Nouveau coup dur pour les laboratoires Servier. Après le scandale du Médiator, dont les péripéties se compliquent, c'est au tour du Vastarel (utilisé dans le traitement des acouphènes notamment et très utilisé au Maroc) de subir le même sort. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a décidé le retrait de ce médicament et de ses génériques du marché français pour ses effets secondaires, en particulier l'apparition de syndromes parkinsoniens. Cette décision a été annoncée, samedi dernier, sur recommandation des experts de la Commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM). Ces derniers, réunis jeudi dernier pour réexaminer la relation bénéfice-risque de la trimétazidine, la molécule active du Vastarel, ont considéré qu'il n'existait pas de bénéfice avéré à l'heure actuelle, dans l'usage de la trimétazidine dans ses trois indications. Pour rappel, la trimétazidine est une substance utilisée dans le traitement d'appoint des baisses d'acuité et des troubles du champ visuel présumés d'origine vasculaire, le traitement symptomatique d'appoint des vertiges et des acouphènes et le traitement prophylactique de la crise d'angine de poitrine. « De plus, du fait de données récentes, des effets secondaires sont bien documentés sur le plan neurologique (chutes, syndromes parkinsoniens) », a ajouté l'Afssaps dans sa note d'information, mise en ligne sur son site Internet (www.afssaps.fr). Procédure de suspension enclenchée Outre les syndromes parkinsoniens, le Vastarel est accusé de provoquer des troubles neurologiques comme l'insomnie et la somnolence, mais aussi la chute de la pression artérielle et l'accélération ou le dérèglement du rythme cardiaque. Tous ces effets indésirables sont notifiés dans la notice du Vastarel. Pour mémoire, le Vastarel figurait sur la liste des médicaments mis « sous surveillance renforcée », publiée par l'Afssaps le 31 janvier dernier, à la demande du ministère de la Santé français, suite au scandale du Mediator. La procédure de suspension du Vastarel a été enclenchée et suppose plusieurs étapes, à savoir « l'audition de la firme, à sa demande, dans le cadre d'une procédure contradictoire » et la « saisine, par l'Afssaps, de l'Agence européenne du médicament (EMA), pour un arbitrage dans l'ensemble des pays européens ». Car ces médicaments sont commercialisés dans une vingtaine de pays européens. L'Agence européenne du médicament devra émettre son avis dans les jours qui suivent. Silence radio au Maroc ! Le Maroc est également concerné par cette polémique puisque le Vastarel est également commercialisé dans nos officines (Vastarel 35 mg, 158 DH). Que décidera le département de Yasmina Baddou ? On ne le saura pas. Silence radio : aucun écho du ministère de la Santé ni du centre national de pharmacologie ! Par ailleurs, d'autres médicaments vendus au Maroc font toujours l'objet de surveillance renforcée sur le territoire français. Parmi eux, le Primalan, utilisé dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques, observé de près par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé pour le risque de troubles du rythme cardiaque qu'il peut entraîner. Les vaccins n'échappent pas non plus à la surveillance des experts français de pharmacovigilance. Engerix B, utilisé dans la prévention de l'hépatite B, fait l'objet d'une enquête de pharmacovigilance. Motif : risque d'atteintes démyélinisantes du système nerveux, de maladies auto-immunes et myofasciites à macrophages. Ce vaccin a fait des victimes dans de nombre pays , y compris chez nous. On se rappelle de l'affaire du petit Achraf Diwan, devenu tétraplégique suite à une injection d'Engerix B. Malgré les nombreuses victimes de ce vaccin, les pédiatres continuent de le prescrire.