Dix-huit mois après le séisme dévastateur de septembre 2023, des sinistrés des provinces d'Al-Haouz et de Taroudant dénoncent des pressions exercées par les autorités locales pour accepter des conditions jugées injustes dans le cadre de l'aide à la reconstruction. Un engagement écrit leur impose de se contenter d'une somme inférieure à celle initialement annoncée par les autorités, de finaliser rapidement les travaux sous peine de sanctions, et de réintégrer des logements parfois inachevés. Face à ces obligations perçues comme coercitives, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une gestion plus équitable et adaptée à la réalité du terrain. Plusieurs habitants des zones sinistrées par le séisme de septembre 2023, notamment dans les provinces d'Al Haouz et de Taroudant, font état de pressions exercées par les autorités pour accepter des conditions qu'ils jugent défavorables à la reconstruction de leurs logements détruits. Selon des témoignages recueillis dans la commune de Talat N'Yaaqoub, un document intitulé «engagement» a été présenté aux bénéficiaires de l'aide publique, conditionnant la perception de la quatrième et dernière tranche du soutien financier. Contrairement aux dispositions initialement annoncées par le roi Mohammed VI lors du Conseil des ministres du 14 septembre 2023 – qui prévoyaient une aide de 140 000 dirhams pour les maisons entièrement détruites et de 80 000 dirhams pour les habitations nécessitant des réparations – certains sinistrés affirment être contraints de se satisfaire de la somme inférieure, même lorsque leur logement a été rasé. Ledit engagement impose également aux bénéficiaires d'achever les travaux dans des délais restreints, en conformité avec le permis de construire délivré, et de réintégrer leur logement dès la finalisation du revêtement extérieur. «Mais de quel logement parle-t-on ?», s'interroge un habitant de la région. «Nous sommes censés retourner dans des structures encore inachevées, dépourvues de fenêtres, de portes et même de sanitaires. Seule la façade doit être présentable.» Par ailleurs, les signataires renoncent expressément à toute revendication d'une aide complémentaire et s'exposent, en cas de non-respect des engagements, à l'obligation de restituer les montants perçus. Une clause que certains considèrent comme une menace tacite, assimilant ces aides à une faveur octroyée plutôt qu'à un droit légitime. Cette situation a engendré un profond mécontentement parmi les sinistrés qui dénoncent une gestion administrative rigide et déconnectée de la réalité du terrain. Nombre d'entre eux redoutent de devoir financer eux-mêmes l'achèvement de leur maison, sous peine d'être privés de tout abri.