L'Office des changes a lancé une série d'investigations concernant les dépenses de certains touristes et voyageurs marocains se rendant fréquemment à l'étranger, après avoir détecté des incohérences entre leurs déclarations de devises et leurs dépenses observées. Ces enquêtes, menées par les services de contrôle, interviennent après des alertes concernant des sommes importantes engagées dans des achats de biens de luxe, en violation des plafonds légaux autorisés pour les déplacements privés et professionnels. Les autorités, a-t-on appris, ont procédé à des interrogatoires minutieux de certains voyageurs, notamment ceux se rendant fréquemment dans des destinations européennes et autres. Selon des sources fiables, ces contrôles ont permis de découvrir des disparités flagrantes entre les fonds rapportés par les voyageurs et les dépenses réelles, notamment en ce qui concerne des transactions effectuées en espèces ou via des cartes bancaires internationales. Les montants utilisés ont notamment servi à financer des réservations dans des hôtels de luxe, des locations de voitures haut de gamme et des repas dans des établissements exclusifs, des secteurs où les prix sont notoirement élevés. En réponse aux questions des inspecteurs, plusieurs voyageurs ont tenté de justifier leurs excédents financiers en avançant qu'ils avaient sollicité des prêts auprès de leurs proches vivant à l'étranger. Cependant, ces explications n'ont pas convaincu les autorités de contrôle qui ont mis en évidence des achats particulièrement onéreux, tels que des montres de haute facture, des bijoux en or, des vêtements et accessoires de marques prestigieuses ainsi que des parfums de luxe. Ces dépenses ont dépassé de manière substantielle les montants prévus par les règles de financement de voyage, allant bien au-delà des allocations annuelles octroyées. D'autres catégories concernées En parallèle, les enquêteurs ont élargi leur champ d'investigation aux voyages d'affaires, notamment ceux effectués par des professionnels des secteurs médicaux et technologiques. Des irrégularités ont été relevées lors de certaines missions en Europe, où des médecins et ingénieurs ont excédé leurs dotations de voyage lors de quelques déplacements, justifiant ainsi des examens plus poussés. Des saisies ont eu lieu dans les aéroports espagnols et français, où certains voyageurs ont été appréhendés en possession de sommes considérables en devises étrangères, principalement des euros, sans déclaration préalable. Des aveux ont été obtenus de la part de certains voyageurs qui ont reconnu avoir effectué des transferts d'argent en provenance de ressortissants marocains résidant à l'étranger, contre rémunération, en infraction avec les règles régissant les transactions financières internationales. Ces pratiques ont conduit à l'émission de contraventions à l'encontre des personnes concernées, lesquelles ont été sanctionnées pour leur non-respect des réglementations en matière de contrôle des changes. Cette série de contrôles s'inscrit dans une démarche plus large de surveillance des flux financiers transnationaux, en vue de garantir la transparence des opérations économiques et de lutter contre les dérives financières, notamment celles liées à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent.