Trois semaines après l'adoption de la résolution 2414, le Polisario pourrait organiser des exercices et des défilés militaires à Tifariti, zone soumise à des restrictions limitées. Le 27 avril, le Conseil de sécurité avait demandé au Front de «s'abstenir de se livrer à des actes déstabilisateurs». Le Polisario se préparerait à organiser dans les prochains jours de grandes festivités à Tifariti, commémorant le 45e anniversaire du lancement, le 20 mai 1973, de son action armée. L'information a été annoncée par le média Futurosahara. Les défilés des unités du Front et des exercices militaires devraient être au centre du programme de cette commémoration concocté par le «ministère de la Défense», souligne la même source. Ce qui devrait se traduire sur le terrain par un fort déplacement des camps de Tindouf vers la zone soumise à des restrictions limitées, de dizaines de chars, missiles, véhicules et d'hommes, au vu et au su des Casques bleus de la Minurso. Sans oublier la présence de délégations étrangères, régulièrement invitées à cette occasion. La résolution 2414 du Conseil de sécurité, votée le 27 avril, et sans mentionner le cas de Tifariti, demande pourtant au Polisario de «s'abstenir de se livrer à des actes déstabilisateurs». La balle est donc désormais dans le camp des Nations unies. Silence officiel pour le moment Il y a quelques jours, la direction du Front avait annulé, à la dernière minute, l'organisation d'une fête à Bir Lahlou, une autre zone à restrictions limitées à l'est du mur de sable. Un changement qui avait été source de tensions entre des manifestants sahraouis et les milices. A deux jours du 20 mai, Brahim Ghali et les siens prendront-ils la même décision que lors de la commémoration de la création du Polisario ? L'année dernière, le Polisario avait commémoré le lancement de son action armée dans les camps de Tindouf. A moins de 48 heures de l'événement, l'agence officielle de presse observait encore le silence. Il en est de même pour les autres médias qui gravitent autour d'elle et relaient traditionnellement la version du secrétaire général. Ce silence n'est pas sans soulever quelques interrogations : le mouvement séparatiste attendrait-il le feu vert des autorités algériennes pour entreprendre un grand déplacement à Tifariti ? Ou la nouvelle publiée par le site Futurosahara constitue-t-elle le dernier acte de la sempiternelle discorde entre Brahim Ghali et son principal adversaire dans les camps, Mohamed Lamine Ould El Bouhali ? Le média en question est connu pour sa proximité avec l'ancien «ministre de la Défense». La réponse sera connue le 20 mai. Article modifié le 18/05/2018 à 15h40