Le ministre israélien de la Défense a reconnu l'existence du projet d'expulsion les Palestiniens de Gaza vers d'autres pays. Dans ses précisions, Israël Kats n'a pas cité le Maroc comme une destination possible des Gazaouis, rumeur diffusée par des médias israéliens. Le ministre israélien de la Défense apporte des précisions sur les déclarations fracassantes de Donald Trump, faites mardi à la Maison Blanche lors de sa réunion avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, concernant la déportation des Palestiniens de Gaza. Israël Katz reconnaît bel et bien l'existence d'un projet de déplacement des Gazaouis vers d'autres pays, mais sans citer le Maroc, comme cela a été diffusé par des médias israéliens, relayé par un consul général israélien. Une version reprise par plusieurs sites marocains sans précaution. Les médias algériens en ont profité pour vite en tirer leurs propres conclusions. «J'ai demandé à l'armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n'importe quel pays disposé à l'accueillir», a indiqué le ministre de la Défense sur X. «Le plan comprendra des options de sortie par des points de passage terrestres, ainsi que des dispositions spéciales pour le départ par mer et par air», a-t-il précisé. Katz en a profité pour régler de vieux comptes avec «des pays comme l'Espagne, l'Irlande, la Norvège et d'autres», qui ont condamné l'agression israélienne à Gaza et reconnu l'Etat de la Palestine. «Ils sont légalement obligés de permettre aux Gazaouis d'entrer sur leurs territoires. S'ils refusent, leur hypocrisie sera démasquée.» Et de conclure son texte sur un ton faussement humaniste en soulignant que «la population de Gaza devrait avoir le droit à la liberté de mouvement et de migration, comme c'est d'usage partout dans le monde». Des médias israéliens à l'origine d'une rumeur sur le Maroc Mercredi, le quotidien Jerusalem Post et la chaîne télévisée N12, ont cité le royaume comme une destination possible pour les Palestiniens qui pourraient être expulsés de Gaza, au même titre que le Puntland (un territoire autonome de la Somalie) et le Somaliland (une république séparatiste en Somalie). Ils citent comme source un obscur rapport américain qui n'a jamais été évoqué par Donald Trump. «Ces trois pays ont en commun un fort besoin de soutien américain, tandis que le Somaliland et le Puntland cherchent à obtenir une reconnaissance internationale, le Maroc fait face à un conflit territorial concernant le Sahara occidental», ont expliqué les deux sources. Ce n'est pas la première fois que le nom du Maroc est cité comme une possible destination pour les Palestiniens déplacés de Gaza. La semaine dernière, un lecteur du Washington Times a proposé dans une lettre adressée au directeur de la publication du journal, d'expulser les Gazaouis vers le Sahara occidental. «L'idée de Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza vers la Jordanie et l'Egypte est une mauvaise idée (…) Il faut faire un choix plus judicieux. Peut-être ces personnes pourraient-elles être réinstallées dans le Sahara espagnol, un no man's land situé le long de la côte atlantique entre le Maroc au nord et la Mauritanie au sud», a estimé l'auteur de la proposition. En plus du casse-tête logistique (déplacer plus de 2 millions de Gazaouis par bateau ou par avion), du risque humanitaire, et du défi sécuritaire, une telle déportation de population vers le Maroc, le Puntland, le Somaliland, enfreindrait le droit international. D'ailleurs, les puissances internationales et les pays limitrophes (Egypte et Jordanie) cités par Donald Trump, ont rejeté le projet américain. Article modifié le 07/02/2025 à 15h12