Pris à la gorge par l'explosion des prix des intrants et les effets de la pandémie, les opérateurs du secteur du BTP étaient aux abois et certains avaient même menacé de recourir aux sit-in pour faire entendre leurs doléances à l'Exécutif. Loin d'être insensible à la situation d'un secteur qui reste l'une des principales locomotives du développement régional et un grand pourvoyeur d'emplois, le gouvernement a déployé des mesures d'aide aux opérateurs. Extension des délais d'exécution des marchés en cours, restitution des pénalités de retard encaissées dans le cadre des marchés en cours, résiliation sans confiscation des cautionnements pour les marchés en cours..., ce sont huit mesures qui ont été décidées par l'Exécutif pour relâcher la pression sur les opérateurs au niveau des marchés publics. Une décision qui met en relief la volonté du gouvernement, et notamment de la tutelle, de jouer pleinement son rôle de courroie d'investissement et de générateur de croissance. Avant le déploiement de ce dispositif par le Chef du gouvernement, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, avait déjà annoncé sa détermination de revoir de fond en comble le cadre légal des marchés publics. Un chantier attendu de pied ferme par les opérateurs du secteur et qui avait été tout bonnement enterré par les précédentes équipes gouvernementales. En plus de mettre de l'ordre dans le volet des marchés publics, la tutelle prévoit de revoir à la hausse le programme d'investissement de son département de 17%, pour atteindre 47 milliards de DH. Reste à savoir si les efforts de l'Exécutif et une baisse des prix des intrants permettront au secteur de renouer avec les projections optimistes du début d'année pour l'activité qui tablaient sur une croissance de +4%, équivalent à une valeur de 65,9 milliards de DH. Amine ATER