Des dépenses ordinaires en hausse de 21,7%, des dépenses d'investissement qui ont diminué de 18,8%... Des dépenses ordinaires en hausse de 21,7%, des dépenses d'investissement qui ont diminué de 18,8%, une quasi-stagnation des recettes ordinaires (-0,1%) de l'Etat et un déficit du Trésor de 16,1 MMDH, sont les principales tendances des finances publiques à fin mai 2012 en comparaison avec la période correspondante de 2011. Ces chiffres contenus dans le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques, publiés jeudi par le ministère de l'économie et des finances, révèlent une situation économique inquiétante. Selon ce document, les dépenses ordinaires en hausse de 21,7% résultent de l'augmentation des charges de la compensation de 61,4%, s'établissant à 21,4 MMDH à fin mai contre 13 MMDH un an auparavant, de l'augmentation des salaires de 16,7% ainsi que de l'augmentation des charges en intérêts de la dette de 18,9%, conjuguées à un maintien au même niveau des dépenses des autres biens et services. Ainsi pour ce qui est par exemple des salaires, ceux servis par la Trésorerie générale du Royaume à fin mai 2012 ont atteint 40 MMDH contre 34,2 MMDH une année auparavant. Selon le même document, cette hausse des charges de salaires est «due à l'impact des recrutements et promotions opérés ainsi que de la hausse des salaires de 600 DH décidée dans le cadre du dialogue social, avec effet à partir de mai 2011». Pour leur part, les salaires servis par le Centre national des traitements se sont établis à 34,6 MMDH, en hausse de 15,9% par rapport à leur niveau à fin mai 2011, «en raison de l'accroissement de la masse salariale structurelle de 17,1% et de la baisse de 9,5% des rappels», lit-on dans le document du ministère des finances. Un autre indicateur important qui explique l'augmentation des dépenses ordinaires de l'Etat concerne les intérêts de la dette, les charges en intérêts de la dette ont été de 9,7 MMDH à fin mai 2012, en augmentation de 18,9% qui s'explique par l'accroissement des charges en intérêts de la dette intérieure de 18% et celles de la dette extérieure de 30%. Pour ce qui est de la stagnation des recettes ordinaires (-0,1%), ceci s'explique par d'un côté la diminution de 48,9% des recettes non fiscales résultant essentiellement de la réalisation à fin mai 2011 d'une recette de privatisation de 5,3 MMDH et d'un autre côté par la hausse des recettes douanières de 6,7% : droits de douane (-5,9%), TVA à l'importation (+10,8%) et TIC sur les produits énergétiques (+7,2%), l'augmentation de 4,7% des autres TIC en raison essentiellement de la hausse de la TIC sur les tabacs, manufacturés (+5,5%). Aussi l'augmentation de 9,7% de la fiscalité domestique : IS (+6%), IR (+22,7%), TVA intérieure (+9,1%) et majorations de retard (-26,4%). On note également une hausse de l'IR qui s'explique notamment par la prise en compte au niveau des recettes de l'IR à fin mai 2012 de l'impact de la hausse des salaires décidée à partir de mai 2011. Par ailleurs, compte tenu d'un besoin de financement de 23,5 MMDH et d'un flux net négatif du financement extérieur de 2,2 MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 25,7 MMDH, ajoute la même source. A cet effet, l'encours de la dette intérieure, qui s'est établi à 337,5 MMDH à fin mai, est en augmentation de 7,1% par rapport à son niveau à fin décembre 2011, suite au recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 20,9 MMDH. Par ailleurs, les dépôts du Trésor ont atteint 43,3 MMDH à fin mai, en diminution de 1,9 MMDH par rapport à leur niveau à fin décembre dernier, tandis que ses disponibilités auprès de Bank Al-Maghrib ont été de 2,3 MMDH contre 2 MMDH au début de l'exercice.