Le président soudanais Omar el-Béchir, a été reconduit au pouvoir lundi avec 68,24% des voix à l'issue d'élections controversées qui, selon des observateurs, ne répondent pas aux "normes internationales". Le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, a également conservé son poste lors d'un scrutin séparé, selon la commission électorale. M. Béchir s'est engagé à organiser en janvier 2011 comme prévu un référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, conformément à l'accord de paix qui a mis fin en 2005 à 21 ans de guerre civile. "Je confirme que nous allons mettre en oeuvre le référendum au Sud-Soudan à la date précise et on va continuer à oeuvrer pour la paix au Darfour", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée. Lors de l'élection pour la présidence de la région semi-autonome du Sud-Soudan, le sortant Salva Kiir, chef du SPLM, a recueilli 92,9% des voix. Son unique rival était Lam Akol, un ancien chef de la diplomatie soudanaise (2005-2007) qui n'a obtenu que 7,01% des voix. Les succès des deux présidents sortants ont été fêtés dans le calme un peu partout dans le pays. M. Béchir souhaitait une victoire sans équivoque afin de faire un pied-de-nez à l'Occident et à la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis l'an dernier un mandat d'arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. L'élection du président Béchir "prouvera que les allégations contre lui sont fausses", avait indiqué la semaine dernière son conseiller, Nafie Ali Nafie. L'Egypte a félicité M. Béchir pour sa victoire, qualifiée de "pas important vers l'application d'une paix globale", alors que l'Union africaine appelait les Soudanais à trouver "la sagesse de progresser dans (...) la transformation démocratique du pays". Les premières élections - législatives, régionales et présidentielle - multipartites depuis 1986 ont été marquées par le boycottage d'une partie importante de l'opposition, des accusations de fraudes et des problèmes techniques. Les observateurs de l'Union européenne et de la Fondation américaine Carter ont estimé qu'elles ne répondaient pas aux "normes internationales" et ont souhaité des améliorations de la part des autorités du Sud-Soudan, région où de nombreux cas de fraudes et d'intimidations ont été enregistrés, en vue du référendum de janvier. Pour Arman, El Béchir a "perdu" les élections. Le président soudanais Omar el-Béchir, reconduit lundi à la tête du plus grand d'Afrique, a "perdu" les élections malgré son score de 68%, a affirmé son principal rival Yasser Arman, soulignant le taux d'abstention et les accusations de fraude. Le président soudanais a obtenu 6,9 millions de votes (68,24%) sur un total de dix millions de voix exprimées, alors que plus de 16 millions de Soudanais étaient inscrits sur les listes, selon les chiffres de la commission électorale. "Je pense que Béchir a perdu les élections", a déclaré à des journalistes à Khartoum, Yasser Arman, candidat officielle des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) à la présidentielle soudanaise. M. Arman avait annoncé son boycottage de la présidentielle après l'impression des bulletins de vote. Il a reçu 2,1 millions de votes (21,69%) à la présidentielle pour terminer en deuxième place derrière le président Béchir. "La commission électorale a fait état de 16 millions d'électeurs inscrits. Béchir a obtenu six millions de votes, et même ces six millions de votes sont contestées, ce qui signifie que dix millions de Soudanais ne veulent pas de lui", a exprimé M. Arman.