Le patron du laboratoire fabriquant du médicament devra comparaître le 11 février prochain devant la 15e Chambre du tribunal de grande instance de Nanterre. Nouveau rebondissement dans l'affaire du Médiator. Le patron des laboratoires Servier fabriquant ce médicament, accusé d'avoir provoquer la mort de 500 à 2.000 personnes, devra comparaître le 11 février prochain devant la 15e Chambre du tribunal de grande instance de Nanterre, rapporte Le Figaro. Pour rappel, les familles des victimes de cet antidiabétique largement détourné comme coupe-faim, ont déposé plainte. Les plaignants incriminent Servier pour avoir « délibérément trompé les patients consommateurs de Médiator sur la nature, l'espèce et les qualités substantielles et la composition du médicament ». Selon eux, les laboratoires Servier connaissaient parfaitement la nature du produit et le risque qu'il représente. Une accusation qui va dans le sens des conclusions du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Un rapport accablant. Après deux mois d'enquête, cette instance affirme que le fabriquant de Médiator a « usé » de tous les moyens pour dissimuler les risques liés à cet anorexigène. Les auteurs du rapport soulignent que le médicament aurait dû être retiré de la vente dès 1999, soit dix ans avant sa suspension officielle. L'Igas va plus loin en affirmant que le Médiator devait être remis en cause dès « 1995 lorsque la dangerosité d'anorexigènes du même type a été établie ». La réaction des laboratoires Servier ne se fait pas attendre. Ils jugent « non conformes à la réalité les conclusions d'un rapport officiel lui attribuant la principale responsabilité dans le scandale du Mediator ». Ils insistent sur le fait qu'ils n'ont « pas été entendus dans le cadre de cette enquête et souhaitent pouvoir répondre point par point et avoir l'opportunité de montrer qu'ils ont toujours travaillé en étroite collaboration avec les instances de pharmacovigilance et les autorités de la Santé, dont ils ont scrupuleusement appliqué toutes les décisions ». L'affaire du Médiator remet en cause la fiabilité du système de sécurité sanitaire en France. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, promet une refonte et a annoncé la création d'un fonds d'indemnisation des victimes. Quid des victimes marocains ? Lors de sa sortie médiatique pour annoncer que le Médiator a été retiré du marché national en 2009, il y a quelques mois, Yasmina Baddou n'a donné aucune information sur les victimes, ni sur leur nombre ni sur leur éventuelle indemnisation.