Un crime a été commis vendredi soir 11 décembre à Ain Chok. Un adolescent de 15 ans environ tue à coup de couteau un homme âgé de trente ans environ. Ce dernier, handicapé d'une jambe, était accusé d'avoir violé le frère de l'agresseur. L'homme de trente ans est décédé des suites de ses blessures. L'adolescent a tenu à se faire justice lui-même. En effet à la suite de la plainte pour viol de l'enfant M.Kh. âgé de 8 ans né le 25-11-2002, le mis en cause a été relaxé par la chambre 2 d'instruction près la cour d'appel de Casablanca et aucune audience n'a été désignée pour ce dossier. Ce dernier était pourtant renforcé par un certificat médico-légal de l'hôpital Ain Chok Mohamed Sekkat datée du 6 octobre 2009, soit au lendemain de l'agression survenue le 5 octobre et qui constate à l'examen proctologique des « fissurations anales, traumatisme faciale et stresse post-traumatique... » et donne 25 jours d'ITT. Un autre certificat médicolégal est donné par l'Institut de médecine légale du Centre hospitalier en date du 8 octobre soit trois jours après les faits donc assez tardif. L'adolescent tueur a été arrêté ainsi que son père Khaldi Said et une enquête judiciaire a été ouverte. Dans un article précédent daté du 20 octobre nous nous faisions écho de la plainte du père de l'enfant de 8 ans : « Je veux que justice soit rendue à mon fils, le coupable a été relaxé par le juge d'instruction » nous disait M. Khaldi Said, gardien dans une banque et père de 4 enfants. Il racontait que son fils a été violé par un homme d'une trentaine d'années dans un terrain vague à Ain Chok et qu'après enquête de la police et présentation devant le parquet de la cour d'appel, le juge d'instruction a remis en liberté le mis en cause. « Je revenais de mon travail car je ne travaille pas l'après-midi du lundi quand j'ai vu mon fils sortant d'un terrain vague voisin de notre quartier. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là et il m'a dit que notre voisin l'a attiré de force dans cet endroit désert et l'a violé » Le même jour de la présentation devant le juge d'instruction, le père de famille a découvert deux autres familles qui vivent la même situation : enfants violés et mis en cause relaxés. Les familles se sont mises en sit-in devant la cour d'appel. « Touche pas à Mes enfants » s'insurge Dans un communiqué l'association « Touche pas à mes enfants » à propos du meurtre de Ain Chok, rappelle qu'elle n'avait cessé de « dénoncer et d'organiser des sit-in de protestation pour l'arrestation et le jugement devant les tribunaux des violeurs d'enfants mais qu'elle ne trouvait pas d'écoute. Elle rappelle aussi que les dénonciations des failles de la machine de justice « n'intervenaient pas tout juste pour de la surenchère mais plutôt pour attirer l'attention de l'opinion publiques et de la Justice en particulier sur les lenteurs des procédures de justice pour dévoiler la vérité, écrouer le mis en cause et le sanctionner selon les dispositions de la loi en vigueur. « Ce qui est arrivé le vendredi 11 décembre à Ain Chok où un garçon de 15 ans qui tue à coup de couteau un homme de trente ans parce qu'il avait violé son frère âgé de 7 ans, prouve le bienfondé de l'action de l'association », poursuit le même communiqué. Ce dernier revient sur les faits en rappelant que l'enfant Mouad, né en 2002 a été violé avec violence pour la troisième fois par le nommé Khalid. Après la plainte de la famille qui a présenté des certificats médicolégaux prouvant l'agression sexuelle avec fissurations anales, la procédure judiciaire a pris son cours. Mais la famille devait être par la suite surprise par la relaxation de l'accusé. La famille de la victime, accompagnées de trois autres familles qui furent elles-mêmes consternées par la relaxation des mis en cause accusés de viol de leurs enfants, se sont mises en sit-in, de manières spontanée devant la cour d'appel de Casablanca. Les choses sont restées en l'état pendant plus de deux mois jusqu'à la survenue de ce contre quoi l'association Touche pas à mes enfants a toujours lancé ses mises en gardes. C'est-à-dire que les proches des victimes se fassent justice eux-mêmes. Le même communiqué poursuit que l'association Touches pas à Mes Enfants condamne le viol de l'enfant Mouad, ainsi que la lenteur de la justice dans cette affaire car si la procédure judiciaire avait suivi son cours normale le meurtre aurait été évité. Dans son communiqué l'association demande l'activation des procédures de justice contre les violeurs d'enfants et leur condamnation suivant les dispositions du code pénal et surtout ne pas les remettre en liberté pour les protéger contre des réactions violentes des familles des victimes qui considèrent la mise en liberté des violeurs comme une provocation contre eux et leurs enfants