Jetés dans des camps de réfugiés et des prisons syriennes et iraqiennes, les familles des anciens djihadistes marocains, vivent dans des conditions déplorables. La Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants tiendra une réunion pour s'enquérir de leur vécu, tout en étudiant les modalités de leur rapatriement. En attendant, le sort de ces djihadistes demeure incertain. De plus en plus préoccupant, le sort des Marocains bloqués dans les zones de guerre, notamment en Syrie et en Iraq, s'avère très critique d'autant que les femmes et les enfants des anciens djihadistes sont encore détenus et croupissent dans des prisons et des camps de réfugiés. Une situation prise au sérieux par les membres de le Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des MRE à la Chambre des représentants. Ces derniers ont formé une mission exploratoire qui tiendra, mardi, une réunion afin d'entendre les familles de ces Marocains bloqués, représentées par le collectif national des associations qui plaident leur cause. L'objectif est de s'enquérir de la réalité du vécu et des conditions de ces familles qui croupissent dans les camps de réfugiés ou sont jetées dans des prisons, dépourvues des moyens les plus élémentaires. Rapatrier les familles le plus rapidement possible Les députés demandent le rapatriement des membres de familles d'anciens djihadistes, détenues dans camps de réfugiés clandestins ou des prisons gérées par les autorités kurdes après la chute de l'organisation de l'Etat islamique, indique une source bien informée et proche du dossier, ajoutant que les membres de la Commission parlementaire ont évoqué ce sujet lors de la récente réunion avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. Le problème qui se pose est d'ordre sécuritaire puisqu'il faut s'assurer que les femmes et les enfants des anciens djihadistes ne présentent pas un risque de radicalisation. La Commission parlementaire va élaborer un rapport qui sera rendu public dans un délai qui ne dépasserait pas trois mois et dont les travaux avancent rapidement. La mission exploratoire va se pencher sur les modalités de rapatriement de ces Marocains en prenant en considération les expériences de pays européens concernés par la même situation telles que la France, l'Allemagne et la Grande Bretagne dont des ressortissants étaient engagés dans les rangs de Daech et ont été incarcérés dans les prisons iraquiennes ou syriennes. Les députés de la mission exploratoire ne manqueront pas de se rendre sur place dans les camps de réfugiés, le cas échant. Que faire des djihadistes ? La priorité sera accordée aux enfants et aux épouses qui ont été pris au piège dans une situation qui ne les concerne même pas, nous indique Abdelaziz Bekkali, membre de la Coordination nationale des Marocains prisonniers ou bloqués en Syrie et en Irak. « Les conditions de détention des Marocains dans les camps de réfugiés sont lamentables et la souffrance des enfants et des femmes est indescriptible », a-t-il regretté, ajoutant que la coordination plaide pour leur rapatriement dans les plus brefs délais et leur intégration sociale, après leur arrivée. Concernant les ressortissants marocains engagés dans des activités terroristes, leur sort demeure incertain, les autorités marocaines seraient contraintes de les placer en détention et de les déférer devant la justice par l'intermédiaire du parquet anti-terroriste ou pourraient négocier avec les autorités des pays où ils sont incarcérés pour qu'ils soient soumis à leur juridiction. Le silence reste de mise par le ministère des Affaires étrangères ainsi que du côté des membres de la Commission parlementaire vue que ce dossier reste confidentiel jusqu'à la publication du rapport de la mission exploratoire.