 1979, 2004), le Gabon (1994, 1996, 2001-2002) et l'Ouganda (2000, 2007, 2011, 2014). On remarque par cet « échéancier » du virus que le mal se déclare une ou deux années, pour s'estomper pendant des périodes qui peuvent atteindre jusqu'à sept ans, pour profiter d'un manque de vigilance et réapparaître pour frapper encore. Mais jamais il n'atteint le stade de pandémie. Toutefois, il reste redoutable du fait de l'absence de traitement curatif, et ce, malgré quelques essais effectués pour un vaccin. Autrement dit, le seul moyen d'y remédier consiste en la prévention et la vigilance. Et on peut facilement s'en protéger du fait qu«'Ebola » n'est transmissible que par le sang ou les sécrétions et le patient atteint n'est pas contagieux pendant la période d'incubation. Et puis, aussi paradoxal que ça puisse paraître, le virus tire sa vulnérabilité de sa puissance létale. Le fait de tuer trop vite son hôte ne lui laisse pas le temps de se propager de manière pandémique. On pourrait en conclure qu'Ebola, aussi tueur puisse-t-il être, est moins dangereux que les accidents de la circulation. N'empêche, vigilance et prévention sont impérativement de mise. Sans vouloir jouer aux oiseaux de mauvais augure, les foyers d'Ebola, du moins les plus récents, sont à quelques ailes d'avion du Maroc, relié par la RAM avec pas moins de 28 pays africains par des vols réguliers et une moyenne de trois liaisons hebdomadaires. Quotidiennes même pour certains pays. Des pays par qui le mal pourrait éventuellement venir même si la probabilité est moindre, voire très moindre. N'empêche, des mesures de prévention s'avèrent nécessaires. Mais sans verser dans la panique. Des mesures qui doivent être prises en amont, autrement dit empêcher le virus de quitter le foyer où il s'est déclaré à même de bloquer sa propagation, avec comme priorité l'identification des personnes ayant été en contact avec les cas suspects ou confirmés, pour les suivre et les isoler si elles présentent des symptômes. La vulgarisation est aussi un élément primordial dans la prévention. Il très important d'informer sur ce qu'est Ebola, comment on se contamine, pour rassurer, et empêcher de verser dans la panique.