Dans un appel publié cette semaine, 27 associations marocaines de protection animale ont dénoncé la situation dans le royaume et les «dérives inadmissibles de mise à mort» des animaux des rues. Elles plaident pour «l'application du programme TNVR suivant les recommandations d'institutions compétentes» et l'inscription du «bien-être animal et de l'approche "Une Seule Santé" dans les objectifs du développement durable» du Maroc. Un collectif composé de 27 associations a dénoncé, cette semaine, la situation que vivent actuellement les animaux des rues dans les rues du Maroc. Dans un appel, il s'est dit «profondément choqué et indigné» par cette situation, appelant notamment à «l'arrêt immédiat des opérations de capture et d'abattage des animaux des rues, dans toutes les villes du royaume». Les ONG marocaines ont estimé que malgré les hautes instructions du roi Mohammed VI et la Convention cadre signée en 2019, sous l'égide du ministère de l'Intérieur, le programme TNVR (capture, stérilisation, vaccination et remise dans leur environnement initial des chats et chiens errants) devant mettre un terme aux maladies telles que la rage et d'autres zoonoses, n'a toujours pas été mis en pratique. «Ce constat laisse place à des opérations brutales et inhumaines, de capture et d'abattage des animaux à travers tout le pays, incluant ceux déjà stérilisés, vaccinés et identifiés», dénoncent-elles. «Cette situation donne, également, une image totalement dégradée et dépréciée de notre pays aux yeux de ceux qui en sont témoins. En premier lieu, nos citoyens les plus vulnérables et notamment les enfants qui assistent, traumatisés, à des scènes de violence extrême. Visibles de toutes et tous, ces scènes choquent, également, les touristes qui en sont, malgré eux et de plus en plus souvent, les spectateurs effarés et indignés.» Extrait de l'appel «Inscrire le bien-être animal et l'approche "Une Seule Santé" dans les ODD» Les 27 associations marocaines dénoncent, dans ce sens, «le détournement, dans la lettre comme dans l'esprit, des clauses contractuelles de la Convention de 2019, notamment en ce qui concerne la gestion déléguée du programme TNVR à des associations inexpérimentées et sans historique de travail dont la création est injustifiée ou à des entreprises privées sans expérience dans le domaine du bien-être animal et de la connaissance canine ou féline». «Ces pratiques scandaleuses portent préjudice au fondement même du programme TNVR et ne respectent aucune des libertés individuelles des animaux (chiots et chatons capturés inclus)», pointent-elles en «désavouant, avec force, les dérives inadmissibles de mise à mort de ces animaux». Elles rappellent aussi que «ces mises à mort barbares sont, de surcroît, totalement inefficaces pour maîtriser la population canine». Dans leurs revendications, les ONG composant le collectif plaident pour «l'application du programme TNVR suivant les recommandations d'institutions compétentes telles que l'OMSA, la FAO et l'OMS». Elles demandent «l'intégration des associations de protection animale, officielles et historiques, dans tout le processus du programme TNVR, d'une manière transparente». Maroc : L'abattage des chiens n'épargne pas ceux vaccinés et stérilisés à Tanger Le Collectif exhorte également le gouvernement marocain à «inscrire clairement et urgemment le bien-être animal et l'approche ''Une Seule Santé'' dans les objectifs du développement durable, et ce, aussi bien dans son agenda gouvernemental national que dans les agendas environnementaux de l'ONU en 2030 et de l'Union africaine en 2063». L'objectif étant «de garantir la durabilité des écosystèmes, protéger la biodiversité dans son ensemble, garantir la dignité et la santé de tout animal et de promouvoir une croissance économique inclusive et respectueuse de l'environnement». Pour les ONG marocaines, «stopper la violence envers les animaux des rues et rendre illégal leur abattage systématique, mettraient fin à 60 années de pratique de l'abattage – qui ont été un échec cuisant dans l'éradication de la Rage et autres zoonoses et dans la protection de la Santé Publique –et contribuerait, sans doute, à développer l'empathie envers les animaux mais aussi entre les humains, eux-mêmes». «La protection des citoyens et des animaux est, en 2023 et plus que jamais, la responsabilité morale de Toutes et Tous. Relevons ce défi ensemble et initions ce changement majeur, le Maroc en a la capacité et les moyens», concluent-elles. Chiens errants au Maroc : Le RAPAD pointe la responsabilité des communes A rappeler que début avril, des images choquantes diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des chiens du dispensaire animalier d'El Arjat retenus dans des conditions inhumaines. Ce centre mis en service pour les communes de Rabat, Salé et Témara s'avère un espace où les chiens errants qui y sont recueillis sont laissés pour morts.