Le Polisario a fini par organiser des défilés militaires dans la localité de Tifariti. Aucun ambassadeur étranger n'a pris part à la cérémonie. Seuls des attachés militaires de quelques pays y étaient présents en plus d'une délégation parlementaire de la Mauritanie. Faisant fi de l'appel à la «retenue» lancé par le secrétaire général des Nations unies et de la colère du Maroc, exprimée par un communiqué tardif du ministère des Affaires étrangères, le Polisario a commémoré à Tifariti le 45e anniversaire du lancement de son combat armé. A cet occasion, Brahim Ghali a prononcé un discours dans lequel il a salué les «réalisations» du Front depuis le 20 mai 1973. Cette commémoration à Tifariti intervient seulement trois semaines après l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2414. Des défilés militaires ont été organisés non loin du Teamsite de la MINURSO situé dans la localité. L'agence SPS avance également que des délégations étrangères conduites par des «ambassadeurs d'Etats amis et frères» auraient pris part à l'événement mais sans toutefois les citer nommément. «Aucun ambassadeur n'était présent à Tifariti» Néanmoins une source contactée par Yabiladi apporte un autre son de cloche : «Aucun ambassadeur n'était présent à Tifariti. Les attachés militaires accrédités en Algérie de l'Afrique du sud, de l'Angola et de Cuba ainsi que des officiers algériens ont cependant répondu présent à l'invitation du Front». «Des parlementaires mauritaniens, dont au moins un du parti de Mohamed Ould Abdel Aziz (l'Union pour la République) et d'autres membres du Groupe de solidarité avec le Polisario ont pris part aux festivités.» Contre toute attente, aucun haut gradé de l'armée mauritanien ne serait déplacé ce dimanche à Tifariti, selon notre interlocuteur. Pourtant le 25 décembre, le chef de la deuxième région militaire de Tiriss Ezzemmour, Hammadi Ould Aly Mouloud, représentait le président mauritanien lors des exercices militaires effectués par le Polisario à Agounit. L'organisation de ces défilés risquent de compliquer davantage la mission d'Horst Köhler. Le médiateur allemand qui souhaite relancer le 5e round des négociations directes (les quatre remontent à 2007 et 2008) entre le royaume et le Polisario devra s'armer de patience en attendant un contexte régional plus clément.