Les producteurs espagnols imputent au Maroc la baisse des exportations d'orange sur le marché espagnol. Ces accusations prennent le relai des attaques de ces mêmes producteurs espagnols contre les tomates marocaines, accusées de concurrence déloyale. Comme pour les tomates, le Commission européenne reste sourde aux plaintes des exportateurs espagnols. Selon les producteurs d'orange de Palma Del Rio en Espagne, la baisse des exportations d'orange enregistrée sur le marché européen est due à la concurrence marocaine, rapporte Les Echos Quotidien. Ils mettent à l'index «l'entrée massive de l'orange marocaine, commercialisée à prix moindre» que l'orange espagnole. L'orange marocaine subit donc, à son tour, après la tomate, les assauts des exportateurs fruitiers espagnols. Ils dénoncent les coûts de production marocains inférieurs à ceux d'Espagne qui entraineraient une concurrence déloyale des produits marocains. La Coordination des Organisations d'Agriculteurs et d'Eleveurs (COAG) a déposé, auprès du Parlement européen, une pétition dans laquelle elle demande à l'UE de suspendre l'accord Maroc-UE. La pétition a été signée par plusieurs députés, parmi lesquels le président de la commission des pétitions du Parlement européen, Willy Meyer. La coordination souhaite que les droits des citoyens vulnérables de la communauté européenne soient respectés. Pour la COAG, l'accord entre le Maroc et l'UE porte préjudice au secteur agricole européen. La COAG dénonce le non respect par le Maroc de certaines exigences, notamment, l'étiquetage des produits frais, tel que l'édicte la législation européenne. La parlementaire Esther Hernandez revient sur le cas de la tomate marocaine. Elle appelle la Commission européenne à «agir d'une manière décidée contre les importations frauduleuses de tomates marocaines et ce, avant de conclure un nouvel accord agricole». Face à ces revendications, la Commission européenne a réitéré sa position : l'absence de preuves d'une quelconque fraude par le Maroc lui interdit d'agir selon les recommandations espagnoles. Le secrétaire de la COAG, Francisco Gil, insiste sur la concurrence déloyale entrainée par les produits agricoles marocains. Si le Maroc et l'UE signent un nouvel accord agricole, «non seulement les tomates, mais aussi tous les autres légumes en provenance du Maroc entreraient librement sur le marché européen et cela créerait une concurrence déloyale.» Les commerçants se plaignent qu'ils n'ont les mêmes avantages sur le marché marocain comme le Maroc en a sur le marché européen. Peut-on suspendre un accord entre une communauté de 27 pays et un seul pays parce qu'une petite partie de cette communauté n'en tire pas profit ? L'une des parties devra faire une concession… et ce ne serait pas le Maroc.