Après des mois d'enquête sur le sort des familles des anciens djihadistes, bloqués en Syrie et en Irak, la mission exploratoire a reconnu la complexité de leur retour pour plusieurs raisons. Détails. Objet d'une enquête parlementaire de plusieurs mois, le sort des marocains bloqués en Syrie et en Irak s'annonce complexe, selon le rapport de la mission exploratoire, qui s'est réunie, mardi, pour discuter le rapport final, qui n'est pourtant pas validé, nous confirment des sources proches du dossier. En effet, plusieurs familles d'anciens djihadistes Marocains, enrôlés dans les rangs de Daech et d'autres groupes terroristes, sont encore bloquées dans des camps de réfugiés en Syrie et en Irak. Une grande partie est enfermée dans le camp d'Al-Hol dans le Nord-Est de la Syrie et vit dans des conditions lamentables, selon des témoins oculaires. Ceci nous a été confirmé par l'un des membres d'une équipe canadienne, ayant fait un reportage sur ce camp, contrôlé par les forces kurdes, où croupissent des centaines de veuves et d'enfants d'anciens djihadistes, en proie à la violence et à la maltraitance. Contrairement à ce qu'avaient circulé récemment sur un potentiel accord du Maroc de rapatrier toutes ces personnes, rien n'est décidé pour le moment. Des sources proches du camp syrien, nous ont indiqué que les autorités du camp d'Al-Hol n'ont pas reçu, pour le moment, aucune demande d'extradition des ressortissants marocains, dont quelques-uns ont une double nationalité. Nous avons contacté le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour savoir plus d'informations. L'Agence onusienne nous a renvoyés vers la Croix-Rouge, en tant qu'organe le mieux renseigné sur les conditions des réfugiés en Syrie. Lequel n'a pas répondu à nos sollicitations. Selon quelques éléments du rapport, parvenus à l'Opinion, la mission a conclu que le retour de ces familles demeure une démarche très difficile et complexe, vu plusieurs entraves d'ordre sécuritaire, administratif et diplomatique. En effet, l'absence de relations diplomatiques entre le Maroc et les gouvernements de Syrie et d'Irak, complique la coordination avec ces pays. Toutefois, il existe un accord sur le transfert des personnes condamnées, signé entre le Maroc et la Syrie en avril 2000, qui n'est pas encore activé. La Mission exploratoire a recommandé d'entériner cet accord, tout en veillant à conclure un accord pareil avec le gouvernement irakien. En outre, le rapport a également préconisé la mise en place d'une instance nationale autonome, chargée de traiter ce dossier. Rappelons que, selon des éléments communiqués par le patron du BCIJ Habboub Cherkaoui, qui à l'Agence espagnole de presse EFE, plus de 1654 Marocains ont rejoint la Syrie et l'Irak, dont 1300 se sont enrôlés dans les rangs des organisations terroristes comme Daêch, El Nosra et Al Qaida. 750 djihadistes ont péri dans les combats, laissant leurs familles derrière eux. Le nombre des familles, des enfants, et des combattants encore en vie a été communiqué par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita aux membres de la mission exploratoire, lors de son audition. Nous reviendrons avec plus de détails après la publication du rapport.