Un total de vingt-sept associations de protection animale et environnementale signataires d'une pétition destinée aux autorités compétentes ont exprimé leur indignation face à la récurrence des opérations d'abattage des chats et chiens des rues dans le Royaume, critiquant la gestion du programme TNVR (capture, stérilisation, vaccination et remise en liberté) qui n'a pas abouti, selon eux, à des résultats probants en matière de protection des animaux. Les acteurs de la société civile haussent le ton concernant le traitement des animaux de la rue. Réunies dans un collectif, 27 associations marocaines de Protection Animale se sont dites profondément « choquées » et « indignées » par la situation que vivent, actuellement, les animaux des rues dans le Royaume. Ces associations ont de même souligné que malgré les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et la convention-cadre signée en 2019, sous l'égide du ministère de l'Intérieur, « le programme TNVR (capture, stérilisation, vaccination et remise dans leur environnement initial des chats et chiens errants) devant mettre un terme aux maladies telles que la rage et d'autres zoonoses, n'a toujours pas été mis en pratique ». Un constat qui laisse place, selon le collectif, à des opérations brutales et inhumaines, de capture et d'abattage des animaux à travers tout le pays, incluant ceux déjà stérilisés, vaccinés et identifiés... Chose qui donne une « image totalement dégradée et dépréciée de notre pays aux yeux de ceux qui en sont témoins, notamment les citoyens les plus vulnérables et les touristes présents sur le sol national ». Le collectif déplore également le fait que la gestion du programme TNVR soit déléguée à « des associations inexpérimentées et sans historique de travail ou à des entreprises privées sans expérience dans le domaine du bien-être animal et de la connaissance canine ou féline, et tout ce qui en ressort de pratiques scandaleuses ». « Nous désavouons, avec force, les dérives inadmissibles de mise à mort de ces animaux, soit en les tuant par empoisonnement ou tirs à balles réelles, soit en les laissant mourir de faim et/ou de soif soit en les capturant de manière effroyable... », Soulignent les associations. Le Collectif plaide ainsi pour l'arrêt immédiat des opérations de capture et d'abattage des animaux des rues, dans toutes les villes du Royaume et l'application du programme TNVR, un moyen ayant fait ses preuves à l'international, suivant les recommandations d'institutions compétentes telles que l'OMSA, la FAO et l'OMS, qui 3 s'opposent radicalement à l'extermination des chiens, des chats et des équidés comme moyen de protéger la Santé Publique. Il est également question, d'après la même source, d'intégrer des associations de protection animale, officielles et historiques, dans tout le processus du programme TNVR, d'une manière transparente. Pour ce faire, le collectif appelle à « la dissolution immédiate de toutes entités privées ou associatives fictives, qui ne seraient pas de véritables associations de protection animale de terrain ». Le Collectif exhorte le gouvernement à inscrire clairement et urgemment le bien-être animal et l'approche « Une Seule Santé » dans les objectifs du développement durable, et ce, aussi bien dans son agenda gouvernemental national que dans les agendas environnementaux de l'ONU en 2030 et de l'Union Africaine en 2063, afin de garantir la durabilité des écosystèmes, protéger la biodiversité dans son ensemble, garantir la dignité et la santé de tout animal et de promouvoir une croissance économique inclusive et respectueuse de l'environnement. Le même collectif d'associations appelle, enfin, à rendre illégal l'abattage systématique des animaux, « qui mettrait fin à 60 années de pratique de l'abattage - qui ont été un échec cuisant dans l'éradication de la Rage et autres zoonoses et dans la protection de la Santé Publique ».