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Perspectives de l'économie marocaine en 2012 et 2013
Publié dans L'opinion le 20 - 06 - 2012

Dans son dernier rapport « Perspectives de l'économie mondiale 2012 », publié le 7 juin dernier intitulé, la Banque Mondiale prévoit, pour l'économie marocaine des taux de croissance de 2.8% au terme de l'année 2012, 5.0% en 2013 et 5.0% en 2014. Ces taux de croissance seraient, pour l'Algérie, respectivement de 2.6%, 3.2% et 3.6%. Ces taux sont, pour :
- L'Égypte : 1,4%, 3,6% et 4,6%
- L'Iran : -1,0%, -0,7% et 1,5%
- L'Irak : 11,1%, 13,5% et 11,0%.
- La Jordanie : 2,1%, 3,8% et 4,3%
- Le Liban : 3,6%, 4,5% et 4,7%
- La République arabe syrienne : -6.4%, 2,5% et 4,4%
- La Tunisie : 2,2%, 3,8% et 4,6%
- Le Yémen : -1,1%, 3,0% et 4,5%
Dans une conjoncture marquée par les impacts de la sévère récession en Europe, le Maroc occupe la troisième place dans ce groupe de pays de la région MENA et occupera le seconde place en 2013, à condition que les hypothèses sur lesquelles sont établies ces prévisions ne soient pas contrariées.
Sur le plan international et européen en particulier, la Banque mondiale note l'incertitude des marchés financiers et la consolidation budgétaire associée aux énormes déficits et dettes des pays à revenu élevé qui risquent d'être des sources récurrentes de volatilité dans un avenir prévisible. Cette institution estime qu'il faudra des années d'efforts politiques et économiques concertés avant que les dettes par rapport au PIB des États-Unis, du Japon et de plusieurs pays de la zone euro soient ramenées à des niveaux viables.
La croissance mondiale devrait ralentir en 2012, puis remonter lentement
Selon ce rapport de la Banque Mondial, la montée des tensions pourrait soustraire environ 0,2 point de pourcentage à la croissance de la zone euro en 2012. L'effet direct sur la croissance des pays en développement sera minime (en partie parce qu'il y a eu moins de contagion), mais les fluctuations accrues du marché, les entrées réduites de capitaux, et la consolidation du secteur bancaire et des budgets à revenus élevés, sont autant de facteurs qui maintiendraient la croissance à un niveau faible en 2012.
- Le PIB des pays en développement devrait augmenter à 5,3 pour cent en 2012. La faible demande des pays à revenu élevé, les prix élevés du pétrole, les faibles flux de capitaux, les coûts de capital élevés, et les contraintes de capacité dans plusieurs grands pays à revenu intermédiaire, sont autant de facteurs qui empêcheront la croissance de dépasser 6 pour cent en 2013 et 2014.
Le PIB des pays à revenu élevé devrait progresser de seulement 1,4 pour cent cette année, diminué par les soubresauts du marché, le désendettement du secteur bancaire, et la consolidation budgétaire en cours. Quand ces pressions s'atténueront, la croissance devrait se raffermir pour atteindre 1,9 pour cent en 2013, et 2,3 pour cent en 2014. La zone euro devrait subir une contraction de 0,3 pour cent cette année, retournant à une position positive avec une faible croissance de 0,7 pour cent en 2013 et 1,4 pour cent en 2014. En général, le PIB mondial devrait augmenter de 2,5 pour cent en 2012, avec une accélération de croissance de 3,0 pour cent en 2013, et 3,3 pour cent en 2014.
La situation au Moyen-Orient
et en Afrique du Nord
L'incertitude, la volatilité et l'agitation sociale continuent de marquer la situation dans les pays en développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le PIB global n'a augmenté que de 1 pour cent en 2011, contre 3,8 pour cent en 2010. En Égypte, le PIB a baissé de 0,8 pour cent en 2011, tandis que la croissance en Algérie —pays exportateur de pétrole— a été de 2,5 pour cent en raison de l'augmentation des dépenses d'infrastructure. En Iran, la croissance a diminué à 2 pour cent, freinée par la mise en oeuvre de nouvelles politiques nationales et par l'effet des sanctions économiques imposées par l'Europe et les États-Unis. Les pays exportateurs de pétrole et à revenu élevé du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont affiché un gain de 6.1 pour cent en 2011 grâce à la montée des prix du pétrole.
Les cours moyens de pétrole ont chuté de 23%
Selon la récente note de conjoncture du ministère marocain des Finances du mois en cours, la croissance a encore ralenti au premier trimestre dans les pays émergents, notamment en Chine (8,1% après 8,9% au quatrième), en Inde (5,3% après 6,1%) et au Brésil (0,8% après 1,4%). Les indicateurs PMI pour le mois de mai laissent augurer d'un redressement de l'activité en Chine, en Inde et en Russie, mais d'une détérioration au Brésil. Dans un contexte de modération de l'inflation, l'assouplissement de la politique monétaire devrait soutenir la croissance en Chine et au Brésil.
Les cours des produits de base ont marqué une forte correction baissière, affectés par des craintes sur la croissance mondiale et la crise de la zone euro, ainsi que par une hausse du dollar.
Les cours du pétrole1 ont chuté de 23% depuis leur pic de mars pour s'établir à 92 dollars le baril le 13 juin, portant leurs pertes annuelles à 12%. Les prix du Brent sont repassés sous la barre des 100 dollars, au plus bas depuis octobre 2011. La correction baissière des prix est accentuée par la hausse des stocks de l'OCDE, l'augmentation de la production de l'OPEP et l'atténuation des inquiétudes sur le dossier nucléaire de l'Iran. D'autre part, la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait rester modérée, à 0,8 mbj en 2012, selon l'Agence internationale de l'énergie.
Dans ce contexte, plusieurs organismes ont révisé à la baisse récemment leurs prévisions des cours de pétrole pour le second semestre 2012 et pour l'année 2013.
Les cours du butane se sont établis à 540 dollars la tonne le 12 juin, en baisse de 46% depuis début avril, suite à une faible demande en raison de températures plus douces et de faible croissance économique.
La note du ministère des Finances rappelle que le renchérissement du dollar par rapport au dirham continuerait de se ressentir sur la facture énergétique marocaine.
Déficit commercial : 84,4 MMDH à fin mai,
en aggravation de 10%
La fièvre des prix du pétrole s'empare du budget
Les prévisions de la croissance de l'économie marocaine en 2012 et 2013 sont établies sur la base d'une situation marquée par de nombreux déficits, dont celui de la balance commerciale où la facture énergétique, en hausse constante depuis plusieurs mois, constitue un lourd fardeau, le déficit du budget de l'Etat et d'autres déficits et contre-performances enregistrées au niveau d'autres comptes.
Selon les données préliminaires de l'Office des Changes, la tendance des échanges extérieurs des biens, observée au terme des quatre premiers mois de l'année en cours, s'est globalement poursuivie à fin mai 2012 avec, toutefois, une dégradation de la balance commerciale. En effet, les valeurs des exportations (FOB) et des importations (CAF) se sont accrues de 5,0% et de 7,6% respectivement, donnant lieu à un solde commercial de 84,4 milliards de dirhams, en hausse de 10% en glissement annuel, après une augmentation de 6,3% à fin avril 2012, laquelle intervenue après une aggravation de 14,1% à fin mars 2012. Le taux de couverture des biens a atteint 47,1%, en baisse de 1,1 point par rapport à son niveau affiché il y a un mois.
La hausse des importations s'explique à hauteur de 60% par la facture énergétique qui a progressé de 18,4%, en raison essentiellement du renchérissement de la valeur des importations des gas oils et fuel oils (+23,7%), de pétrole brut (+12,5%) et de gaz de pétrole et autres hydrocarbures (+31,1%).
Celles relatives aux produits finis de consommation se sont inscrites en hausse de 11%, en rapport, principalement, avec l'augmentation des importations des voitures de tourisme de 21,3%, de celles des parties et pièces pour voitures de tourisme de 33,5% et de celles des tissus et fils de fibres synthétiques et artificielles de 10,5%. Pour leur part, les importations des biens d'équipement ont augmenté de 7,3% couvrant une hausse des voitures industrielles de 48,7%. Les importations alimentaires ont baissé de 1,6% en lien, essentiellement, avec la baisse des importations de blé de 15,6%, en rapport avec le recul du volume importé de 7,2% et du prix moyen à l'import de 9,1%.
De son côté, l'évolution des exportations trouve son origine à hauteur de seulement 5,9% dans l'évolution des ventes à l'étranger des phosphates et dérivés. Le chiffre d'affaires à l'export du groupe OCP s'est élevé à 18,4 milliards de dirhams, en léger accroissement de 1,2%, en relation avec l'augmentation des exportations du phosphate roche de 9,5% et la baisse des dérivés de 1,8%. Hors OCP, les exportations se sont accrues de 6,3% après 5% à fin avril 2012.
Ces évolutions se sont traduites par un déficit commercial de 84,4 milliards de dirhams, en aggravation de 7,7 milliards de dirhams ou 10%. Toutefois, ce creusement a été atténué par les flux financiers relatifs aux voyages (20,9 milliards de dirhams, bien qu'en légère baisse de 0,2%), aux transferts des MRE (22,4 milliards de dirhams, en hausse de 2%) et aux investissements et prêts privés étrangers (près de 11 milliards de dirhams, en baisse de 3,8%).
Sources de la croissance et déséquilibres macroéconomiques
Selon la note d'information du HCP relative à l'économie nationale en 2012 et 2013, la valeur ajoutée du secteur primaire serait en baisse de 9,3%, en raison du recul de la production des cultures céréalières de 42,8% par rapport à son niveau de 2011. Néanmoins, les activités des autres cultures et de l'élevage devraient connaître un redressement, notamment avec l'amélioration des conditions climatiques à partir de mois d'avril 2012.
Les activités non agricoles, quant à elles, devraient dégager une croissance de 4,3%, rythme inférieur à 5% enregistré en 2011. D'une façon générale, le rythme d'évolution de ces activités est resté relativement soutenu après avoir subi les effets de la crise économique internationale en 2008 et 2009. Les activités du secteur secondaire (Mines, Energie, Industries de transformation et Bâtiment et travaux publics (BTP)) s'accroîtraient de 4,4% au lieu de 4% en 2011. Le dynamisme des activités du BTP et de celles des phosphates et dérivées, en particulier, explique cette tendance haussière de la valeur ajoutée du secteur secondaire. En revanche, le secteur tertiaire (services marchands et non marchands) dégagerait une valeur ajoutée en ralentissement, de 4,2% en 2012 au lieu de 6% en 2011.
Selon la note de conjoncture du ministère des Finances du mois juin , l'activité du bâtiment et travaux publics continue de se comporter favorablement, en phase avec la progression de la consommation de ciment de 12,3% à fin mai 2012.
Pour le secteur minier, la production de phosphate roche et de ses dérivés a baissé de 9,5% et 7,7% respectivement à fin avril 2012. Toutefois, il est à signaler que le mois d'avril a été caractérisé par une reprise de la production des dérivés de phosphate (+12,2%), tirée, exclusivement, par la bonne tenue de celle des engrais (+31,2%). De son côté, le chiffre d'affaires à l'export du groupe OCP s'est élevé à 14,9 milliards de dirhams, en hausse de 5% par rapport à fin avril 2011.
Le secteur de l'énergie électrique poursuit, de son côté, sa tendance favorable, comme en atteste l'augmentation de l'énergie électrique appelée nette de 10,7%. La consommation d'électricité s'est appréciée de 10%, couvrant une hausse de 9,9% au niveau de la haute tension, indicateur clé de l'activité industrielle. Cette dernière aurait connu une amélioration en avril et ses perspectives s'annoncent favorables pour les trois prochains mois, selon les résultats de l'enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans le secteur.
Indice de la production industrielle : Hausse
de 3,7% au cours du premier trimestre 2012
L'indice de la production des industries manufacturières a enregistré une hausse de 3,7% au cours du premier trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011. Cette évolution résulte notamment de l'augmentation de la production des « autres produits minéraux non métalliques » de 15,6% dont le ciment avec 21,7%, des « articles d'habillement et fourrures » de 5,8%, des « industries alimentaires » de 3,4%, de l'« industrie automobile » de 17,6%, des « produits du travail des métaux » de 3,2%, des « produits métalliques » de 1,7% et de l'« industrie du tabac » de 2,9%. En revanche, l'« industrie du textile » a enregistré une baisse de 4,2%, les « cuirs, articles de voyage et chaussures » de 7,7%, le « raffinage de pétrole » de 3,1%, les « industries chimiques » de 0,3% et les « autres matériels de transport » de 5,2%.
Par ailleurs, l'indice de la production minière a enregistré une hausse de 1,7%, résultant de l'augmentation des « produits divers des industries extractives » de 1,8% dont les phosphates avec 2,5% et des « minerais métalliques » de 0,7%.
L'indice de la production de l'énergie électrique a enregistré, de son côté, une hausse de 12,8%.
Dynamisme de la demande intérieure
Le HCP estime que la croissance économique pour 2012 continuerait d'être tirée par la demande intérieure. La contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. La demande extérieure, qui avait contribué positivement à la croissance économique en 2010, présenterait en revanche une contribution négative, de l'ordre de 1,1 point en 2012 après avoir été de 1,5 point en 2011.
Le dynamisme de la demande intérieure proviendrait principalement de la consommation des Administrations publiques et de la formation brute de capital fixe (FBCF). La consommation des administrations publiques avec une hausse de 12,5% en volume, devrait assurer 2,3 points à la croissance économique en 2012 au lieu de 0,8 point l'année précédente, sous l'effet de la hausse des dépenses de fonctionnement de 11,7%. La FBCF, de son côté, devrait consolider sa reprise entamée en 2011, avec une croissance de 5,2% en volume au lieu de 2,5% en 2011 et sa contribution à la croissance atteindrait 1,6 point au lieu de 0,8 point en 2011. Ceci trouve son origine dans le dynamisme de l'investissement public, dont le montant consolidé augmenterait de 12,8% en 2012. La consommation finale des ménages, quant à elle, devrait connaître un net ralentissement en 2012 avec un taux d'accroissement de 2,3% au lieu de 7,4% en 2011, et ce, en raison de la baisse de l'autoconsommation et des revenus agricoles. Sa contribution à la croissance serait de 1,4 point au lieu de 4,2 points en 2011.
Budget : Solde ordinaire négatif de 6,8 MMDH
S'agissant des finances publiques où figure le niveau du déficit du budget, celui-ci est marqué, depuis le début de l'année, par une aggravation due essentiellement à l'augmentation sans précédent des charges de la compensation, en raison de la hausse des prix du pétrole importé, comme cela figure dans la balance commerciale. Le lourd fardeau des subventions accordées aux prix des produits pétroliers a conduit les pouvoirs publics à décréter une hausse de ces prix dont l'incidence sur le budget et les autres agrégats de l'économie a fait l'objet d'une simulation par le Haut Commissariat au Plan dont nous rendons compte dans cet article.
La situation des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin mai 2012 laisse apparaître une quasi stagnation des recettes ordinaires (-0,1%) et une hausse des dépenses ordinaires de 21,7%, dégageant ainsi un solde ordinaire négatif de 6,8 MMDH.
Compte tenu d'un besoin de financement de 23,5 MMDH et d'un flux net négatif du financement extérieur de 2,2 MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 25,7 MMDH.
Les recettes ordinaires se sont élevées à 79,1 MMDH en légère baisse de 0,1% par rapport à fin mai 2011. Ceci est dû à la hausse des recettes fiscales de 8,5% conjuguée à la baisse des recettes non fiscales de 48,9%.
Les recettes fiscales ont atteint 71,7 MMDH, en hausse de 8,5% par rapport à leur niveau de fin mai 2011.
L'évolution de ces recettes résulte de l'accroissement de 6,7% des recettes douanières, de 9,7% de la fiscalité domestique ainsi que de l'augmentation de 5,5% de la TIC sur les tabacs manufacturés.
Les recettes douanières (droits de douane, TVA à l'importation et TIC sur les produits énergétiques) se sont établies à 23,2 MMDH à fin mai 2012, en hausse de 6,7 % par rapport à leur niveau à fin mai 2011.
Les recettes provenant de la fiscalité domestique se sont établies à 44,6 MMDH à fin mai 2012, en augmentation de 9,7% par rapport à leur niveau de fin mai 2011
Les recettes non fiscales ont été de 6,2 MMDH, en baisse de 48,9% d'une année sur l'autre en raison essentiellement de la réalisation en 2011 d'une recette de privatisation de 5,3 MMDH.
Dépenses ordinaires : + 21,7%
Les dépenses ordinaires sont en hausse de 21,7% résultant de l'augmentation des charges de la compensation de 61,4%, des salaires de 16,7% et des charges en intérêts de la dette de 18,9%, conjuguées à un maintien au même niveau des dépenses des autres biens et services.
A fin mai 2012, les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d'engagement, se sont élevées à 167,4 MMDH, soit un taux global d'engagement de 46% contre 51% un an auparavant. Le taux d'émission sur engagements s'est élevé à 76% contre 74% à fin mai 2011.
Les dépenses du budget général ont atteint 110,8 MMDH à fin mai 2012, en hausse de 9,8 % par rapport à leur niveau à fin mai 2011, qui s'explique par une augmentation de 22,6% des dépenses de fonctionnement conjuguée à une baisse de l'investissement et des charges de la dette budgétisée de 17,4% et de 5,3% respectivement.
Les dépenses de fonctionnement se sont établies à 76,7 MMDH, dont 40 MMDH ont concerné les traitements et salaires. Les dépenses de matériel sont en hausse de 1,9% (11 MMDH contre 10,8 MMDH). Les charges de la compensation ont augmenté de 64,2% (21,4 MMDH contre 13 MMDH).
Les salaires servis par la TGR à fin mai 2012 ont atteint 40 MMDH contre 34,2 MMDH une année auparavant, soit une augmentation de 16,7% en raison notamment de l'impact des recrutements et promotions opérés ainsi que de la hausse des salaires de 600 DH décidée dans le cadre du dialogue social, avec effet à partir de mai 2011. Les salaires servis par le CNT se sont établis à 34,6 MMDH, en hausse de 15,9% par rapport à leur niveau à fin mai 2011, en raison de l'accroissement de la masse salariale structurelle de 17,1% et de la baisse de 9,5% des rappels. Intérêts de la dette Les charges en intérêts de la dette ont été de 9,7 MMDH à fin mai 2012, en augmentation de 18,9% qui s'explique par l'accroissement des charges en intérêts de la dette intérieure de 18% et celles de la dette extérieure de 30%.
Le solde ordinaire négatif constaté à fin mai 2012 est de 6,8 MMDH contre un solde positif de 8,7 MMDH un an auparavant.
Déficit budgétaire de 16,1 MMDH à fin mai 2012
Les dépenses d'investissement du budget général se sont établies à 15,2 MMDH à fin mai 2012 contre 18,4 MMDH un an auparavant, soit une diminution de 17,4%.
Ces dépenses tiennent compte du virement aux comptes spéciaux du Trésor d'un montant de 6 MMDH.
L'évolution de la structure des dépenses du budget général entre mai 2011 et mai 2012 fait ressortir une augmentation de la part du personnel et de la compensation au détriment de celles de l'investissement et du matériel.
La situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 16,1 MMDH à fin mai 2012, contre un déficit de 4,4 MMDH un an auparavant.
Compte tenu d'un besoin de financement de 23,5 MMDH et d'un flux net négatif du financement extérieur de 2,2
MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 25,7 MMDH.
Le financement intérieur résulte notamment :
- du recours net au marché des adjudications pour 20,9 MMDH ;
- de la baisse des dépôts au Trésor pour 1,9 MMDH ;
- et de la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 344 MDH.
S'établissant à 337,5 MMDH à fin mai 2012, l'encours de la dette intérieure est en augmentation de 7,1% par rapport à son niveau à fin décembre 2011. Ceci s'explique par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 20,9 MMDH.
Indicateurs boursiers en berne malgré une légère reprise en mai 2012
Au cours du mois de mai 2012, les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont enregistré une reprise après la tendance baissière entamée depuis le mois de mars 2012 jusqu'au 18 mai 2012. En cette date, les deux indices MASI et MADEX ont enregistré des replis respectifs, par rapport à fin avril 2012, de 5,31% et de 5,27% à 9747,04 et 7957,94 points. Par la suite, les deux indices se sont orientés à la hausse, clôturant le mois sur des progressions, par rapport au 18 mai, de 5,54% et de 5,7% respectivement à 10286,99 et 8411,24 points, soit des niveaux en quasi stagnation par rapport à fin avril 2012 (-0,07% pour le MASI et +0,13% pour le MADEX) après des baisses respectives de 5,98% et de 6,22% le mois précédent. Par rapport à fin décembre 2011, les deux indices se sont repliés de 6,72% et de 6,66% respectivement. Pour sa part, la capitalisation boursière a enregistré une légère baisse de 0,5% par rapport à fin avril 2012 et de 7,1% par rapport à fin décembre 2011, pour s'établir à 479,6 milliards de dirhams.
Le volume global des transactions10 demeure faible. Celui réalisé au titre du mois de mai a atteint 4,1 milliards de dirhams, en augmentation de 24,2% par rapport au mois d'avril.
Au terme des cinq premiers mois de 2012, le volume global des transactions a atteint 18,3 milliards de dirhams, en baisse de 68,5% par rapport à la même période de l'année précédente. Le volume des échanges sur les marchés central et de blocs a reculé de 35,9% par rapport à fin mai 2011 pour s'établir à 15,5 milliards de dirhams, recouvrant une baisse de celui enregistré sur le marché central de 37,2% à 10,1 milliards de dirhams et de celui réalisé sur le marché de blocs de 33,4% à 5,4 milliards de dirhams.
Impact de l'augmentation des prix
des produits pétroliers
Perte de compétitivité pour les exportations
Selon une note résumant les résultats d'une simulation faite par le Haut Commissariat au Plan sur les effets de l'augmentation des prix du gasoil, de l'essence et du fuel industriel sur les principaux agrégats macroéconomiques durant la période 2012-2017, et ce à l'exclusion de toutes éventuelles mesures d'accompagnement, l'augmentation des prix des produits pétroliers, décidée dernièrement par les pouvoirs publics marocains, devrait avoir globalement un effet positif sur le budget de l'Etat dont on connaît l'accentuation des déficits dans la conjoncture actuelle. En revanche, elle devrait accroître les prix intérieurs, réduire le pouvoir d'achat et affecter la consommation des ménages. Elle se traduirait aussi par une baisse de l'investissement, de l'emploi et de la croissance.
C'est ainsi que le solde budgétaire enregistrerait une amélioration, allant de 0,20 en 2012 à 0.75 en 2017 en point du pourcentage du PIB.
En revanche, les prix à la consommation augmenteraient de 1.27% en 2012 et de 1.90% en 2013, avant de ralentir à 0.97% en 2017. Le pouvoir d'achat des ménages serait en dégradation et leur consommation connaîtrait en conséquence une baisse passant de 0.98% en 2012 à 1.53% en 2013, pour se stabiliser aux alentours de 0.97% en 2016-2017.
L'investissement de son coté devrait régresser significativement passant de 0,59% en 2012 à 2,72% en 2016, affectant ainsi l'emploi qui connaîtrait des pertes allant de 8430 postes emplois en 2012 à 11340 en 2017, avec une accentuation entre 2013 et 2014 aux environs de 19500 perte d'emploi.
Cependant, le solde commercial devrait s'améliorer de 0,81 en point du pourcentage du PIB en 2013-2014 et de 0.59 en 2017. En effet, en raison de la hausse des prix intérieurs, les exportations devraient perdre de leur compétitivité et baisser de 0.20% en moyenne annuelle entre 2013 et 2017, alors que les importations connaîtraient une baisse à un taux élevé de 1,4% durant cette période en raison de la baisse de la demande intérieure.
Au total, le produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer un manque à gagner de 0.39% en 2012, de 0,74% en 2013-2014 et 0.69% en 2017.
Dans sa note relative aux perspectives de l'économie marocaine en 2012 et 2013, le HCP prévoit que la croissance économique nationale passerait de 5% enregistré en 2011 à 2,4% en 2012, avec cependant l'hypothèse d'une réalisation intégrale des programmes d'investissement public et des dépenses de fonctionnement de la loi de finances 2012.
Au titre de l'année 2013, le HCP prévoit, sur la base des hypothèses retenues, une croissance économique de 4,3%, attribuée par ce département à une reprise des activités du secteur primaire de 5,8% par rapport à 2012 et au maintien du dynamisme des activités non agricoles. Celles-ci s'inscriraient cependant dans un sentier de croissance en léger ralentissement, passant de 4,3% en 2012 à 4,1% en 2013. Les activités du secteur secondaire dégageraient une valeur ajoutée en progression de 4,9% au lieu de 4,4% en 2012 et celle du secteur tertiaire de 3,7% au lieu de 4,2%.
Concernant l'évolution des emplois du PIB en volume, la contribution de la demande intérieure à la croissance s'élèverait à 6,2 points en 2013 au lieu de 3,5 points en 2012, suite à l'augmentation de la consommation des ménages de 4,5% en volume au lieu de 2,3% en 2012, de celle des administrations publiques de 3% au lieu de 12,5% et de la hausse de la FBCF de 7,1% après avoir enregistré 5,2% une année auparavant.
Ce dynamisme de la demande intérieure, particulièrement de la consommation des ménages, associé à la persistance des prix du pétrole brut à des niveaux élevés (110 $/baril), exerceraient une certaine pression sur les prix intérieurs, et ce malgré l'hypothèse de reconduction des dépenses budgétaires de compensation. L'inflation, mesurée par le prix implicite du PIB, passerait de 2,1% en 2012 à 2,6% en 2013.
Si le volume des exportations, sous l'effet de la légère relance de la demande mondiale adressée au Maroc, devrait s'améliorer de 6,3%, il resterait toutefois insuffisant pour assurer la couverture des besoins en importations.
Ce volume et en général la performation des exportations demeureront insuffisants pour initier une croissance forte et créatrice d'emplois. Le Maroc, dont la croissance de l'économie peut se trouver en panne, est devant un impératif pour lequel il doit mobiliser tous ses potentiels. Il s'agit de la sophistication des exportations qui doivent comporter des valeurs ajoutées qui leur permettent de réaliser de meilleures performances en termes de qualité, de diversification et de pénétration des marchés. A ce propos, nous donnons dans la page suivante de cette édition, des extraits du rapport de la Banque Africaine de Développement sur ce sujet dans les pays d'Afrique du Nord, en liaison avec la nécessité d'intégration économique de ces pays.


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