Le torchon continue de brûler entre le Soudan et son voisin du Sud. En marge de sa visite en Chine, le président sud-soudanais, Salva Kiir, a estimé, hier, que Khartoum a déclaré la guerre à son pays. Le président sud-soudanais Salva Kiir et son homologue chinois Hu Jintao à Pékin hier lors de la signature d'un accord entre les deux pays. Le président sud-soudanais Salva Kiir a déclaré, hier, lors d'un entretien avec son homologue chinois, Hu Jintao, dans le cadre de sa visite en Chine que le Soudan a déclaré la « guerre à son pays ». « Ma visite intervient à un moment critique pour la République du Soudan du Sud parce que notre voisin de Khartoum a déclaré la guerre à notre pays », a estimé Salva Kiir. Pour rappel le Parlement soudanais avait déjà déclaré le Soudan du sud comme « ennemi de Khartoum » la semaine dernière. Et ces derniers jours, le ton est monté d'un cran entre les deux pays. Lundi, le gouverneur de l'Etat sud-soudanais de l'Unité, Taban Deng, a affirmé que des avions soudanais avaient mené un nouveau raid à Bentiu, la capitale de cet Etat pétrolifère, larguant plusieurs bombes près d'un pont stratégique et d'un marché. Une information aussitôt démentie par l'armée soudanaise. Pékin à la rescousse ? Depuis, l'ONU et les Etats-Unis en l'occurrence, ont condamné les violences et lancé un appel au calme aux deux protagonistes. Réunis de même à Luxembourg, les ministres européens des Affaires étrangères ont également appelé au calme et à l'arrêt des bombardements. Faisant fi de tous ces appels, le président soudanais, Omar el-Béchir, a déclaré, lundi, que son pays ne négociera pas avec son voisin. « Pas de négociations avec ces gens. Avec eux nous négocions avec des fusils et des balles. L'Amérique ne va pas leur imposer des sanctions, et le Conseil de sécurité non plus, mais le peuple soudanais va les punir. Nous leur donnerons une leçon par la force », a déclaré Omar el-Béchir. L'Union africaine qui menait une médiation au début des tensions entre les deux pays n'est pas parvenue à faire entendre sa voix. Les violents combats ont fait au moins 5 000 personnes déplacées selon les estimations des Nations Unies. La Chine, alliée de Khartoum, a bien une carte à jouer dans cette situation notamment compte tenu du poids de ses investissements dans la région et aussi de ses besoins en pétrole, principale cause des tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud.