L'Algérie a contraint le Polisario à tenir une réunion extraordinaire de son secrétariat général, afin d'examiner le contexte des tirs de projectiles sur la ville marocaine de Es-Smara. La colère d'Alger se traduit également par le mutisme des médias algériens au sujet de ces attaques. Le pouvoir algérien est très remonté contre le Polisario, suite aux tirs de projectiles ayant visé des quartiers résidentiels à Es-Smara et fait un mort et trois blessés, tous des civils. «Ce sont les militaires algériens qui ont contraint le Polisario à tenir, dimanche soir, une réunion urgente de son secrétariat général, consacrée à l'examen de ce grave développement», révèle dans des déclarations à Yabiladi une source proche du dossier. «Pour apaiser la colère du parrain algérien, Brahim Ghali et les siens ont procédé à l'arrestation de quatre éléments ayant lancé des projectiles depuis Tifariti contre des objectifs civils dans la ville d'Es-Smara. Une manœuvre destinée à présenter aux Algériens l'attaque comme l'œuvre d'un "groupe solitaire" n'ayant pas bénéficié de l'autorisation ou le feu vert de la direction du Front», explique la même source. «Néanmoins cette version présentée aux Algériens n'est pas sans danger pour l'avenir de Brahim Ghali à la tête du Polisario. Elle fragilise son autorité -déjà ébranlée- dans les camps de Tindouf», ajoute-t-elle. Le mutisme de la presse algérienne Une fois n'est pas coutume, la presse algérienne a passé sous silence les tirs de projectiles sur Es-Smara. En effet depuis novembre 2020, les grands médias, officiels et privés, avaient l'habitude de «célébrer» quotidiennement la «guerre» lancée par le Polisario contre le Maroc, et ce en relayant fidèlement les communiqués des attaques des milices du Polisario contre des positions tenues par les Forces armées royales (FAR). Ce silence médiatique est en lien avec la colère du pouvoir à Alger qui n'aurait pas apprécier l'escalade guerrière en prenant pour cible des civils marocains. «Les militaires algériens savent parfaitement que les attaques du samedi 28 octobre alimentent la campagne du Maroc visant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Un mouvement que les Algériens arment et accueillent sur leur territoire. Les Algériens redoutent les conséquences de telles décisions alors qu'ils tentent de se présenter aux yeux de la communauté internationale comme les champions de la lutte contre les groupes terroristes opérant en Afrique», précise notre interlocuteur. Si les médias algériens ont opté pour le silence, force est de constater que le Polisario est dans une position embarrassante. Dans son communiqué, portant le n°901, le Front a évité de mentionner le lancement de roquettes sur des domiciles de civils sahraouis. En effet, une revendication officielle de la part du Polisario qui a déjà menacé de mener des attaques visant les civils marocains et étrangers au Sahara occidental, servirait de preuve matérielle pour les accusations portées par Rabat. Les responsables marocains avaient pointé à maintes reprises depuis la tribune des Nations unies, les liens entre le Front et des groupes terroristes opérants dans la région du Sahel.