Dans sa première apparition médiatique depuis sa nomination en octobre dernier comme ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahriri a réagi aux récents débats sur les marchés conclus entre son département et des entreprises privées. Il a précisé qu'« aucun marché n'a été annulé », mais que son ministère a demandé « une révision des modalités de gestion », notamment pour ceux liés à la sécurité et au nettoyage dans les hôpitaux publics. Interrogé par le journal électronique Hespress, le ministre a démenti les informations faisant état de « messages SMS envoyés avec des instructions sur le sujet », affirmant qu'il y a eu « une communication avec les directions régionales et les directeurs d'hôpitaux ». S'il y avait eu de tels messages, a-t-il souligné, « les entreprises concernées auraient réagi ». L'objectif, selon lui, est de « réviser les cahiers des charges pour améliorer la qualité des services », notamment la sécurité, l'accueil et le nettoyage dans les établissements hospitaliers. Il a reconnu que « certains agents de sécurité ne perçoivent pas leurs salaires de base », ajoutant que « les entreprises sous contrat doivent respecter le salaire minimum (SMIG) ». Concernant les contrats en cours, le membre du gouvernement d'Aziz Akhannouch a indiqué qu'une fois expirés, « nous privilégierons des entreprises qualifiées capables de fournir les services attendus par les citoyens ». L'affaire du marché de 180 millions de dirhams Le ministre est également revenu sur la polémique concernant « l'annulation d'un marché de 180 millions de dirhams » relatif à la numérisation des dossiers médicaux, initié sous son prédécesseur Khalid Aït Taleb. Il a expliqué que cette décision s'inscrit dans une « démarche technique et méthodique », visant à « unifier les systèmes d'information avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) » pour gagner du temps et optimiser les coûts. « Nous aurions dû gérer quatre systèmes informatiques différents, mais nous avons préféré collaborer avec la CNSS », a-t-il déclaré. « Nous n'avons plus besoin de ce marché, car nous allons allouer seulement 20 millions de dirhams à la CNSS pour qu'elle travaille avec ses partenaires. » Sur les rumeurs de « marchés attribués à des entreprises étrangères », Tahriri a affirmé que son ministère « privilégie les entreprises nationales expérimentées ». La bataille contre « Bouhamroun » Le ministre a alerté sur « la troisième vague de rougeole » qui frappe le Maroc depuis mi-octobre, après une première vague modérée en 2023 et une seconde début 2024. « Un malade peut contaminer entre 12 et 18 personnes », a-t-il souligné, qualifiant le taux de transmission de « très élevé ». Parmi les mesures prises, il est à noter une campagne de vaccination accélérée ciblant les moins de 18 ans, avec un objectif de « 95% de couverture », 5 millions de doses de vitamine A ajoutées au stock national et des points de vaccination dans les écoles, en partenariat avec le ministère de l'Éducation Tahriri a expliqué que « le recul de la vaccination post-Covid et la méfiance envers les vaccins » ont favorisé la résurgence de la maladie. « Il n'existe pas de traitement contre la rougeole, seulement la prévention par le vaccin », a-t-il rappelé, précisant que « 15,2% des enfants n'étaient pas vaccinés ou avaient manqué leur deuxième dose ». Grâce aux efforts déployés, « 62% des enfants ont désormais reçu leur vaccination complète », contre un objectif de 90%. « Nous avons enregistré une baisse de 20% des cas la semaine dernière, mais le risque d'une quatrième vague persiste », a-t-il averti. Malgré 4 décès (majoritairement des enfants non vaccinés) lors de la dernière semaine et 1 520 cas hebdomadaires enregistrés, le ministre a exclu « toute obligation vaccinale« , mais a insisté sur « la nécessité de la coopération parentale », car « le vaccin reste la seule protection ».