Le gouvernement espagnol a réagi face aux manifestations des agriculteurs, qui dénoncent la politique agricole européenne et pointent du doigt la concurrence présumée "déloyale" du Maroc. L'Exécutif espagnol, alerté par cette grogne, a convoqué les leaders syndicaux pour entamer un dialogue sur des solutions "immédiates" à leurs préoccupations, notamment l'impact de la sécheresse et la soi-disant concurrence "déloyale" venant du Maroc.
D'ailleurs, les trois principaux syndicats agricoles espagnols, ont affirmé avoir rejoint le mouvement de grogne des agriculteurs européens, avec une série de mobilisations dans l'ensemble du pays.
En effet, les syndicats considèrent que les importations en provenance de pays non européens mettent une pression insoutenable sur les prix, "ne respectant pas les normes sanitaires et environnementales strictes imposées par l'Union européenne".
"La production étrangère génère une concurrence déloyale qui compromet la viabilité de milliers d'exploitations en Espagne et en Europe", déclarent les syndicats, exigeant des mesures immédiates pour renforcer les contrôles à la frontière avec le Maroc et garantir la conformité des produits importés aux réglementations de l'UE.
Outre la concurrence étrangère, les agriculteurs espagnols protestent également contre la Politique Agricole Commune (PAC), qu'ils estiment "étouffer la campagne en Espagne". Les règles restrictives et les charges administratives élevées imposées par la PAC sont pointées du doigt comme des obstacles à la viabilité des exploitations agricoles. Dans ce sens, ils disent vouloir une « simplification » de la politique agricole commune, ainsi qu'un « plan d'action ambitieux » au niveau « de l'UE, de l'Espagne » et des « régions » espagnoles.
Miguel Padilla, Secrétaire général de la Coordination des Organisations d'Agriculteurs et d'Eleveurs (COAG), souligne à cet égard que les règles strictes de la PAC entravent la productivité agricole et appellent à un réexamen des politiques afin de soutenir efficacement le secteur. Pour rappel, les syndicats espagnols se joignent à la contestation européenne, notamment à la suite de manifestations massives sur les routes de France et d'Allemagne, qui ont trouvé un écho en Belgique, en Italie, en Roumanie et en Pologne, signalant un mécontentement généralisé des agriculteurs à travers l'Europe.