Des milliers de déplacés internes ont regagné depuis décembre dernier leurs localités d'origine au Soudan dans un contexte marqué par une insécurité persistante et une crise alimentaire aiguë, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), précisant qu'il s'agit de la première baisse du nombre de déplacés malgré l'intensité des combats à Khartoum et au Darfour. Selon l'OIM, le nombre de déplacés internes a diminué de 2,4 % au cours des trois derniers mois, marquant la première baisse depuis que la crise a éclaté il y a près de deux ans. Depuis décembre 2024, 396.738 personnes ont regagné leur lieu d'origine dans les Etats d'Al Jazirah, de Sennar et de Khartoum, a précisé l'agence onusienne, notant que ce mouvement reflète « une évolution prudente mais pleine d'espoir, les communautés cherchant à récupérer leurs maisons et à reprendre leur vie après des mois de conflit intense« . Lire aussi : Soudan: Plus de 30 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire en 2025 Cette baisse est principalement due au fait que les personnes retournent dans leur lieu d'origine, relève l'OIM, notant, toutefois, que les personnes qui retournent chez elles reviennent dans des régions où il y a très peu d'abris, de nourriture, d'infrastructures, d'éducation et d'autres services de base adéquats ». « Alors que de nombreuses personnes sont impatientes de rentrer chez elles, les conditions d'un retour et d'une intégration sûrs et durables ne sont pas encore réunies", a déclaré Mohamed Refaat, chef de mission de l'OIM au Soudan. "Les services de base, notamment les soins de santé, la protection, l'éducation et la nourriture, sont rares, et le manque d'infrastructures fonctionnelles et de capacités financières rendra difficile la reconstruction d'une vie pour les familles", a-t-il ajouté.