Si la pluie est synonyme de joie, voire de bonheur chez ceux qui attendent de bonnes récoltes, de voir un jardin fleurir dès les premiers jours de soleil et même chez des piétons amateurs de randonnées sans souci au Souissi ou le long des rives, la retour de la pluie peut être le retour des malheurs chez des mal logés pour qui des averses, c'est des inondations dans la cour, la terrasse ou dans le foyer dont les murs sont pleins de fissures. La pluie qui enchante des urbains sous leur parapluie peut être accueillie avec tristesse chez des laissés pour compte qui n'y voient pas un seul signe de poésie. Comme le froid qui pousse les uns à aller à l'Oukaïmeden après un voyage à Paris où ils ont acheté une luge ou des skis au Grand Campeur sur l'avenue de la Grande Armée – le monde est devenu un village pour des chanceux et les autres à se préparer à peiner sur des chemins isolés où il n'y pas un seul vendeur de biscuits. D'ailleurs, on dit « le bonheur des uns fait le malheur des autres ». Un proverbe qui remonte à la nuit des temps. Quand des gouttes d'eau tombent, elles ne sont pas « entendues » avec les mêmes oreilles. Ça diffère d'un endroit à un autre. stop. La campagne nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes porte chaque année ses fruits. C'est que malgré les alertes, les agressions se poursuivent hélas. Celle qui vient de démarrer emploie les mêmes recettes que l'an dernier sans la moindre allusion aux hommes battus. Ces hommes qui traînent dans les bars avant de prendre leur courage à deux mains pour rentrer à la maison quand les gosses dorment et que « madame » ne risque pas de les malmener. En attendant, saluons cette campagne qui peut sauver des milliers de victimes. Elle se veut nationale et régionale, surtout là où ces abus sont les plus fréquents (Fès-Boulemane, Grand Casablanca, Meknès-Tafilalet et Marrakech-Tensift-Al Haouz). La campagne nationale annuelle se décline donc sous différentes formes à travers les régions où les ONG feront le relais de la sensibilisation en organisant des tentes, des rencontres, des pièces de théâtre… Des dépliants et des affiches ainsi qu'un spot appelant à porter secours et à dénoncer la violence à l'égard de la femme constituent les outils de communication de cette campagne. Un guide questions-réponses sur les droits de la femme et un répertoire des centres d'écoute sont également au menu des campagnes régionales. Enfin, il n'y a pas que des femmes battues au foyer. Il y a des fripouilles qui terrorisent leurs parents et des parents qui rendent la vie de leurs enfants plus qu'infernale. stop. On l'a vu en France, ces dernières années, on a carrément accusé des maâlmine de patrons voyous. L'expression est entrée sans chichi dans le langage commun. Ici, il y a non seulement des patrons voyous qui exploitent leurs employés avec des salaires de la honte sans frais de transport, ni frais de panier, mais il y a aussi des patrons qui se conduisent comme des « justiciers » qui n'hésitent pas à retrousser leurs manches pour tabasser un bras déjà cassé ! La semaine dernière, à Rabat, un maâlem qui a appris qu'un de ses employés s'offrait des sandwichs aux frais de la maison, n'a rien trouvé de mieux que de le battre devant un personnel ahuri, comme s'il voulait donner une leçon pour les autres. Ce patron voyou qui utilise des mots vulgaires au dessous de la ceinture, comme on dit, devrait laisser les ressources humaines à ceux dont c'est le métier et laisser Oulad Ennass en paix. Le temps de la féodalité disparaît peu à peu. stop. Le maire de Salé, silencieux ces derniers temps – en tous les cas pas très bavard comme Babar – a montré ses préoccupations environnementales. Son prédécesseur Sentissi en avait déjà fait avec son Temps Vert qui a fait hélas son temps, puis l'agence du Bouregreg ne lui a pas laissé le loisir de poursuivre son projet. Salé a abrité une conférence sur le thème de l'efficacité énergétique du 25 au 27 novembre. Une occasion pour montrer que le choix de Salé comme « ville verte », le printemps dernier, n'est pas fortuit. Amina Benkhadra, ministre de l'Energie et des Mines, qui a fait le déplacement, a salué la mobilisation des collectivités locales dans le développement du partenariat public-privé en matière d'efficacité énergétique. Dans cette affaire, l'enjeu est de passer progressivement d'une approche sectorielle à une vision plus globale, comme on dit si bien dans les réunions du genre. Cette conférence a également été l'occasion de donner le coup d'envoi à un projet sur les énergies renouvelables, plus connu sous le nom générique SURE (Substainable Urban Reneuvable Energy). Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre de la coopération avec l'Union Européenne (UE), se focalisera sur Salé et une autre ville en Biélorussie. On dira que la ville de Sidi Abdallah Ben Hassoun a de bonnes relations avec l'extérieur. stop. Bon à retenir (suite). Dès son arrivée au Maroc, Ahmedou Ould Souilem a tenu à appeler tous les sahraouis, particulièrement ceux des camps de Tindouf, à adhérer au plan d'autonomie qui constitue, selon lui, une « proposition audacieuse », ouvrant des perspectives prometteuses pour le règlement de la question du Sahara. Le retour de M. Ould Souilem n'est pas un fait unique en son genre. En fait, il n'est pas aisé de dresser une liste exhaustive de tous les membres influents du Polisario qui ont regagné la mère patrie. Il convient, donc, de ne rappeler que les retours historiques qui ont pesé lourd sur les séparatistes de Mohamed Ould Abdelaziz soutenus par Alger. stop. Des voyageurs qui sont passés sur Béni-Mellal en prenant le temps de se promener et de se restaurer, ont constaté qu'un petit patelin, comme on disait du temps des petits malins qui cataloguaient tout, pouvait offrir un paysage urbain ordonné dans le milieu rural. Les espaces verts avec lampadaires, les agencements bien conçus ici et là, donnent envie à des retraités, à la recherche du calme, de s'y installer. Il faut dire que BM, malgré ses 4x4 et ses BM, a déjà une vocation verte avec les cascades qui ne sont pas loin et des plaines vertes qui s'étendent à perte de vue. Enfin, il y a plus de h'mak et de h'bal à Béni-Mellal, plutôt un esprit de réflexion qui voit loin. stop. La FNAC de Marrakech, grande surface qui attire du monde, serait-elle à côté de ses pompes ? Les libraires, éditeurs et autres professionnels du livre ne veulent pas passer à côté du marché du livre numérique. De façon quasi simultanée, la FNAC et Bertelsmann France (propriétaire des clubs de livre France Loisirs et des librairies Chapitre) lancent leur liseuse, sur le modèle du Kindle d'Amazon. A l'approche des fêtes de fin d'année, les professionnels espèrent beaucoup du potentiel de ce nouvel objet. Aux Etats-Unis, où ces liseuses existent depuis trois ans, le livre numérique représente 8% du marché. Les experts prévoient que ce chiffre grimpe à 15%, voire 20%, d'ici à 2015. On dira que c'est pas fait pour nous encore, alors pourquoi avoir lancé la FNAC version Guéliz, est-ce pour faire briller le zellije… ? stop. Après la mobilisation de 3 millions de personnes contre les dépassements d'une certaine presse espagnole où l'on retrouve côte à côte les héritiers du franquisme, une droite maladroite et une gauche paëlla, des millions de fanatiques du foot ibérique étaient devant la télé dans les cafés bourrés pour voir le Barça battre honteusement un Réal Madrid en perte de vitesse, juste après la massira de Casablanca. Une belle leçon à l'attention de nos voisins fiers de leur Don Quichotte de la Mancha qui combattait des moulins à vent. Comme disait Taieb Seddiki, qui ne vient plus au Balima, « on est fait pour nous entendre », parlant d'un autre voisin du vieux continent. stop. Rectificatifs. Le directeur de la prison de Hay Salam s'appelle Mimoune. D'autre part, dans le flash sur Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, il fallait lire Sabergé et non pas Fubergé. Choukrane.