Un enfant de 15 ans vient de tuer l'homme accusé de crime pédophile sur son petit frère de 7 ans. Ca aurait pu être un simple fait divers parmi tant d'autres si cette affaire n'avait pas déjà fait l'objet d'une plainte portée par l'association « Touche pas à mon enfant ». Après avoir découvert que leur enfant M. K, 7 ans, avait fait l'objet d'attouchements douteux de la part du défunt K. E, un chômeur de 33ans, les parents ont fait ausculté leur enfant le 6 octobre dernier. Un médecin de l'hôpital Mohammed Sekkat, à Casablanca, a constaté des fissurations anales et rédigé un certificat médical dans ce sens. Le 14 octobre, une parente du petit garçon victime des sévices prévient l'association «Touche pas à mon enfant», qui porte aussitôt plainte auprès des autorités compétentes. Au sein de TPAME, ce genre de procédures est rôdé et l'association traite tous les cas de pédophilie portés à sa connaissance avec le professionnalisme que lui assure son expérience. Après quoi, vient le rôle des dites autorités compétentes pour qu'elles accomplissent leur mission. Sauf que, la procédure ayant traîné et constatant que rien de concret n'a été fait à l'encontre du bourreau de son petit frère, le jeune homme de 15 ans s'est cru obligé de le venger en faisant justice lui-même et a commis l'irréparable en tuant le violeur. Tout en dénonçant avec vigueur les actes de justice anarchiques de règlement de compte contraires à l'Etat de droit, l'association TPAME tient à mettre les autorités compétentes face à leurs responsabilités, estimant qu'un traitement rapide et efficace de la plainte déposée aurait pu éviter le drame qui s'est produit. Si la société civile remplit son rôle en matière de lutte contre la pédophilie en dénonçant les crimes portés à sa connaissance et en assurant suivi juridique et soutien aux familles des victimes, malgré les faibles moyens dont elle dispose, la moindre des choses et que les autorités fasse de même en réalisant leur devoir, avec les moyens importants qui sont les leurs. Que faudrait-il qu'il arrive de plus grave pour que les autorités prennent conscience que la protection des enfants marocains est une affaire sérieuse à prendre à bras le corps? Que les citoyens en soient réduits à faire justice eux même pour laver dans le sang leur honneur bafoué? L'Etat de droit, c'est des autorités qui accomplissent leur devoir de protection des citoyens au quotidien et qui agissent pour faire respecter la loi avec célérité et efficacité. A bon entendeur, salut !