Le Polisario sort bredouille de ses tentatives d'escalade après son retrait du cessez-le-feu au grand dam de ses dirigeants qui regrettent l'échec de leur pari raté. Détails. Trois ans après avoir cru pouvoir reprendre les armes contre le Maroc suite à l'opération de libération d'El-Guerguerat, le Polisario semble se désabuser et se rendre à l'évidence. L'escalade ne mène nulle part et la caste dirigeante à Tindouf en est pleinement consciente. Le pari de la lutte armée est un échec. C'est ce que laisse penser la dernière sortie médiatique de Mansur Omar, le soi-disant représentant du front séparatiste auprès de l'Union Européenne, qui s'est résigné à reconnaître l'échec de la stratégie belliciste menée par le front, qui est toujours retiré de l'accord de cessez-le-feu de 1991 sans pouvoir mener une véritable lutte armée, faute d'une force militaire digne de ce nom. Dans une interview accordée au journal espagnol "Nuevarevolucion", le dirigeant séparatiste a cédé au réalisme, en parlant d'un ton moins virulent et moins martial que ses camarades qui ressassent les slogans guerriers et se targuent de leur "lutte victorieuse" fictive à chaque sortie médiatique. "Nous essayons de maintenir le conflit à une intensité faible", a-t-il déclaré, pour ne pas dire que les tentatives de harcèlement contre les Forces Armées Royales près du mur de la Défense sont restées vaines. Pour sauver la face, il a préféré parler d'intensité faible comme si le front avait la capacité de contrôler le cours des événements. Devant une telle affirmation ubuesque qui laisse croire que le front serait maître de son destin sur le champ de bataille, le journaliste de "Nuevarevolucion" a dû aller jusqu'au bout de sa question en interrogeant son hôte sur les raisons qui empêcheraient le Polisario d'augmenter l'intensité de sa prétendue guerre. Mansur Omar a continué sa fuite en avant en alléguant des arguments invraisemblables pour dire que c'est le front qui contrôle la cadence et l'intensité de la "guerre". "C'est une guerre qui se déroule sur un terrain très délicat, actuellement les pays du Maghreb, les pays du Sahel ont une situation instable. Il y a une situation de coups d'Etat dans les pays limitrophes de cette zone", a-t-il répondu, ajoutant : "Nous devons défendre nos droits, mais nous devons faire très attention pour que ce conflit ne devienne pas un conflit ouvert dans lequel il y a une plus grande dimension et donc de plus grandes pertes. Et une situation incontrôlable, dans la mesure où la sécurité n'est pas facile dans toute la zone".
Le Polisario n'a pas les moyens de ses ambitions Plus l'entretien durait, plus Mansur Omar s'enfonçait dans le ridicule. Il a prétendu que la guerre actuelle est une guerre d'usure, tout en avouant que le front est dépourvu des capacités militaires nécessaires pour mener les opérations. C'est à dire qu'il n'a pas les moyens de ses ambitions, d'autant qu'il n'a pas accès à une aide militaire conséquente. En réalité, le front Polisario n'est plus que l'ombre de lui-même. Ce n'est plus la force armée qui jouissait du soutien du bloc communiste pendant la guerre froide où plusieurs Etats socialistes du Pacte de Varsovie le pourvoyaient en armes soviétiques conventionnelles les plus sophistiquées de l'époque. Maintenant, les casernes de Tindouf n'abritent que les vestiges d'un armement désuet comme les chars T-62 et des vieux mortiers. Les milices du Polisario n'ont plus que les vieilles roquettes « Grad » qu'elles lancent parfois inutilement à destination des positions marocaines sans atteindre leurs objectifs. Faute d'acquis militaires, le front a essayé la stratégie de la terreur en ciblant des civils au territoire du Sahara à trois reprises. La première attaque terroriste a eu lieu le 28 octobre à Es-Smara, faisant un mort et trois blessés. S'en est suivie une autre une semaine plus tard (le 4 novembre), Le front a également ciblé témérairement un site de la MINURSO. La dernière attaque date du 15 décembre dernier, le front a ciblé la ville d'Aousserd par un tir de projectiles, sans faire de dégâts notables. Pour leur part, les Forces Armées Royales ont efficacement sécurisé la zone tampon, y compris la partie méridionale du côté de la frontière mauritanienne. L'Armée marocaine, grâce à une couverture aérienne efficace et à un usage rationnel des drones, parvient à neutraliser les miliciens polisariens dont le périmètre de mobilité dans la zone tampon est extrêmement réduit. Toute incursion est une décision périlleuse, lourde de conséquences. Les sorties hasardeuses ont d'ores et déjà coûté la vie à plusieurs combattants du front, dont de hauts chefs militaires. Souvenons-nous de la liquidation spectaculaire du prétendu chef de la sixième région militaire du Polisario, Ali Al-Hammoudi, qui a péri lors d'une frappe de drone attribuée aux FAR à l'Ouest du mur de Défense. La mort de ce dernier a été confirmée dans le rapport annuel du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres.
L'embarras de Brahim Ghali, en perte de légitimité ! Au-delà des manipulations rhétoriques, le Polisario est acculé dans une vraie impasse. L'échec de la stratégie d'escalade met son chef Brahim Ghali dans l'embarras. Ce dernier se voit ainsi embarrassé vis-à-vis de ses partisans qui l'ont fait élire au 16ème congrès sur la promesse d'intensifier la lutte armée. Un an après, il n'en est rien. Depuis la libération d'El-Guerguerat, le climat est tendu à Tindouf où la répression s'est endurcie contre les opposants à la caste de Brahim Ghali, dont le leadership est remis en cause comme il n'y a eu aucune victoire diplomatique ou militaire depuis qu'il a succédé à Mohammed Abdelaziz. Au congrès, tenu du 16 au 30 janvier 2023, il s'est fait difficilement réélire bien qu'il ait eu le score de 69% dans un scénario digne des régimes à parti unique. Il a été reconduit à la tête du front uniquement pour intensifier la prétendue guerre contre le Maroc. Des acquis militaires seraient son unique source de légitimité. En réalité, la prétendue lutte armée est restée prisonnière de la propagande polisarienne reprise uniquement par la presse de l'Algérie. Face à l'échec du pari de l'escalade qui n'avait d'autres objectifs que de faire pression sur la communauté internationale, le Polisario semble errer au moment où le Maroc enchaîne les victoires diplomatiques, même si le processus politique est toujours bloqué. Jusqu'à présent, plus de 100 pays soutiennent le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 pour résoudre le conflit. En plus des Etats-Unis et Israël qui reconnaissent la marocanité du Sahara, quatorze pays européens ont d'ores et déjà apporté leur appui à l'initiative marocaine. Dans une telle situation frustrante, le Polisario n'a que la radicalisation pour trouver refuge. Mais même sur ce terrain, le front échoue.
La radicalisation du Polisario inquiète au Parlement européen Suite aux nombreuses attaques terroristes perpétrées par le Polisario au Sahara, le député européen Thierry Mariani a interrogé la Commission Européenne sur sa position quant à l'attitude belliqueuse du front qui nuit à la stabilité de la région. Le silence de l'Union Européenne sur les attaques répétitives du Polisario contre les civils au Sahara semble incompréhensible aux yeux de l'eurodéputé français du groupe Identité et Démocratie, qui n'a pas manqué d'écrire une lettre à la Commission Européenne, dans laquelle il a demandé des éclaircissements à propos de sa position sur ce qu'il a nommé "des actes barbares".
Dans cette question écrite, adressée le 7 décembre, Thierry Mariani demande à la Commission Européenne si elle considère "les attaques contre les civils à Es-Smara comme des actes terroristes".
"Les agressions ont visé uniquement la population civile et ont causé plusieurs morts et blessés. Cette situation représente un risque pour la stabilité de la région qui pourrait avoir des conséquences collatérales néfastes pour les Etats membres de l'Union", s'est indigné Thierry Mariani qui a fait part de son inquiétude des liens douteux et avérés qu'entretient le front séparatiste avec les groupes terroristes au Sahel.
"Différentes sources ont souligné les liens possibles entre le front Polisario et les groupes terroristes islamistes. En effet, le fondateur de l'Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnane Abou Walid al-Sahraoui, combattait pour le front Polisario", a-t-il poursuivi.
Du point de vue de l'eurodéputé, ces liens sont assez douteux pour que l'UE remette en cause l'aide humanitaire destinée à Tindouf. "Le front Polisario reçoit une aide humanitaire de l'Union pour la gestion des camps de réfugiés de Tindouf, dans le Sud-Ouest de l'Algérie, qui sont contrôlés uniquement et exclusivement par le front lui-même", a-t-il écrit à ce sujet, sans oublier d'interroger la Commission présidée par Ursula Von Der Leyen sur la possibilité de suspendre les financements qui vont entre les mains des dirigeants du Polisario, quitte à être détournés.