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Mobilité électrique : Plus que cinq ans pour sauter à bord ! [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 16 - 08 - 2023

Mise en branle d'une réforme du modèle de financement du transport urbain et approbation de nouveaux projets liés à l'écosystème de véhicules électriques. La mobilité durable prépare-t-elle son boom dans 5 ans ?
Durant l'année en cours, plusieurs étapes stratégiques ont été franchies au niveau national vers la décarbonation du secteur du transport et la mise en place d'une politique de promotion de la mobilité durable. Après plusieurs années de relative stagnation, l'aboutissement de ce chantier semble se préciser avec le déblocage de 22,5 milliards de dirhams pour la réalisation de projets dans le secteur de la mobilité électrique. L'annonce a été faite par la Commission Nationale des Investissements, à l'issue de sa seconde réunion tenue récemment sous la présidence du Chef du gouvernement. « Les projets relevant de ce secteur (mobilité électrique) prévoient la création de 4458 emplois directs », souligne un communiqué de la Commission. Le Chef du gouvernement a souligné à cette occasion que « les projets approuvés s'inscrivent en cohérence avec les orientations générales du pays en matière d'efficience énergétique et de promotion du transport durable », ajoutant que « le gouvernement œuvre pour la consolidation du positionnement du Royaume au niveau de l'économie et des énergies renouvelables ».

Des projets « stratégiques »
Cet investissement devra principalement assurer la mise en place d'un système de transport peu polluant dans les grands centres urbains. Par ailleurs, la Commission Nationale des Investissements assure avoir examiné et attribué le caractère stratégique à 4 autres projets correspondant à un potentiel d'investissement de 113,8 milliards de dirhams, qui devraient permettre la création de 15.720 emplois directs et 99.000 emplois indirects.« Ces projets seront examinés par le Comité technique des projets d'investissement stratégiques (CTPIS), avant leur approbation finale par la Commission Nationale des Investissements », précise la même source, ajoutant que ces 4 projets « concernent l'écosystème du véhicule électrique, et notamment la batterie ». A noter que les projets étudiés par la Commission, qu'ils soient dans le cadre du dispositif de soutien principal ou du dispositif spécifique des projets à caractère stratégique, sont tous portés par des entreprises privées.

Accompagnement financier

Le suivi de cette nouvelle dynamique sera assuré par le ministère du Transport et de la Logistique, le ministre de l'Industrie et du Commerce, et le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur planche actuellement sur la mise en place d'un nouveau modèle d'accompagnement financier étatique du transport urbain. L'annonce a pris la forme d'un appel à consultation pour la réalisation d'une étude pour un montant de 4 millions de dirhams. La date d'ouverture des plis a été fixée pour le 8 septembre 2023 à 10h. Le prestataire qui sera retenu devra préparer un livrable articulé en quatre parties : un état des lieux du secteur du transport public territorial au Maroc, la définition d'un nouveau modèle d'accompagnement par l'Etat au secteur du transport public urbain, la définition du modèle institutionnel du Fonds d'accompagnement des réformes de transport routier urbain et interurbain (FART), ainsi qu'une feuille de route pour la mise en place de la transition institutionnelle de ce fonds.

Plan de la mobilité électrique

« Sachant que la feuille de route qui est actuellement en préparation par le ministère de l'Intérieur devra couvrir une période de 15 ans avec un schéma de transition de 5 ans, il est certain que nous sommes actuellement à une forme de croisée des chemins », commente M. Hassan Sentissi, président de la Holding de Développement Durable (HDD). « Nous cheminons vers la mise en place d'un écosystème industriel local et prometteur de fabrication de véhicules électriques et de batteries. Si nous parvenons à bien l'orienter, cet écosystème pourra fortement impulser les exportations au niveau international et continental, mais, surtout, il pourra alimenter notre propre secteur de transport public urbain et interurbain, moyennant des véhicules électriques qui ne polluent pas l'air et qui capitalisent sur la croissance de l'offre énergétique renouvelable tout en diminuant la dépendance du Royaume aux énergies fossiles importées et polluantes », estime la même source.

3 questions à Hassan Sentissi « Ça va très vite et le Maroc doit suivre en mettant en place une dynamique sérieuse »
- Quelle est votre perspective concernant l'évolution du chantier national de la mobilité électrique ?
- Je pense qu'il est rassurant de constater que le chantier de la mobilité électrique commence à prendre progressivement la place qui devrait lui revenir au niveau national. Le projet que porte notre entreprise HDD s'inscrit également dans ce contexte (voir article ci-haut) et se veut comme une contribution à l'effort national et à la décarbonisation du transport. Je pense toutefois qu'il serait judicieux de parachever la planification du chantier de la mobilité électrique en mettant en concordance la dynamique d'investissement avec l'encadrement stratégique, que ce soit d'une manière globale à travers le Plan de la mobilité électrique, ou territoriale à travers le nouveau modèle d'accompagnement financier du secteur du transport public urbain. Il est également nécessaire, à mon avis, que les décideurs facilitent et appuient encore plus les investissements privés.
- De quelle manière est-il possible de mettre en œuvre cette « concordance » ?
- L'évolution des technologies et de l'offre et positionnements internationaux relatifs à la mobilité électrique s'inscrit dans un schéma dont le rythme est soutenu. Ça va très vite et le Maroc doit suivre en mettant en place une dynamique sérieuse, car nous avons tous les atouts qui font que des pays leaders de ce marché sont fortement intéressés pour investir. Nous disposons de matières premières stratégiques, d'une production croissante d'énergies renouvelables, d'une industrie qui a atteint un stade satisfaisant de maturité et, surtout, nous disposons de ressources humaines qualifiées et capables d'innover. Il faudrait à mon avis capitaliser sur toutes les composantes de ce formidable potentiel et inclure toutes les parties prenantes sérieuses et capables d'apporter une valeur ajoutée.
- Si le pilotage stratégique de ce chantier consacre la dynamique que vous décrivez, le Maroc pourra-t-il devenir un leader mondial de la mobilité électrique ?
- Notre pays a tous les ingrédients pour mettre en place un modèle dans lequel les transports publics s'appuient exclusivement sur la mobilité électrique. Il dispose par ailleurs d'avantages avérés pour devenir un exportateur de solutions de mobilité électrique individuelle et collective. Mais pour y arriver, il ne faudra pas gâcher la fenêtre temporelle de quelques années dont nous disposons pour concrétiser ce potentiel et ce positionnement. C'est un défi qui implique beaucoup de travail, de coordination et d'inclusion des porteurs de projets et investisseurs locaux. C'est d'ailleurs le pari que nous avons fait à HDD : investir dans la mise en place d'un écosystème local de fabrication de bus électriques. Nous sommes prêts pour peu que les décideurs et les ministres concernés sortent de leur zone de confort et s'inscrivent plus activement dans la dynamique de sérieux et d'innovation impulsée par SM le Roi Mohammed VI.

Rapport : Fermer la porte de l'obsolète-polluant et ouvrir celle de l'innovation-propre
Il y a moins d'une année, le Conseil de la Concurrence publiait son avis relatif au fonctionnement concurrentiel de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus au Maroc. Le rapport du Conseil soulignait que le marché en question se caractérisait par un niveau élevé de concentration dû aux conditions techniques et financières d'accès qui favorisent les grandes entreprises étrangères, empêchent l'arrivée de nouveaux investisseurs nationaux et excluent totalement l'innovation, la créativité comme critères de sélection. En attendant la refonte programmée par le ministère de l'Intérieur dumodèle d'accompagnement financier étatique du transport urbain, les villes marocaines, dont le contrat de gestion déléguée du transport public est arrivé à terme, devraient amorcer leur transition vers des solutions innovantes de transport public propre et durable et éviter ainsi le recours à des véhicules polluants simplement rafistolés et repeints aux couleurs de la ville.
Investissement : Prémisses et promesses de l'écosystème de bus électriques Made in Morocco
Capitaliser sur plusieurs années de prospection à travers le monde pour mettre en place les bases d'une industrie de fabrication locale de bus électrique Made in Morocco. C'est le pari de l'entreprise marocaine HDD (Holding de Développement Durable) qui se prépare à installer deux unités de fabrication (au Nord et au Sud du Maroc) afin de pouvoir proposer des véhicules électriques de transport collectif. « C'est une initiative qui se concrétise progressivement. Nous avons signé un mémorandum d'entente avec le ministère de l'Industrie et le ministère de l'Investissement ainsi que plusieurs accords-cadres avec des entreprises mondiales qui sont disposées à nous accompagner durant les premières étapes, ce qui nous garantit un transfert de technologie et l'appui des meilleurs experts mondiaux », explique Hassan Sentissi, président de la HDD. Avec la maîtrise de la chaîne de production, le projet compte pouvoir proposer des bus électriques dont les prix seront plus ou moins équivalents à ceux des bus thermiques. « L'investissement financier est disponible. Grâce à la possibilité d'investir dans des parcs privés de production d'énergies renouvelables, le modèle économique pour la recharge électrique est également au point. Seuls manquent deux éléments importants : une autorisation administrative et une commande publique d'un certain nombre de véhicules pour lancer la machine de production. A noter que ce projet table sur un taux d'intégration qui sera de l'ordre de 30% dès la première année, pour ensuite dépasser les 70% dès la troisième année », assure la même source.


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