Outre les aléas climatiques et les conséquences du séisme qui a balayé la région d'Al Haouz la nuit du 08 septembre 2024, la population se trouve face à une affaire d'escroquerie impliquant plusieurs entrepreneurs. Les révélations issues d'une récente enquête font état d'irrégularités et de manquements graves ayant affecté des sinistrés dans plusieurs douars des communes d'Imgdal, Talat N'Yaaqoub et Ouirgane, situés dans la province d'Al Haouz. Dans une réponse écrite à la question posée par la députée Aicha El Kout du groupe du parti de la justice et du développement (PJD, le ministre de l'intérieur, Abdelouafi Laftit a indiqué que "l'enquête a permis d'identifier un entrepreneur, résident de Douar Bouzoug Aït Melou, accusé d'avoir escroqué 14 bénéficiaires à Douar Taghzout et 4 autres à Douar Tinmel". Dans le détail, le ministre révèle qu'en dépit des contrats signés individuellement avec les sinistrés, il n'a pas terminé les travaux convenus et n'a pas respecté les normes techniques en vigueur. Informées de la situation, les autorités locales ont sommé l'entrepreneur de reprendre les travaux ou de rembourser les sommes perçues. Finalement, il a été arrêté par la Gendarmerie royale à Aït Melloul. Le coupable en question a été recommandé par un caïd de la région et un auxiliaire de l'autorité, ainsi, les sinistrés n'ont pas douté de sa bonne foi et ont fait confiance aveugle à cet entrepreneur qui s'est avéré un escroc. Un autre entrepreneur, résidant à Douar Tassa Ouirgane (commune de Ouirgane), est également accusé de manquements contractuels envers les habitants de Douar Al Arab (commune d'Asni). Actuellement en fuite, il fait l'objet d'un avis de recherche. De même, un troisième entrepreneur, originaire de Béni Mellal, n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis de 9 bénéficiaires issus des douars Tinzert, Marigha Oulia et Laazib. Les autorités locales tentent de le contacter, tout en incitant les victimes à déposer des plaintes auprès du parquet. Quant aux habitants de Douar Taghzout, ils ont dénoncé dans leurs plaintes l'implication de deux auxiliaires d'autorité, accusés d'avoir facilité les activités du premier entrepreneur incriminé. Lors de leur audition, ces derniers ont nié "toute recommandation, affirmant que leur rôle se limitait à fournir des informations et à suivre l'avancement des travaux pour accélérer la reconstruction". Quant au caïd d'Ouirgane, il n'a pas été mentionné dans les plaintes déposées. Dans un autre dossier, un moqaddem rural de Douar Marigha (commune de Ouirgane) a été révoqué le 2 décembre 2024 pour avoir exigé des sommes d'argent auprès de sinistrés en échange de promesses d'intervention auprès des services centraux. La province d'Al Haouz a réaffirmé sa politique de tolérance zéro face aux actes d'extorsion et d'abus de confiance, annonçant des mesures disciplinaires strictes contre tout auxiliaire d'autorité reconnu coupable. Les autorités locales continuent de suivre ces dossiers pour garantir les droits des sinistrés et prévenir tout retard dans la reconstruction. Elles ont appelé les victimes à déposer des plaintes individuelles afin d'engager des poursuites judiciaires et de responsabiliser les acteurs impliqués.