Acculé face aux échecs de sa stratégie belliciste, le chef du polisario, Brahim Ghali, s'est adressé à ses partisans à Tindouf avec un discours qui reflète la perplexité qui règne au sein de la Nomenklatura polisarienne à Tindouf. Alors que les appels à revenir à l'accord de paix de 1991 se multiplient, il s'est cramponné à la rhétorique belliciste. Détails. Au moment où le polisario encaisse les débâcles sur le front diplomatiques, son leader, Brahim Ghali, s'attache opiniâtrement à la poursuite de sa prétendue "guerre" fictive. Face aux appels à la raison d'une partie de la population de Tindouf, ce dernier refuse de revenir à l'accord de cessez-le-feu de 1991 dont le front s'est retiré en 2020 suite à l'opération d'El Guerguerat. Un choix qui s'est révélé stérile par les opposants de Ghali qui voient à quel point le front demeure incapable de reprendre la prétendue "lutte armée" faute de moyens et de capacités de combat. Ce qui fait que la guerre annoncée se déroule plus sur le front de la propagande que sur le champs de bataille. La liquidation de plusieurs chefs militaires du front par les drones marocains près du mur de la défense et la discréditation du front au niveau de l'ONU après les incidents avec la MINURSO renforcent les craintes des partisans de la paix. Pas question de céder pour Brahim qui poursuit sa fuite en avant. Lui, qui s'est fait reconduire à la tête du front séparatiste sur la promesse de poursuivre de la guerre, se voit dans l'impasse. Lors d'un discours prononcé, dimanche, à l'occasion d'un soi-disant festival de cinéma, le leader du polisario a annoncé qu'il n'y aura pas d'arrêt des combats, refusant catégoriquement tout retour au cessez-le-feu sous prétexte que le front ne tombera pas dans le piège. Le discours de Brahim Ghali est révélateur de la confusion qui règne au sein de la secte au pouvoir dans les camps de Tindouf. Il n'a pas pu s'empêcher d'évoquer avec amertume l'Espagne qui soutient désormais l'intégrité territoriale du Royaume et le plan d'autonomie. Comme s'il détenait son sort entre ses mains, Brahim Ghali a conditionné la reprise des contacts avec le gouvernement de Pedro Sanchez au retrait du soutien espagnol au plan d'autonomie. "Nous attendons toujours que cette position soit rectifiée", a-t-il espéré, faisant part de son espoir que ses rares alliés dans la scène politique espagnole fassent pression sur le Premier ministre. Ceci montre à quel point le front est désemparé et en perte de boussole au moment où les Nations Unies exigent le respect de l'accord de cessez-le-feu et dénoncent l'attitude provocatrice des milices polisariennes envers la MINURSO dans la zone tampon. Aussi le polisario assiste-t-il impuissant au soutien croissant de la communauté internationale au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 comme seule base crédible et pragmatique d'une future solution au conflit du Sahara. Rappelons que Brahim Ghali a obtenu dans des conditions, pour le moins suspectes, un troisième mandat à la tête du front, le 23 janvier 2023. Il s'est représenté avec un programme indigent, basé essentiellement sur la poursuite de la guerre contre le Maroc. Une guerre qui n'a donné aucun résultat pour le front qui, face à la déroute de ses milices près du mur de la défense, n'ont eu d'autres choix que se livrer à de rares attentats terroristes qui n'ont, à leur tour, que compromis davantage son image auprès de la communauté internationale.