Servier, premier groupe pharmaceutique français indépendant, qui faisait fabriquer localement ses médicaments sous contrat de licence depuis 1970, vient de lancer la construction de sa propre unité de production sur la technopole de Nouasseur avec un investissement de 60 millions de dirhams. L'usine d'une capacité à terme de 20 millions de boites/an devrait, dès avril 2003, continuer à assurer la fabrication locale des produits Servier destinés au marché marocain. Lorsqu'en mars 1996, Servier crée sa propre filiale marocaine et la dote de structures nécessaires à sa mission, avec en particulier, le renforcement du personnel scientifique, administratif, d'assurance qualité, de marketing et de visite médicale, nombreux étaient ceux qui voyaient dans cette opération du premier groupe pharmaceutique français indépendant l'implantation très prochaine de sa propre unité de production. Cinq ans après, le groupe Servier qui, depuis 1973 faisait produire localement 84% (17 médicaments fabriqués localement et 6 autres qui sont importés) de ses médicaments sous licence avec la société Maphar, construit sa nouvelle unité de production de médicaments pour le marché marocain. Pourtant, en l'absence de sa propre usine de production, le groupe français s'est bien positionné sur le marché local, réussissant à se hisser aujourd'hui au huitième rang des groupes pharmaceutiques. En détail, il est le premier sur le marché de l'hypertension avec Fludex et le leader sur le marché des antidiabétiques oraux avec Diamicron. A noter que durant les quatre dernières années Servier a augmenté son chiffre d'affaire au Maroc de 50 % pour atteindre en 2001 plus de 100 millions de dirhams. “Le développement des maladies chroniques liées au vieillisement de la population, la volonté des pouvoirs publics de fournir l'effort nécessaire pour un meilleur accès aux soins de l'ensemble des Marocains avec la mise en place imminente de l'Assurance maladie obligatoire sont suivis avec un grand intérêt par Servier et l'amènent tout naturellement à vouloir renforcer son implantation au Maroc”, explique Ange Diaz, directeur général de la technologie du groupe Servier. En outre, selon les responsables de la société, la construction de cette nouvelle unité de production permettra également de faire face à la croissance de la production au Maroc liée à l'arrivée de nouveaux médicaments dans les années à venir. Quoi qu'il en soit, le groupe pharmaceutique n'a pas lésiné sur les moyens pour réaliser cette unité. L'investissement, d'un montant global de 60 millions de dirhams offrira à Servier, selon les responsables de la société, un outil de production évolutif et conforme aux normes de qualité internationales les plus rigoureuses. D'une superficie totale de 2.500 m2, le bâtiment proposé inclut toutes les activités indispensables à la fabrication et au conditionnement de formes sèches pharmaceutiques. Au-delà du renforcement de sa présence au Maroc, la filiale locale du groupe français participe aux programmes de développement international des nouvelles molécules du groupe. Dans ce sens, très récemment, a été mise en place et réalisée une étude clinique de phase III en collaboration avec un grand service de cardiologie de Rabat. Selon les responsables de Servier, cette première expérience réussie sera renouvelée pour d'autres molécules originales issues de la recherche Servier et actuellement en développement. Aujourd'hui, outre le royaume, Servier est présent dans 140 pays, 78 % des boites de médicaments produites sont vendues à l'international et son chiffre d'affaires consolidé s'est élevé en 2001 à plus de 20 milliards de dirhams.