Des bénéficiaires du programme de relogement des familles nécessiteuses Ennajd ont observé un sit-in devant le siège de la province pour sensibiliser à leur cas. Une centaine de bénéficiaires des crédits du Fonds de garantie en faveur des populations à revenus modestes ou irréguliers (Fogarim) ont observé un sit-in devant le siège de la province d'Oujda pour sensibiliser à leur situation. Plusieurs de ces bénéficiaires sont dans l'incapacité d'honorer leurs engagements envers les banques créditrices qui les menacent de saisie. D'ailleurs, la famille Chehlafi Houcine vient de recevoir une requête de saisie immobilière à cause des échéances qu'elle n'a pu payer. L'huissier qui lui a rendu visite mercredi dernier l'a menacée de revenir dans quelques jours pour appliquer la procédure de saisie. Un cas qui fera tache d'huile et qui risque de dégénérer, car plus d'une centaine de familles n'arrivent plus à payer leurs redevances mensuelles qui varient de 600 à 1200 DH. «J'ai fait un crédit de 90.000 DH et je dois payer 600 DH par mois. Alors que je suis handicapé et je ne travaille pas. Comment voulez vous que je puisse payer ?», s'exclame Mabrouk Fanni, un participant au sit-in. C'est le cas pour plusieurs ménages sans revenus. D'autres protestataires avancent que certaines familles ont bénéficié de maisons sans payer aucun centime. Et ils veulent que la procédure soit généralisée. «Faux!», rétorquent ceux qui ont bénéficié de ces maisons, «Nous, on n'a pas fait de crédit et on n'a pas signé de contrat avec le Fogarim. C'est grâce à la contribution de quelques bienfaiteurs qui nous ont construit une vingtaine de maisons qu'on a pu acquérir des logements de 68 m2». En somme, il y a une différence au niveau de la procédure de l'octroi de ces logements. Il y a ceux qui se sont engagés à faire un crédit et d'autres qui ne pouvaient quitter leur ancien quartier insalubre et au moment de sa destruction totale, ils étaient recasés. «La vingtaine de familles ayant bénéficié de la gratuité totale sont des familles nécessiteuses sans aucun revenu et le plus important c'est qu'elles n'ont pas fait de crédit et qu'elles étaient prises en charge par des bienfaiteurs qui ont payé à leurs places», a expliqué à ALM un cadre de la province d'Oujda. Et d'ajouter : «Le programme de relogement des 600 familles à faibles revenus au niveau du quartier Ennajd est le fruit d'un partenariat Al Omrane et l'INDH avec des partenaires sociaux. Un projet qui a bénéficié de la gratuité du terrain, d'un accompagnement technique de construction avec exonération de tous les impôts de construction. L'INDH s'est occupée de la construction d'une plate-forme multiservices avec équipements socio-éducatifs, foyer féminin, centre de jeunes, école, terrains de sports, etc». De son côté, Hassan Kaouachi, responsable bancaire a expliqué à ALM que le Fogarim est un fonds de garantie pour la couverture des prêts octroyés aux populations à revenus modestes. C'est pour leur permettre de construire des logements sociaux dans le cadre du programme de lutte contre l'habitat insalubre. L'objectif n'est pas de payer à leur place mais de leur apporter l'appui pour leur faciliter l'accès au crédit bancaire à des conditions avantageuses.