Ziad Baha est le héros du quart de finale Maroc-Afrique du Sud. Impliqué dans les trois réalisations marocaines du match. Sur la première, il récupère et talonne à Ouazzane qui déclenche la frappe dont le ballon est repoussé vers El Aoud qui replace la deuxième balle vers les filets. Il est le réalisateur des 2e et 3e buts. Sa prestation, jeudi soir, est plus que concluante. Elle est pleine et décisive. Ce vendredi, la CAF en fait un descriptif élogieux plein des à-côtés des coulisses. En voici la reprise dans son intégralité :
« Il y a eu les sourires. Les « merci » répétés à l'infini en zone mixte. Puis les mots, plus posés, dans une conférence de presse où le jeune Ziyad Baha, 15 ans, a laissé entrevoir un peu plus que sa précocité balle au pied. Double buteur et Homme du Match face à l'Afrique du sud (3-1), vendredi à Mohammédia, le Marocain a été l'un des grands artisans de la qualification des Lionceaux de l'Atlas pour les demi-finales de la CAN U-17 CAF TotalEnergies. « J'ai rêvé de ce moment bien avant le coup d'envoi. On voulait cette demi-finale. Et maintenant, on vise la finale. Le titre doit rester au Maroc. »
« Souriant, sincère, le joueur du Real Bétis n'a pas masqué sa joie d'avoir décroché son premier trophée individuel du tournoi. « Le titre de meilleur joueur du match ? Je le voulais depuis longtemps. Mais ce n'est qu'un détail. Ce qu'on veut vraiment, c'est être champion d'Afrique. »
Une pression au nom du sang « Sur le banc, son père, Nabil Baha, ne lui fait aucun cadeau. Et il assume. « Je suis plus dur avec lui qu'avec les autres. Il n'a pas le droit à l'erreur. Parce qu'on dira toujours que s'il joue, c'est grâce à moi. » Le sélectionneur du Maroc parle avec franchise et lucidité. Il sait ce que cette « situation peut générer comme soupçons. Il s'y oppose par l'exigence. « S'il n'était pas bon, il ne serait même pas convoqué. Mais à chaque fois qu'il joue, il marque. Il a des statistiques que je sortirai un jour. Ce sont des chiffres brutaux. » Né en 2009, Ziyad Baha a intégré les sélections jeunes dès l'âge de 11 ans, évoluant constamment dans des catégories supérieures à la sienne. « Il a toujours été surclassé. C'est un joueur qu'il faut aider, mais aussi pousser. Il a de la personnalité. Il sait qu'il est bon, mais il sait aussi qu'il lui reste beaucoup de travail. »
Une promesse à encadrer « Dans les vestiaires, au calme, le lien père-fils reprend le dessus. « Parfois, je le prends dans ma chambre pour lui parler, pour lui remettre les idées en place. Je suis peut-être plus dur que les supporters. Mais c'est ce qu'il faut. » Et si la route est encore longue, le technicien marocain n'a aucun doute sur le potentiel de son fils. « Il fera une belle carrière, s'il reste humble, s'il travaille plus que les autres et s'il continue dans cette voie. » Sur le terrain, Ziyad laisse parler ses pieds. Déjà auteur de quatre buts depuis le début du tournoi, il avance sans tapage, porté par une ambition claire et un encadrement sans complaisance. »