Alors que les enfants profitent de leur été, plusieurs parents se tourmentent déjà l'esprit par la prochaine rentrée scolaire. Pour bon nombre d'entre ces derniers, les Missions étrangères restent un parcours d'excellence, garantissant des débouchés avantageux pour leurs progénitures. Malgré les prix exorbitants et les longues listes d'attente, le succès de ces établissements ne s'est jamais démenti. Et ce succès est souvent accompagné de son lot de polémiques, notamment en termes d'adéquation de l'enseignement dispensé avec les valeurs religieuses et nationales marocaines. Pour la dernière séance de la deuxième session de l'année législative, le ministre de l'Education nationale Chakib Benmoussa est revenu sur les dysfonctionnements constatés au niveau de l'enseignement étranger. Le ministre a annoncé la création de commissions régionales au niveau des académies afin d'effectuer "un contrôle strict sur les établissements de Missions étrangères". Ces contrôles visent à vérifier si les programmes et manuels scolaires respectent "les principes et constantes nationales et religieuses". S'il est essentiel de respecter quelques règles de souveraineté, n'oublions pas que les Missions étrangères sont avant tout les représentantes d'un autre système, avec des curricula pensés dans un cadre différent du nôtre. La Mission française, par exemple, était destinée à la communauté française vivant au Maroc, comme les enfants des diplomates et des expatriés. Si les parents marocains décident de mettre leurs enfants dans ces établissements, c'est en pleine connaissance de cause et un peu par volonté d'éviter le système éducatif marocain. La réussite de ces Missions, françaises, américaines, belges ou scandinaves, n'est que le reflet de l'échec de l'éducation nationale. Et les polémiques autour de ces missions étrangères ne doivent pas nous faire oublier notre véritable défi, celui de réformer notre école. Les parents ne sont finalement que des êtres pragmatiques qui souhaitent le meilleur pour leurs enfants. A nous en tant que société de rendre l'éducation nationale désirable.