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Quand Malika Dati, huit ans, apprenait à lire à son papa, M'Barek…
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 06 - 2011

L'ouvrage que vient de publier Rachida Dati chez XO éditions s'intitule Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra Ministre de la Justice.
La fonction qu'occupa l'auteure a droit à de l'encre rouge sur la couverture du volume, privilège que partage néanmoins le nom de la signataire. Les parents sont pourtant les vrais personnages émouvants du livre et leurs prénoms auraient mérité de figurer en rouge et vert, ainsi qu'en bleu-blanc-rouge.
M'Barek, s'il s'est pris de passion pour l'Histoire de France, n'a rien oublié du Maroc.
Rachida Dati a donné à sa fille le prénom de Zohra, sa mère, trop tôt disparue, dont elle trace un beau portrait. L'actuelle maire du septième arrondissement de Paris, l'une des plus chères adresses immobilières du monde, raconte ses retrouvailles familiales d'une nuit à Chalon, lors d'une campagne électorale pour les élections européennes qui la vit devenir députée (pas dépitée?) après qu'elle ait dû rendre son maroquin de ministre de la Justice de la République française : « Nous étalons tous nos matelas dans la même pièce et passons la soirée à bavarder, mes sœurs et moi, Zohra et mes petits neveux dormant ou gazouillant autour de nous. Des neveux, il y en a deux de moins de six mois, ensuite ça s'échelonne de dix-huit mois à vingt-sept ans, mais seuls les plus jeunes sont avec nous. Bien sûr, il s'en trouve toujours un pour réveiller ma fille au milieu de la nuit. Si ma nounou voyait ça, elle se mettrait en colère. »
Son prédécesseur au poste de garde des Sceaux portait un nom énonciateur d'amnistie générale : Pascal Clément. Rachida Dati a laissé un souvenir mitigé.
La détermination féminine, elle en possédait des exemples dans sa famille : «Comme notre grand-mère du Maroc, notre grand-mère d'Algérie a très tôt perdu son mari, un pêcheur de sardines, restant veuve avec six enfants, quatre filles et deux garçons. Un des frères de son mari a bien proposé de l'épouser, pour la protéger, comme c'était l'usage, mais elle a refusé. « Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à travailler pour élever ses enfants », lui aurait-elle rétorqué, et, dans ce monde où les femmes étaient traditionnellement consignées à la maison, elle est allée se faire embaucher aux conserveries de sardines Papa Falcone qui furent longtemps le premier employer de Nemours. »
Au fil des embauches, M'Barek avait, lui, quitté Casablanca, épousé Fatim-Zohra en Algérie puis obtenu d'être affecté sur un chantier à Nemours. Etre l'épouse algérienne d'un Marocain vivant en Algérie, ce n'était pas simple en 1963. M'Barek le raconte : « Ils m'ont dit : «Toi, tu t'en vas, mais ta femme, elle reste ici“. Ta mère a dit que jamais elle ne me quitterait, et moi je n'ai pas bougé. J'ai dit : «Tant que ma femme ne vient pas, moi je ne pars pas». Ça a duré de 8 heures du matin jusqu'à minuit, et puis finalement ils nous ont laissés filer. »
A Casablanca, Fatim-Zohra sera d'abord regardée comme une intruse par la belle-famille, une famille dont Rachida écrit qu'elle « se montrera si chaleureuse par la suite et au sein de laquelle nous avons passé, et passons encore, toutes nos vacances d'été. »
M'Barek Dati débarque à Chalon le 10 février 1964 : « Enfin il y avait du travail ! Alors je vais te dire une chose : c'était le paradis !»
La famille réunie en France, la petite Rachida voit un éléphant d'un cirque aspirer son petit cartable bleu avant de le lui laisser retomber sur la tête.
C'est Malika, la sœur de Rachida, qui apprend à écrire à leur père, puis à lire, l'année où ni Rachida elle-même découvre l'écriture et la lecture. Malika, enseignante, à huit ans, de son père, quel magnifique exemple !
Hélas, Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra Ministre de la justice est un ouvrage très largement consacré à la carrière politique de Rachida Dati pour laquelle on peine a se passionner. Mais tout ce qu'elle dit de sa famille intéresse. Sa lutte, aussi, pour crever le « plafond de verre » interdisant l'ascension sociale et la reconnaissance des capacités de ceux qui viennent des milieux les plus modestes.
Le romancier Lionel Duroy qui a aidé Rachida Dati à composer Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra Ministre de la justice est lui-même un écrivain intrépide. Il aura donc contribué à rendre Rachida Dati beaucoup moins antipathique à tous ceux, et ils sont nombreux, qui éprouvent à son égard d'infinies réticences. On est donc heureux que M'Barek puisse lire le livre de sa fille Rachida et, de ce fait, nous aussi éprouvons de l'admiration pour Malika.
Reste à (re ?) constituer, pour Rachida Dati, le lien avec ceux que désespère le climat délétère produit par les politiciens dont elle est proche. Ce lien, il en restera toujours quelque chose, comme l'indique le dialogue de Rachida Dati avec une journaliste du magazine Elle : « - Ca ne vous réclame pas trop d'efforts d'être tous les jours aussi élégante ?
Non, mais je veux dire : vous n'aviez pas le sentiment de trahir les vôtre ?
Alors moi, soudain glacée : Faites attention, un jour vous allez me demander si ça ne me réclame pas trop d'efforts d'être propre. »
Il est donc arrivé à Rachida Dati d'avoir, un jour, une réplique de génie !


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