Ils sont des centaines d'acquéreurs de logements de Chaabi Lil Iskane qui réclament par des sit-in depuis des mois leurs logements. Ils multiplient les sit-in pour faire entendre leur voix. En vain pour le moment. Un nouveau sit-in est prévu ce samedi 4 septembre à partir de 15h devant le lotissement qui se trouve près des résidences Azhar, préfecture de Bernoussi, derrière les sociétés Good Year et Caplam. Il s'agit des résidences Al Arz, complexe Al Fajr de Chaabi Lil Iskane, situé sur un terrain de 11 hectares, projet comportant près de 2600 logements. Un tout récent sit-in a été observé le mardi 31 août devant le siège de la société responsable du projet, Ynna Holding, 239, boulevard Mohammed V, Casablanca. Les familles engagées dans l'achat des logements avaient payé 30% du prix global des appartements d'une superficie de 50 à 70 mètres carrés. Beaucoup sont tenus de régler des traites mensuelles pour des dettes contractées auprès des banques ou/et paient un loyer faute de logement alors qu'ils attendent depuis 3 ans la livraison de leur propre toit. Une femme bénéficiaire déclare: «Beaucoup parmi nous risquent de devenir des cas sociaux avec l'endettement, au début on nous avait donné un délai de 18 mois pour la remise des clefs mais cela fait trois ans que nous attendons. Est-ce que c'est logique ? Est-ce qu'on va nous dédommager nos dettes générées par le retard de livraison des logement par Chaabi Lil Iskane?» Une autre femme raconte que faute d'avoir son propre logement depuis trois ans elle est obligée de vivre avec son frère marié et ayant des enfants, dans un appartement exigu. A cause de problèmes avec la famille hôte, la situation est devenue intenable, affirme-telle. Une mère de famille dont le mari est RME en Italie, raconte pour sa part qu'elle a été contrainte de changer d'école pour son fils en allant s'installer dans la famille de son mari à Oued Zem mais elle espérait se libérer des conflits familiaux permanents avec les beaux-parents en prenant possession du logement. Un vœux non réalisé jusqu'à présent. A rappeler que lors des versements des sommes pour l'achat des appartements en 2007, promesse a été donnée de remettre les appartements aux bénéficiaires dans un délai d'une année et demie au plus tard. Les bénéficiaires rêvaient de prendre possession de leur logement mais ils sont allés de surprise en surprise, le délai étant à chaque fois est décalé. Maintenant, cela fait trois années qu'ils attendent et c'est le ras-le-bol. Les victimes présentent un «reçu de réservation» indiquant un versement d'avance de 70 mille dirhams pour un appartement au prix global de 200 mille dirhams, soit un peu plus du tiers. Un autre bénéficiaire raconte que les appartements sont déjà désignés à leurs propriétaires par numéro: «De loin, dans les environs des résidences Azhar de Bernoussi, le projet Al Fajr parait terminé mais quand on pénètre à l'intérieur on constate que c'est un chantier abandonné ! Pour mon appartement par exemple comme pour d'autres, la finition manque, il n'y a pas de portes ni de fenêtres et il n'y a pas de travailleurs sur le chantier, le chantier est complètement abandonné». Les citoyens protestataires racontent que parmi les explications données par les responsables du projet, ce dernier serait suspendu pour des raisons de raccordement électrique après que le projet est passé de l'ONE à Lydec. Mais des doutes sont formulés sur les vraies raisons. Les protestataires ont rédigé une pétition avec des centaines de signatures. Ils se sont constitués en associations pour défendre leur cause. Ils répètent que quelles que soient les causes du retard de livraison, ils n'y sont pour rien et que les autorités devraient intervenir pour résoudre le problème et les défendre. «Aujourd'hui, il n'y a presque plus de différence entre nous et des personnes victimes d'escroquerie» conclut un autre bénéficiaire.