La communauté internationale, Etats-Unis, Israël, Chine, Russie, Union européenne et ses Etats membres en tête, a rapidement reconnu le Sud-Soudan, assurant de son soutien ce pays parmi les plus pauvres au monde qui a proclamé samedi son indépendance. Dans un communiqué annonçant la reconnaissance officielle par Washington du Sud-Soudan, le président Barack Obama a ainsi déclaré qu'il pourrait compter sur l'aide des Américains. "Au moment où les Sud-Soudanais entreprennent la difficile tâche de bâtir leur nouveau pays, les Etats-Unis promettent d'être leurs partenaires dans leur recherche de la sécurité, du développement et d'une gouvernance qui puisse répondre à leurs aspirations et au respect des droits de l'homme", a-t-il dit. La veille, le Soudan avait reconnu la République du Sud-Soudan "en tant qu'Etat indépendant" et s'était "engagé à mettre en oeuvre l'accord de paix" de 2005, après des décennies de guerre entre les rebelles sudistes et les gouvernements successifs de Khartoum, qui ont dévasté la région. Israël a reconnu dimanche l'indépendance du Soudan du Sud et promis d'oeuvrer pour le développement de ce nouveau pays. Tel-Aviv n'entretient aucune relation diplomatique avec le Soudan, pays de culture arabo-musulmane. Le Soudan du Sud, qui n'est plus sous le giron de Khartoum de manière officielle depuis samedi, est en revanche chrétien et animiste. Principal partenaire commercial du Soudan et plus gros investisseur dans son industrie pétrolière, la Chine espère de son côté que le Nord et le Sud seront "de bons voisins, des partenaires et des frères pour toujours", a affirmé l'envoyé spécial du président Hu Jintao aux cérémonies ayant marqué l'indépendance. Présent à ces festivités à Juba, la capitale, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de l'ouverture d'un "nouveau chapitre pour le Sud-Soudan", incitant les deux pays voisins à entretenir des relations "culturelles, politiques et commerciales positives et pacifiques". Il a toutefois rappelé qu'il fallait "écouter la voix du peuple à Abyei -province frontalière contestée- et au Kordofan-Sud", seul Etat pétrolier du Nord, théâtre de combats entre forces gouvernementales et milices favorables aux sudistes. Pour sa part, l'Union européenne "envisage un accord de partenariat avec la République du Sud-Soudan (...) et encourage ses dirigeants à respecter le pluralisme et la diversité afin de créer une société démocratique et équitable fondée sur la loi et le respect des droits de l'homme", est-il écrit dans une déclaration publiée au nom de l'UE et de ses Etats membres. Les deux pays de l'UE siégeant à titre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU (aux côtés des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie), la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale au Soudan, et la France, se sont également engagés à apporter leur appui au Sud-Soudan. A Moscou, le président Dmitri Medvedev relève, dans un télégramme de félicitation à son homologue sud-soudanais Slava Kiir, que "le monde russe des affaires exprime un vif intérêt à travailler avec ses partenaires sud-soudanais, notamment pour développer et extraire les ressources naturelles", le nouvel Etat disposant de vastes réserves de pétrole. L'Egypte, pays-clé dans la région, a aussi reconnu le Sud-Soudan, tout comme, ailleurs sur la planète, le Canada, la Turquie, l'Afrique du Sud, l'Ethiopie ou le Kenya. Sans oublier la Libye, en proie à la guerre civile, qui "reconnaît officiellement le Sud-Soudan en tant qu'Etat "indépendant et souverain". Présent à Juba, le président nigérian Goodluck Jonathan a salué "une aube nouvelle" pour le peuple d'une nouvelle nation, à qui il a promis le soutien et l'aide de son pays, selon un communiqué de ses services. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a transmis à M. Kiir les meilleurs voeux de son pays, dans une lettre qui salue l'engagement de Juba à régler "de manière pacifique tous les problèmes non encore résolus" avec Khartoum.