En conflit depuis la déclaration d'indépendance du Soudan du Sud, Juba vient de faire une nouvelle offre d'accord à son voisin du Nord. Le président sud-soudanais, Salva Kiir, à Juba le 9 juillet. Le Soudan du Sud a proposé lundi une offre d'accord pour résoudre ses différends avec son voisin du Nord. Cette offre inclut une hausse des frais de passage payés à Khartoum pour le transit de son pétrole et un référendum d'auto-détermination d'ici fin 2012 dans la région disputée d'Abyei. La proposition de Juba intervient quelques jours avant l'expiration du délai du 2 août donné par l'ONU et l'Union africaine (UA) aux deux Soudan pour régler les différends qui empoisonnent encore leurs relations, plus d'un an après l'accès à l'indépendance du Soudan du Sud. Le Soudan du Sud, dirigé par Salva Kiir, se dit prêt à verser à son voisin, en fonction de l'oléoduc emprunté, 9,10 et 7,26 dollars par baril de pétrole exporté via le Soudan. Ces redevances représentent une augmentation de 0,07 dollar comparé à sa précédente offre. « Dans l'intérêt de la paix, le Soudan du Sud offre au Soudan de généreux transferts financiers », a déclaré Pagan Amum, négociateur en chef du Soudan du Sud dans ces pourparlers, devant la presse. Toutefois, Khartoum n'a pas réagi dans l'immédiat. Aussi Juba propose-t-il à Khartoum 8,2 milliards de dollars sur trois ans (mélange de transfert d'argent et d'une reprise d'une partie de la dette du Soudan d'avant partition, dont le Sud n'avait jusque là jamais voulu entendre parler). L'idée est de combler le manque à gagner du Soudan depuis la sécession. Pour rappel, Les autorités sud-soudanaises ont hérité des trois quarts des ressources pétrolières du Soudan d'avant la partition. Un référendum sous l'égide de l'ONU et de l'UA Mais le Sud dépend fortement des infrastructures du Nord pour exporter son brut et les deux parties n'ont jusqu'ici jamais pu se mettre d'accord sur les frais de transit. « C'est un accord juste et équilibré dans lequel chaque nation trouve son compte. Nous proposons de reprendre immédiatement nos exportations de pétrole via le Soudan en échange de frais de transport justes, raisonnables », a déclaré le négociateur sud-soudanais. Concernant la région d'Abyei où les deux parties s'affrontent depuis des mois pour son contrôle, le Soudan du Sud réclame un référendum sous la houlette de l'ONU et de l'Union Africaine avant la fin de l'année pour déterminer si cette immense région doit être rattachée au Nord ou au Sud. Il faut souligner que ce référendum figure dans l'accord de paix de 2005 qui a scellé la partition, mais n'a jamais été organisé, à cause des mésintelligences entre les deux voisins sur le corps électoral du scrutin. « La proposition d'accord est la dernière offre de Juba » a ajouté Pagan Amum. « Il nous reste seulement neuf jours d'ici au 2 août, nous pensons qu'il n'est plus temps de faire traîner ces laborieuses négociations », a-t-il ajouté. * Tweet * * *