L'édition 2012 du rapport «Doing Business» de la Banque mondiale classe le Maroc au 94 rang sur une liste de 183 pays. Cette nouvelle place parmi les 100 premiers est justifiée par les progrès réalisés par le pays en matière de réformes. Le Maroc est l'économie qui a le plus amélioré sa réglementation des affaires par rapport aux autres économies du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, au cours des douze derniers mois. C'est la conclusion que l'on peut tirer de l'édition 2012 du rapport «Doing Business», rendue publique jeudi. Le Maroc a, en effet, gagné 21 places dans le classement contre 14 l'année précédente et passe désormais au 94e rang sur une liste de 183 pays. Selon le rapport, le Maroc doit cette poussée à trois réformes engagées par le pays durant cette année. Ces réformes ont porté sur l'allégement du fardeau administratif du paiement des taxes et impôts pour les sociétés, la simplification du processus de délivrance des permis de construire et le renforcement de la protection des actionnaires minoritaires. La Banque mondiale précise, d'ailleurs, que depuis 2005, le Maroc a mis en œuvre 15 réformes de sa réglementation des affaires. Concernant le processus de paiement des impôts et taxes, la réforme entreprise par la Maroc en 2011 a permis l'allègement du fardeau administratif du paiement des taxes et impôts pour les sociétés à travers «l'amélioration du paiement électronique de l'impôt sur les sociétés et de la TVA et la réduction de la fréquence des paiements rendant, ainsi, la tâche plus rapide et plus facile pour les entreprises», précise le rapport. Des efforts qui ont valu au Maroc, sur ce critère, une progression de 36 places pour arriver au 112e rang. Les impôts étant indispensables, selon la Banque mondiale, car ils financent les équipements publics, les infrastructures et les services qui sont cruciaux pour une économie qui fonctionne correctement. Toutefois, le pays est dépassé par la Tunisie qui se classe 64e. S'agissant de la délivrance des permis de construire, le Maroc y a réalisé d'énormes progrès «par l'ouverture d'abord d'un guichet unique rendant la procédure facile et accessible à tous», relève le rapport qui souligne que désormais, notre pays est classé 75e, sur ce critère, dépassant nos voisins tunisiens classés 86e. De plus, note le document, les procédures, le temps et les coûts nécessaires pour l'obtention des permis se sont améliorés. Le nombre de procédures à suivre est ainsi passé de 16 en 2011 à 15 procédures. Le nombre de jours nécessaires pour l'obtention du permis s'est contracté de7 jours passant de 104 à 97 jours. Enfin, le coût a baissé de 246,1% à 234,6% du revenu par habitant. Loin derrière la Tunisie Sur le volet de la protection des investisseurs, le Maroc passe du 153e au 97e rang. Le pays a en effet «renforcé la protection des investisseurs en permettant aux actionnaires minoritaires d'obtenir tout document non confidentiel d'entreprise», souligne la Banque mondial dans son rapport. Toutefois, nous restons toujours derrière nos voisins tunisiens qui se classent 46e et égyptiens qui se hissent à la 79e place. Il y a lieu de préciser qu'à l'échelle du Maghreb, le Maroc a fait mieux que l'Algérie (148e) et la Mauritanie (159e). La Libye ne figure pas au classement. Mais, il reste toujours derrière la Tunisie (46e). Notons que par rapport au classement de l'année dernière, la Tunisie a perdu 6 places, l'Algérie a reculé de 5 places, tandis que la Mauritanie en a gagné 3. Pourquoi le Maroc reste-t-il loin derrière la Tunisie en dépit des dommages subis par l'économie de cette dernière à cause de l'instabilité politique ayant suivi le 14 janvier 2011? La Banque mondiale reconnaît que son diagnostic sur l'environnement des affaires est partial : son rapport Doing Business ne prend pas en compte la sécurité, ni les conditions macroéconomiques, ni les infrastructures ou la qualification de la main d'œuvre. La régulation et la solidité des marchés financiers non plus. Le Doing Business évalue les réglementations impactant les entreprises locales dans 183 économies et classe les économies selon 10 domaines de la réglementation des affaires. Ces domaines sont liés à la création d'entreprises, à l'octroi de permis de construire, au transfert de propriété, à l'obtention de prêts, à la protection des investisseurs, au paiement des impôts, au commerce transfrontalier, à l'exécution des contrats, au solutionnement de l'insolvabilité et à l'accès à l'électricité. Cette dernière rubrique constitue une nouveauté de l'édition 2012. Singapour, un partenaire classé premier Le rapport de la Banque mondiale établit que les gouvernements de 125 économies parmi les 183 étudiées ont mis en œuvre un total de 245 réformes de la réglementation des affaires, soit 13 % de plus que l'année précédente. Onze des 18 économies du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont mis en œuvre des réformes réglementaires pour faciliter la pratique des affaires pour les entrepreneurs. La région continue à aller de l'avant en dépit du climat politique et économique incertain. Enfin, Singapour arrive en tête du classement de cette année, suivie de Hong Kong, la Chine, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Danemark. Une aubaine pour le Maroc qui est assisté, notamment par le Singapour Corporation for Entreprise (SCE) sur son projet de Casablanca Finance city.