Le phénomène des violences dans le football ne cesse de prendre de l'ampleur en France, a déploré samedi le ministère de l'Intérieur, qui a décidé d'engager des procédures de dissolution à l'encontre de plusieurs groupes de supporters violents. « Depuis le début de la saison 2024-2025, nous assistons à une véritable explosion de la violence à l'occasion des rencontres de football professionnel », a indiqué le ministère dans un communiqué, faisant savoir que pas moins de 64 rencontres ont été émaillées d'incidents graves. Ainsi, précise le ministère, 627 interpellations ont dû être réalisées en marge de rencontres de football professionnel depuis le début de la saison, en hausse de 41% par rapport à la saison dernière. Lire aussi : Foot/Amicaux: Jorge Vilda dévoile la liste des Lionnes de l'Atlas pour les matchs amicaux contre la Tunisie et le Cameroun "Bagarre aux abords des stades, fumigènes tirés sur le terrain, agression des forces de l'ordre, "fights" prévus à l'avance entre "supporters", telle est la litanie quotidienne entourant les matchs, provoquée par une minorité d'individus qui gâchent le plaisir de l'immense majorité des supporters français, qui n'aspirent qu'à la paix et à la célébration du football, selon la même source. Ce phénomène a nécessité la mobilisation croissante des forces de sécurité intérieure. Ainsi, près de 48.000 fonctionnaires de police ont été déployés pour la sécurisation des rencontres de football au cours de la saison 2023-2024 (+6 % par rapport à la saison précédente), détaille le ministère, notant que 30% des unités de forces mobiles, notamment des CRS, sont engagées chaque week-end pour assurer la sécurisation de matchs de football. Cette mobilisation des forces de l'ordre "se fait nécessairement au détriment d'autres missions plus prioritaires, telles que la lutte contre la criminalité organisée ou contre la délinquance", relève-t-on. Par ailleurs, il n'est plus rare que des membres de forces de l'ordre soient directement pris pour cible et blessés par les groupes de supporters ultra, regrette le ministère, qui annonce avoir saisi la Commission nationale consultative de prévention lors des manifestations sportives afin d'engager des procédures de dissolution à l'encontre de groupes de supporters violents "responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents qui ont été constatés". Les mesures de dissolution envisagées viennent en complément de celles individuelles telles que les interdictions administratives de stade, poursuit le ministère. Les interdictions de stade et les dissolutions n'auront plus de raison d'être dès lors que l'ordre public est respecté et la violence aura disparu, conclut le communiqué.