Le Maroc occupe la 4ème place mondiale en matière d'adoption de l'intelligence artificielle (IA) par les cadres, selon une étude menée en 2024 par le Boston Consulting Group (BCG), The Network, et ReKrute. Le pays se positionne ainsi parmi les leaders mondiaux, aux côtés de la Chine, avec un taux de 52 % d'utilisation régulière de l'IA, juste avant l'Inde et le Pakistan. Cette performance témoigne d'une appropriation rapide et poussée de cette technologie, notamment dans des secteurs clés du travail moderne. Une adoption proactive de l'IA L'étude révèle que les cadres marocains utilisent l'IA principalement pour des tâches liées à l'apprentissage et à la recherche (44 %), à la rédaction de contenu professionnel (35 %), et à la recherche et développement (34 %). Comparativement, ces chiffres dépassent les moyennes mondiales, où respectivement 41 %, 41 % et 24 % des cadres sont impliqués dans ces domaines. En outre, 24 % des cadres marocains considèrent l'IA comme un véritable binôme de travail, l'utilisant régulièrement pour des fonctions essentielles telles que le codage ou la personnalisation de contenu, un usage nettement supérieur à la moyenne mondiale de 17 %. Lire aussi | Coup de com' ou rupture technologique? La superintelligence artificielle divise L'enquête souligne également une transformation du rapport au travail chez les talents marocains. Ceux-ci sont désormais plus sollicités que jamais, avec 78 % d'entre eux affirmant avoir un fort pouvoir de négociation. Les critères de sélection des offres d'emploi évoluent : la sécurité de l'emploi, la possibilité de développement de carrière, et la reconnaissance au travail figurent parmi les attentes majeures des cadres, notamment chez les jeunes de 21 à 30 ans. De plus, 46 % des candidats marocains rejetteraient une offre si l'entreprise avait un impact négatif sur la société, un taux bien supérieur à la moyenne mondiale de 39 %. L'importance d'un processus de recrutement fluide et éthique L'étude révèle également que les cadres marocains attachent une grande importance à un processus de recrutement respectueux et transparent. La diversité et l'inclusion, ainsi que le bien-être des employés, figurent parmi les critères déterminants. Ainsi, 39 % des cadres rejetteraient une entreprise manquant d'un environnement inclusif, contre 28 % au niveau mondial. Ces résultats témoignent d'une nouvelle exigence vis-à-vis des employeurs, appelés à répondre aux attentes croissantes des talents marocains. Lire aussi | L'UE mobilise 200 milliards d'euros pour l'intelligence artificielle Bien que l'adoption de l'IA soit rapide, l'étude met en lumière un certain manque de maturité numérique chez les utilisateurs marocains. En effet, seulement 36 % des cadres déclarent réviser les résultats générés par l'IA avant de les utiliser, contre 42 % au niveau mondial. Cette tendance soulève des enjeux liés au sens critique, essentiel pour garantir la qualité des résultats obtenus. Néanmoins, l'optimisme des cadres marocains quant à l'avenir de l'IA reste manifeste, 34 % d'entre eux se disant peu inquiets des évolutions à venir, un taux plus élevé que la moyenne mondiale (25 %). Enfin, l'enquête met en lumière une volonté de réinvention professionnelle parmi les actifs marocains, avec 63 % prêts à se requalifier pour s'adapter aux évolutions technologiques. Toutefois, un manque d'accompagnement structuré pour concrétiser cette ambition est signalé, ce qui suggère un besoin urgent d'investir dans des programmes de formation et de requalification.